Question de Mme DESEYNE Chantal (Eure-et-Loir - Les Républicains) publiée le 10/04/2025

Mme Chantal Deseyne attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur sur la situation de la réserve de la gendarmerie, et plus particulièrement sur les conséquences de la baisse de son budget en 2025.
Dans le département d'Eure-et-Loir, la réserve compte 255 personnels, dont seulement 185 sont mobilisables, en raison des critères d'aptitude physique, de contractualisation et d'habilitation. Cette réserve joue un rôle essentiel en appui des brigades d'active et pour la sécurisation d'événements.
Le budget consacré à la réserve de la gendarmerie a connu en 2025 une baisse significative de 16 %, passant de 90 millions d'euros en 2024 à 75,6 millions d'euros. Cette diminution paraît contradictoire avec les ambitions affichées dans la loi n° 2023-703 du 1er août 2023 relative à la programmation militaire pour les années 2024 à 2030 et portant diverses dispositions intéressant la défense, qui prévoit d'augmenter le nombre de réservistes opérationnels pour atteindre 80 000 en 2030 et 105 000 en 2035. Cette incohérence budgétaire met en difficulté les opérations de formation et de mobilisation des réservistes.
Cette baisse est d'autant plus difficilement ressentie qu'elle dépasse les prévisions, fondée sur l'année 2023. L'année 2024, marquée par les événements en Nouvelle-Calédonie et l'organisation des Jeux Olympiques faisant figure d'exception. Concrètement cette coupe budgétaire se traduit par une diminution des sollicitations de la réserve, ce qui fait craindre non seulement une démobilisation progressive des réservistes, mais aussi un report de charge sur les unités d'active, déjà fortement sollicitées.
Ce transfert de charge a en effet des conséquences notables : réduction de la présence sur la voie publique, allongement des délais de traitement des procédures, accumulation de jours de repos non pris. À terme, cette situation pèse non seulement sur l'efficacité opérationnelle de la gendarmerie, mais aussi sur les conditions de vie des militaires d'active.
Il est vrai que les contraintes budgétaires que traverse le pays appellent à une gestion rigoureuse des finances publiques. Toutefois, le contexte international et le besoin accru de sécurité ressentis par les Français ouvrent peut-être une opportunité non pas de nouvelles dépenses, mais de nouveaux arbitrages en faveur de la réserve.
Aussi, elle souhaiterait connaître les intentions du Gouvernement à ce sujet, en insistant sur l'importance d'une vision à long terme, effectivement traduite par la loi de programmation militaire.

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Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 05/06/2025

Les réservistes opérationnels contribuent à l'action de la gendarmerie au coeur des territoires. Ainsi, le budget 2024 a rendu possible l'emploi de presque 3 000 réservistes par jour en renfort des gendarmes d'active, soit plus de 1 million de journées réserve financées. Cet engagement exceptionnel a permis d'assurer la sécurisation des jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) et de garantir la capacité de montée en puissance de la gendarmerie, notamment lors de la crise en Nouvelle-Calédonie. Pour 2025, la dotation de 75,63 Meuros hors CAS pension permettra à la gendarmerie de poursuivre son effort de recrutement et de formation initiale des réservistes opérationnels, bien qu'elle entraîne effectivement un nombre moyen de jours d'emploi par réserviste en baisse. Pour autant, compte tenu de la diversité et de l'intérêt des missions proposées, le recrutement ne faiblit pas et l'attractivité de la réserve opérationnelle demeure. Ainsi, l'objectif des 50 000 réservistes à l'horizon 2030 demeure une priorité. Fin 2025, le nombre de réservistes opérationnels de 1er niveau de la gendarmerie devrait connaître une augmentation de plus de 6% avec 39 000 réservistes contre 36 418 au 31 décembre 2024.

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