Question de M. SAURY Hugues (Loiret - Les Républicains) publiée le 20/02/2025

M. Hugues Saury attire l'attention de Mme la ministre d'État, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la baisse préoccupante du niveau en mathématiques des élèves français et ses répercussions sur l'économie et l'emploi.

Les évaluations internationales, telles que le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) et l'étude Trends in International Mathematics and Science Study (TIMSS), révèlent une dégradation notable des performances en mathématiques des élèves français au fil des ans. Selon les résultats de PISA 2022, la France a obtenu un score moyen de 474 points en mathématiques, soit une baisse de 21 points par rapport à 2018, où le score était de 495 points. Cette diminution est plus prononcée que la moyenne des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui est de 15 points. Il s'agit de la baisse la plus significative observée en France depuis le début des évaluations PISA en 2000.

En ce qui concerne l'évaluation TIMSS, qui s'adresse aux élèves de Ce1 et de 4ème, la France a enregistré une baisse de 47 points en mathématiques depuis 1995.

Le Conseil d'analyse économique (CAE) souligne que cette baisse des compétences en mathématiques affecte la productivité et la croissance économique. Un déficit en mathématiques limite l'innovation et la compétitivité de la France par rapport à ses concurrents internationaux et affecte les dynamiques de l'emploi. Les métiers en création et ceux du futur demandent de plus en plus de savoirs élémentaires ou avancés en mathématiques. Le CAE estime qu'un effort accru dans cette matière permettrait d'augmenter la croissance du produit intérieur brut (PIB) de 0,2 point par an.

Il souhaite donc savoir quelles mesures le Gouvernement entend prendre pour prioriser l'apprentissage des mathématiques et enrayer cette tendance préoccupante.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale


Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 30/10/2025

Maîtriser les mathématiques est un levier essentiel pour la réussite scolaire, l'insertion professionnelle et la compétitivité de la France dans l'économie mondiale. C'est pourquoi le ministère chargé de l'éducation nationale a fait de leur enseignement une priorité stratégique, en déployant une série de mesures ambitieuses pour donner aux élèves un socle solide dans cette discipline. Tout d'abord, à la rentrée 2025, de nouveaux programmes pour le cycle 3 entreront en vigueur, suivis en 2026 par ceux du cycle 4. Ces nouveaux programmes seront construits à partir de ce que l'élève doit apprendre et maîtriser et proposeront des exemples concrets de ce que le professeur doit enseigner à cette fin. De plus, de nouvelles organisations ont été proposées à la rentrée 2024. En 6e et 5e, désormais, les élèves sont répartis en groupes sur l'ensemble des heures d'enseignement de mathématiques, dont la dimension et la composition sont adaptées pour répondre de façon plus efficace aux besoins des élèves. Cette dynamique sera poursuivie en 4e et en 3e dès la rentrée 2025, où chaque établissement devra élaborer une stratégie de réussite en mathématiques visant à assurer la réussite des élèves au diplôme national du brevet (DNB) et à les préparer efficacement à l'entrée au lycée. Au-delà de l'organisation des enseignements, le ministère s'attache à susciter des vocations. Depuis la rentrée 2023, l'essor des clubs de mathématiques en collège constitue un levier pour renforcer l'intérêt des élèves pour cette discipline. À l'automne 2024, 2 200 clubs de mathématiques étaient recensés, contribuant à développer une culture mathématique plus accessible et inclusive. Par ailleurs, le parrainage par des scientifiques est encouragé, afin d'inspirer les élèves et de leur montrer les applications concrètes des mathématiques dans le monde professionnel et scientifique. Afin de garantir un suivi rigoureux des acquis, les conseils académiques des savoirs fondamentaux, instaurés en janvier 2023, jouent un rôle clé dans l'amélioration du niveau en mathématiques. En s'appuyant sur une analyse fine des évaluations nationales et des résultats au DNB, ces conseils identifient les établissements nécessitant un accompagnement renforcé et mobilisent les corps d'inspection et les équipes éducatives pour impulser une dynamique de progrès durable. L'égalité des filles et des garçons est également un enjeu. Pour cela, le ministère chargé de l'éducation nationale déploie depuis la rentrée scolaire 2025 le plan filles et maths. Celui-ci vise à amener plus de filles vers les matières scientifiques grâce à une action menée dès le premier degré par les enseignants. Au collège, les classes à horaires aménagé maths-sciences sont expérimentées dans 12 académies et sont composées à minima de 50% de filles. Au lycée, les équipes pédagogiques mèneront une action ciblée pour que d'ici 2030, près de 30 000 filles supplémentaires suivent l'enseignement de spécialité mathématiques en classe de terminale. Enfin, la réussite des élèves en mathématiques repose sur des enseignants mieux formés et mieux accompagnés. Depuis 2021, un plan national de formation est mis en oeuvre chaque année pour renforcer l'expertise pédagogique au collège. Dans la continuité de la mission Villani-Torossian, 370 laboratoires de mathématiques ont été créés dans les collèges, offrant aux enseignants des espaces de réflexion et d'échange sur les pratiques d'enseignement. Dans la continuité, un programme de formation d'ampleur, sur trois ans, est en cours d'élaboration afin de doter les professeurs des outils les plus efficaces pour relever les défis du renforcement des compétences mathématiques des élèves. Et, à partir de la session 2026, le recrutement et la formation des professeurs seront réformés. Les professeurs des écoles pourront choisir une licence pluridisciplinaire leur permettant d'acquérir, dès la première année d'enseignement supérieur la maîtrise de toutes les matières enseignées à l'école primaire, en particulier le français et les mathématiques. Cette licence sera suivie d'un master professionnalisant qui vise la maîtrise des pratiques pédagogiques les plus efficaces.A la rentrée 2025, dans toutes les écoles, tous les collèges et tous les lycées, les équipes pédagogiques ont suivi un module de sensibilisation aux biais de genre d'une durée de 2 heures.

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