Question de Mme PLUCHET Kristina (Eure - Les Républicains) publiée le 20/03/2025
Mme Kristina Pluchet attire l'attention de Mme la ministre d'État, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la question préoccupante du remplacement de professeurs absents dans de nombreux établissements scolaires. 
Le lycée, en classe de seconde, première et terminale, est hélas très touché par ce phénomène alors que les élèves préparent leur baccalauréat. Les parents d'élèves déplorent des absences prolongées et non remplacées dans des matières fondamentales telles que les mathématiques et les sciences physiques, y compris en classe terminale avec la spécialité mathématiques. L'obligation de continuité pédagogique est mise à mal tout comme l'égalité d'accès en matière d'enseignement. Le manque de professeurs dans certaines matières, scientifiques notamment, est alarmant.
En conséquence, elle lui demande quelles mesures urgentes elle compte mettre en oeuvre pour assurer le remplacement systématique des enseignants absents et quels moyens elle envisage pour assurer l'attractivité et des perspectives au métier d'enseignant qui est un maillon indispensable à la transmission des savoirs aux jeunes générations.
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Transmise au Ministère de l'éducation nationale
Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 30/10/2025
L'amélioration des réponses apportées aux besoins de remplacement des enseignants absents, quelle que soit la durée de leurs absences, dans les écoles, les collèges et les lycées, constitue un objectif majeur pour l'ensemble de la communauté éducative. Son efficacité répond précisément à des objectifs de continuité pédagogique et de garantie de la qualité du service dû aux élèves et à leur famille. Si les moyens dédiés à la suppléance et au remplacement sont croissants ces dernières années dans le 1er et le 2nd degrés au niveau national, ils ne permettent pas toujours de couvrir tous les besoins dans tous les territoires d'autant que pour le 2nd degré l'efficacité du remplacement des enseignants absents, et plus particulièrement la capacité des services académiques à mobiliser les ressources de remplacement, se heurte à une double contrainte géographique et disciplinaire. Ce sont précisément les difficultés auxquelles sont confrontés les services du rectorat de l'académie de Normandie. Dans ce contexte, afin de développer et structurer les actions d'ores et déjà engagées par les académies, les services du ministère chargé de l'éducation nationale conduisent depuis plusieurs mois des travaux visant à activer tous les leviers permettant d'améliorer le remplacement notamment par une mobilisation plus importante des enseignants volontaires dans le cadre du remplacement de courte durée et la mutualisation des ressources entre établissements publics locaux d'enseignement développée dans le cadre d'une dynamique territoriale reposant sur une cartographie des zones de remplacement plus efficiente pour les absences de longue durée. La direction générale des ressources humaines travaille en lien étroit avec les services académiques afin d'identifier le plus rapidement dans toutes les écoles et les établissements publics locaux d'enseignement les leviers les plus adaptés pour favoriser la continuité des enseignements. S'agissant de l'attractivité et des perspectives au métier d'enseignant, des mesures visant à revaloriser la rémunération des enseignants ont été mises en oeuvre ces dernières années. Depuis le 1er septembre 2023, les enseignants ont bénéficié du doublement de la prime statutaire (indemnité de suivi et d'orientation des élèves dans le second degré ou indemnité de suivi et d'accompagnement des élèves dans le premier degré) d'une part, et de l'augmentation de la prime d'attractivité versée aux enseignants qui sont en début et milieu de carrière d'autre part. Des mesures permettant d'accélérer les déroulements de carrière ont également été prises afin de faciliter l'accès au grade de la hors classe par une augmentation des taux de promotion de 18 % à 21 % en 2023, pour atteindre 23 % en 2025. L'accès au grade de la classe exceptionnelle est de surcroît « défonctionnalisé » depuis septembre 2024, c'est-à-dire que les enseignants ayant l'ancienneté requise pour prétendre à une promotion à la classe exceptionnelle sont tous promouvables, quelles que soient les fonctions qu'ils ont pu occuper au cours de leur carrière. De plus, l'échelon spécial de la classe exceptionnelle des corps enseignants a été transformé en un échelon linéaire désormais accessible à l'ensemble des agents justifiant de trois années de services à l'échelon 4 de ce grade. En outre, les enseignants peuvent bénéficier d'une majoration de leur rémunération s'ils assurent des missions complémentaires au service d'enseignement dans le cadre du « pacte enseignant ». Ces missions sont proposées aux professeurs sur la base du volontariat afin d'améliorer la qualité du service public de l'éducation et répondent aux besoins des élèves ainsi qu'aux nécessités de fonctionnement des écoles et des établissements, notamment dans le cadre du remplacement de courte durée. Concernant précisément la rémunération des enseignants, le rapport de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) « Regard sur l'éducation 2024 » met en évidence un salaire annuel moyen des enseignants en France légèrement supérieur à la moyenne des pays de l'Union européenne. En effet, pour le premier degré, le salaire en début de carrière s'élève à 35 349 euros (contre 34 782 euros pour les pays de l'Union européenne). À l'échelon sommital, le salaire est fixé à 59 483 euros (contre 56 854 euros pour les pays de l'Union européenne). Pour le second degré, le salaire en début de carrière s'élève à 38 551 euros (contre 37 600 euros pour les pays de l'Union européenne). À l'échelon sommital, il est fixé à 62 998 euros (contre 62 899 euros pour les pays de l'Union européenne). Enfin, la réforme du recrutement des personnels enseignants prévue par le décret n° 2025-352 du 17 avril 2025 vise à renforcer l'attractivité des métiers de l'enseignement et de l'éducation, en recrutant désormais au niveau licence et en offrant aux lauréats une entrée progressive dans le métier tout en étant rémunérés.
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