Question de M. GOLD Éric (Puy-de-Dôme - RDSE) publiée le 23/01/2025

M. Éric Gold appelle l'attention de Mme la ministre d'État, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la fermeture de classes de brevets de techniciens supérieurs (BTS), notamment dans la filière industrielle, mais également de baccalauréats professionnels (qui alimentent eux-mêmes les BTS).
Depuis plusieurs années, le nombre de places dans ces formations se réduit dans les territoires ruraux et dans les centres urbains intermédiaires, et ce pour plusieurs raisons : désaffection des jeunes pour les métiers de l'industrie, envie de partir pour une grande ville ou, si l'étudiant souhaite rester sur son territoire, problèmes de mobilité. Autre facteur favorisant les réductions de places dans ces formations : le rectorat les répartit en fonction des limites administratives, alors même que la notion de « bassin de vie » semble plus adaptée aux besoins. Rappelons que, pour toute une partie des bacheliers technologiques et professionnels issus de milieux modestes ou de zones rurales, le BTS apparaît comme un moyen d'accéder à l'enseignement supérieur sans avoir à quitter son territoire, par manque de moyens financiers ou de mobilité. La répartition des formations doit obéir à un impératif d'aménagement du territoire tout en répondant aux besoins de main d'oeuvre, notamment dans les métiers de l'industrie.
Dans un discours prononcé en mai 2023, le Président de la République avait exprimé son intention « d'accélérer la réindustrialisation de la France », une intention louable toutefois inatteignable sans les formations adéquates, réparties sur l'ensemble du territoire de manière à garantir l'égalité des chances. Il demande donc au Gouvernement de préciser sa position concernant la baisse du nombre de places en BTS et Bac pro dans certains territoires, face aux besoins de main d'oeuvre des entreprises et à l'objectif de réindustrialisation de la France.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 05/06/2025

La réforme des lycées professionnels initiée en mai 2023 par le Président de la République pose l'insertion professionnelle des élèves comme une priorité. La transformation de la carte des formations professionnelles s'accompagne de nécessaires ajustements régionaux pour répondre au mieux aux besoins en recrutement local. Les affectations en baccalauréats professionnels se font au niveau académique, mais des accords entre académies sont mis en place pour des formations dites rares et ainsi permettre aux élèves de suivre la formation désirée au-delà des frontières de leur académie. Pour les formations en BTS, comme pour toutes les formations de l'enseignement supérieur dites sélectives, les élèves peuvent candidater dans toutes les formations de France sans restriction géographique. Les formations industrielles représentent 40 % des effectifs des baccalauréats professionnels et 25,6 % des effectifs en BTS. Certains BTS ou baccalauréats professionnels pâtissent d'un manque d'attractivité, d'une insertion faible ou d'un faible taux de poursuite d'étude. Un travail sur la découverte des métiers en collège mais aussi en lycée permet d'attirer de nouveaux élèves vers des filières porteuses à l'horizon France 2030. Dans le cadre de l'appel à manifestation d'intérêt national « compétences et métiers d'avenir » (AMI CMA) qui s'inscrit dans le cadre des objectifs et leviers de France 2030 et vise à répondre aux besoins des entreprises et des institutions publiques en matière de formation, d'ingénierie de formation, initiale et continue, et d'attractivité des formations, l'État aide au financement de plateaux techniques coûteux afin de permette les rénovations de diplômes ou les ouvertures de formations nécessaires. Par ailleurs, un partenariat riche est mis en place avec les acteurs du monde industriel pour mettre en oeuvre des colorations industrielles de diplômes et ainsi permettre une meilleure insertion professionnelle. Ces partenariats sont conclus au niveau local, académique ou national. Depuis la rentrée 2023, deux colorations nationales de formations diplômantes dans le secteur industriel sont proposées : d'une part en lien avec les métiers du nucléaire en partenariat avec l'université des métiers du nucléaire, et d'autre part avec les écoles du réseau électrique et de la transition énergétique en partenariat avec Enedis. À la rentrée 2024, le solde des formations industrielles en BTS (ouvertures-fermetures) au niveau national est de + 419 places ouvertes dont 63 en voie scolaire et 356 en apprentissage. Pour le baccalauréat professionnel, le solde national est de + 1 185 places dont 873 en voie scolaire et 312 en apprentissage. La tendance des ouvertures de places dans les formations industrielles pour la rentrée 2025, sous réserve des votes en conseil régional, s'accentue dans toutes les branches concernées.

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