Question de M. MAUREY Hervé (Eure - UC) publiée le 20/03/2025

M. Hervé Maurey rappelle à M. le ministre auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l'industrie et de l'énergie les termes de sa question n° 02578 sous le titre « Déploiement inégal des bornes de recharge électrique sur le territoire », qui n'a pas obtenu de réponse à ce jour.

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Réponse du Ministère auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l'industrie et de l'énergie publiée le 29/05/2025

La France se distingue par un déploiement particulièrement avancé de son réseau de bornes de recharge pour véhicules électriques, en comparaison avec ses voisins européens. Au 1er février 2024, 96 % de la population réside à moins de dix minutes en voiture d'une borne de recharge ouverte au public, une proportion qui demeure élevée - et ce même dans les zones rurales à habitat dispersé, où elle atteint 68 %. L'impact de cet écart est toutefois à minimiser car les citoyens habitant en zones rurales ont majoritairement accès à une recharge à domicile qui rend moins nécessaire l'accès à un point de recharge ouvert au public. À la fin de l'année 2024, 154 694 points de recharge publics sont déployés sur l'ensemble du territoire. En outre, ces infrastructures ne représentent que 7 % des 2 348 496 points de recharge recensés en France - lesquels englobent également les installations privées des particuliers et des entreprises. Le réseau de bornes de recharge s'est significativement amélioré dans les 3 dernières années : le nombre de points de recharge accessibles au public a été multiplé par 6 dans cet intervalle. En avril 2024, une enquête menée par Ipsos-Avere révèle que 66 % des utilisateurs de véhicules électriques se déclarent satisfaits des bornes disponibles sur la voie publique. Ainsi, une communication efficace sur l'étendue (i) et la qualité (ii) du réseau existant est une priorité afin de mieux informer les usagers. Sur le réseau autoroutier concédé, une borne de recharge rapide est présente tous les 60 kilomètres. La France a ainsi atteint l'objectif du réglement européen AFIR avec 2 ans d'avance. Toutes les dispositions sont en place pour renforcer ce réseau au fur et à mesure que son usage augmentera et notamment pour déployer immédiatement de nouvelles bornes lorsqu'un usage trop élevé est constaté sur les périodes de pointe. Il est désormais indispensable de basculer d'une approche en "nombre de points" à une approche plus qualitative. D'autres indicateurs doivent être pris en compte : la puissance installée, le coût de la recharge, les taux d'utilisation des bornes ou encore le ratio entre le nombre de véhicules électrifiés et les infrastructures disponibles. Cette approche peut également servir à apprécier la répartition territoriale du réseau, à savoir le nombre de points de recharge où la puissance installée ne suffit pas à établir un bilan exhaustif du déploiement. À titre d'exemple, si l'on se concentre sur le nombre de véhicules électrifiés par borne publique (Vé/b) ou par kilowatt installé (Vé/kW), l'Île-de-France apparaît comme moins bien dotée (167 Vé/b et 5 Vé/kW) que la Bretagne (131 Vé/b et 3 Vé/kW), elle-même dépassée par la Normandie (110 Vé/b et 2,5 Vé/kW). Ces différentes dimensions sont prises en compte dans les stratégies de planification locales, à travers des dispositifs tels que les conférences des parties régionales (COP régionales) et les schémas directeurs des infrastructures de recharge pour les véhicules électriques (SDIRVE). De leur côté, les opérateurs poursuivent leurs efforts en adaptant les capacités recharge en fonction des taux d'occupation. Les services de l'État restent entièrement mobilisés afin d'assurer la gestion optimale et accompagner le bon déploiement des bornes de recharge en veillant à prendre en compte les besoins des usagers.

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