Question de M. LONGEOT Jean-François (Doubs - UC) publiée le 27/02/2025
M. Jean-François Longeot appelle l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique concernant l'annonce du plan social par le groupe Oerlikon visant la suppression de 38 emplois des entreprises Coeurdor à Maîche et Mamirolle, soit un quart des effectifs. Alors que le Groupe Oerlikon semblait apporter de solides garanties de pérennité lors de la reprise de cette entreprise familiale prometteuse en 2021, il s'avèrerait qu'une organisation structurelle défaillante ait entrainé des difficultés bien supérieures à la légère inflexion du secteur du luxe (baisse de 5% en moyenne). Les salariés de ce sous-traitant sont très inquiets pour la suite, car des machines de fabrication doivent partir vers un autre site en Italie. Il est à noter que l'entreprise a bénéficié d'aides dans le cadre du plan France Relance pour le financement de machines d'usinage ce qui rend d'autant plus inacceptable ce projet de délocalisation de la production pourtant extrêmement qualitative vers un pays étranger au motif de maximiser la rémunération de ses actionnaires. Aussi, à l'heure où le Gouvernement prône la réindustrialisation du pays, il lui demande ses intentions face à ce projet de délocalisation de l'outil de travail de l'entreprise Coeurdor qui laisserait échapper les savoir-faire issus d'années d'expériences des salariés.
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Transmise au Ministère délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle, énergétique et numérique, chargé de l'industrie
Réponse du Ministère délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle, énergétique et numérique, chargé de l'industrie publiée le 25/12/2025
COEURDOR, appartenant au groupe OERLIKON, implantée à Maîche et Mamirolle dans le département du Doubs est une entreprise qui comptait 145 salariés début 2025, spécialisée dans la fabrication et le traitement de pièces métalliques à destination du marché du luxe (LVMH, Chanel, YKK, Cartier, Lamy ). Elle a été confrontée fin 2024 à une baisse importante des commandes liée, d'une part, à la baisse de la consommation nationale des ménages dans le secteur du textile et du cuir et, d'autre part, à la baisse de la consommation mondiale notamment en Chine (30% du marché). Par ailleurs, les clients de l'entreprise demandent à celle-ci de modifier son processus de production pour y intégrer des métaux moins coûteux, s'inscrivant dans une meilleure démarche environnementale (ex : remplacement des matériaux galvanisés par du PVD) mais nécessitant, de ce fait, une organisation du travail différente et des investissements importants en recherche et développement. Après plusieurs mois d'activité partielle dans les derniers mois de l'année 2024, l'entreprise a, et je le regrette, engagé le 16 décembre 2024 une procédure de Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE) portant sur la suppression de 40 emplois sur les 2 sites et la création de 3 nouveaux postes. Ce projet, défini et mis en oeuvre par l'entreprise, visait à adapter le dimensionnement et la structure organisationnelle des équipes de production en cohérence avec la charge de travail actuelle et son évolution et à redéployer une partie des activités du Bureau d'Etudes vers la filiale italienne DMC tout en conservant localement le développement des pièces nécessitant une finition. Cette stratégie doit permettre de dégager les moyens financiers pour réaliser des investissements indispensables à la préservation de l'entreprise et de ses emplois (nouvelles machines spécialisés PVD, Atelier MIM, machines de nettoyage, innovation ). Le dialogue social instauré pendant la procédure d'information/consultation du CSE a permis de sauvegarder 3 emplois et de maintenir en France la production correspondante. Une attention particulière a été portée par l'entreprise et l'Etat au maintien et au développement de l'outil industriel, notamment au regard des engagements pris au titre des financements obtenus au titre de France Relance et des capacités d'innovation de l'entreprise sur le territoire national. Le Plan de Sauvegarde de l'Emploi homologué mi-avril 2025 par la DREETS de Bourgogne/Franche-Comté et portant, au final, sur la suppression de 37 emplois, comporte des mesures solides d'accompagnement, de reclassement et de reconversion des salariés : dispositif de départ volontaire ; congé de reclassement d'une durée de 12 mois indemnisé à hauteur de 75% de la rémunération brute ; aide à la formation (pouvant atteindre 9 000 euros) ; indemnité différentielle de rémunération ; aides à la mobilité géographique ; aide à la création d'entreprise Le reclassement des salariés est suivi attentivement par les services de l'Etat (Préfecture, DDETSPP) en lien étroit avec les entreprises recrutant sur le bassin d'emploi.
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