Question de M. MIZZON Jean-Marie (Moselle - UC) publiée le 27/03/2025

M. Jean-Marie Mizzon interroge Mme la ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire sur le risque de l'arrivée imminente sur le territoire du tropilaelaps, un acarien qui pourrait dangereusement menacer l'apiculture française.
Cette éventualité suscite, à juste titre, la plus vive inquiétude de tous nos apiculteurs. En effet, ces derniers redoutent l'arrivée de ce parasite au plus haut point tant il pourrait devenir un problème sanitaire encore plus grave que le varroa qui fait déjà de nombreux dégâts dans les ruchers français et dont la lutte représente un défi pour le secteur.
Présent en Géorgie, le tropilaelaps est désormais aux portes de l'Europe. Aussi, afin d'éviter une situation sanitaire semblable à celle du varroa, il conviendrait, dès à présent, d'élaborer une stratégie efficace.
En coordination avec les syndicats et les structures sanitaires apicoles et en s'appuyant sur les dernières avancées scientifiques sur la question, cette union des forces permettrait de préparer au mieux la lutte contre ce parasite particulièrement virulent.
Il conviendrait également de prévoir, outre l'interdiction des importations de reines, essaims et paquets d'abeilles provenant des pays contaminés dans l'Union européenne ou hors Union européenne, l'interdiction d'importation en France et dans l'Union européenne, de reines, essaims et paquets d'abeilles provenant de pays limitrophes de pays déjà contaminés. À cet effet, les contrôles devraient être amplifiés.
Enfin, l'État devrait soutenir la recherche sur le tropilaelaps mais aussi prévoir d'indemniser les apiculteurs touchés par ce fléau.
Aussi, afin de répondre aux attentes des apicultrices et apiculteurs français en termes de moyens mais aussi d'indemnisation, il lui demande quelle stratégie de prévention et de lutte elle envisage contre l'arrivée imminente du tropilaelaps.

- page 1323


Réponse du Ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire publiée le 15/05/2025

L'infestation par les acariens du genre Tropilaelaps est une maladie réglementée au sein de l'Union européenne (UE), avec des obligations de déclaration et des règles aux mouvements. Au niveau international, l'infestation par Tropilaelaps spp. fait partie de la liste des maladies de l'organisation mondiale pour la santé animale (OMSA). L'UE est indemne de ce parasite des abeilles mellifères. L'évolution de la situation épidémiologique internationale de cet acarien est suivie dans le cadre de la plateforme nationale d'épidémiosurveillance en santé animale (plateforme ESA). Les données de répartition géographique de Tropilaelaps invitent à une vigilance accrue dans le cadre des importations d'abeilles en provenance des territoires considérés comme « officiellement indemnes » mais proches géographiquement des zones infestées, ou entraînant des liens commerciaux ou « apicoles » avec ces derniers. Suite à la détection de Tropilaelaps en Russie et dans le Nord-Ouest de la Géorgie, la direction générale de l'alimentation du ministère chargé de l'agriculture a appelé tous les apiculteurs et leurs organisations à la plus grande vigilance vis-à-vis de ce danger sanitaire exotique, la prévention et la vigilance étant l'affaire de tous. La principale source d'introduction étant liée à l'importation de reines d'abeilles mélifères pour le renouvellement du cheptel apicole français, le ministère en collaboration des organisations apicoles et vétérinaires, a décidé de renforcer les mesures de prévention via un rappel de la réglementation relative aux mouvements d'abeilles et un renforcement des contrôles et de surveillance vis-à-vis de ce parasite. Il convient de s'assurer que tout soit mis en oeuvre pour éviter toute introduction de cet acarien sur le territoire français, notamment en mettant en oeuvre les mesures de lutte définies dans l'arrêté ministériel du 23 décembre 2009. Il est ainsi demandé en cas de suspicion de Tropilaelaps, d'informer au plus tôt le guichet unique de l'observatoires des mortalités et des affaiblissements de l'abeille mellifère (OMAA) ou la direction départementale en charge de la protection des populations ou un vétérinaire. Le protocole de lutte consiste en la destruction systématique des colonies et des ruchers dont l'infestation a été confirmée, avec indemnisation des apiculteurs concernés.

- page 2404

Page mise à jour le