Question de M. GILLÉ Hervé (Gironde - SER) publiée le 13/02/2025

M. Hervé Gillé attire l'attention de Mme la ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire sur la situation de l'enseignement agricole.

L'enseignement agricole est un secteur essentiel et il est crucial de garantir sa réussite ainsi que d'attirer davantage d'apprenants. Toutefois, les récentes décisions budgétaires confirmées le 7 janvier 2025 risquent de fragiliser cette dynamique et de compromettre les efforts pour renforcer la filière.

En Nouvelle-Aquitaine, par exemple, la Direction régionale de l'alimentation de l'agriculture et de la forêt (DRAAF) prévoit une réduction de 5 000 heures de dotation horaire globale, ce qui entraînerait la suppression de 8,5 postes d'enseignants.

Cette réduction a des répercussions directes sur la qualité de l'enseignement et sur les formations proposées, notamment au lycée agricole de Blanquefort, où l'une des deux classes de BTSA Viticulture-Oenologie pourrait être supprimée. Ces choix risquent de diminuer l'attractivité des métiers agricoles, en particulier dans un contexte où le renouvellement des générations d'agriculteurs est un enjeu majeur, avec un départ en retraite de plus en plus massif et un risque que près d'un exploitant sur trois n'ait pas de successeur.

Alors que le projet de loi d'orientation pour la souveraineté alimentaire et agricole et le renouvellement des générations en agriculture est en cours d'examen au Sénat, il souhaite ainsi savoir si le Gouvernement envisage de revenir sur ces réductions de moyens, afin de garantir un soutien pérenne à l'enseignement agricole et aux métiers de l'agriculture, secteurs stratégiques pour l'avenir des territoires.

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Réponse du Ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire publiée le 15/05/2025

Le Gouvernement est conscient de l'importance de l'enseignement agricole, qui forme chaque année de nombreux élèves à une grande diversité de métiers dans des secteurs essentiels, tels que la production agricole, l'agroalimentaire, les métiers de l'aménagement du paysage, de la forêt ou encore des services. Les formations de qualité y étant dispensées répondent aux besoins éducatifs des apprenants, des professionnels et des territoires et contribuent au renouvellement des générations. La dotation allouée par le ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire aux établissements d'enseignement publics et privés dépend des moyens votés par le Parlement en loi de finances. À cet égard, la préparation de la rentrée scolaire 2025 s'organise dans un contexte où le ministère chargé de l'agriculture a dû contribuer, comme la très grande majorité des autres ministères, à l'effort de maîtrise des dépenses publiques. Cela se traduit concrètement par une diminution au niveau national de 45 équivalents temps plein. Cette baisse des effectifs a lieu dans un contexte où, en 2024, le schéma d'emplois était le plus favorable depuis 10 ans. Le Gouvernement veille néanmoins, malgré cette baisse, à la préservation de la qualité des enseignements et du maillage territorial des formations. Dans ce contexte, les services du ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire ont attribué, dès la fin de l'année 2024, une première enveloppe de dotation par région, fondée sur une analyse fine de l'évolution des effectifs d'apprenants dans les établissements. De plus, les services du ministère chargé de l'agriculture sont en échange permanent avec les établissements afin de les accompagner au mieux. L'État demeure pleinement engagé en faveur de l'enseignement agricole et de la défense de son modèle, de ses spécificités et de son rôle crucial dans le renouvellement des générations en agriculture.

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