Question de Mme LUBIN Monique (Landes - SER) publiée le 10/04/2025
Mme Monique Lubin interroge Mme la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles au sujet des dysfonctionnements liés au logiciel Arpège dans la gestion des indemnités journalières de la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM), constatés en Vendée et en Loire-Atlantique.
Ce logiciel, initialement conçu pour optimiser la gestion des comptes des usagers et permettre des économies de personnel, a engendré des erreurs massives dans le traitement des indemnités journalières et des revenus de compensation liés aux arrêts de travail et aux maladies professionnelles. Depuis le mois d'octobre 2024, plusieurs milliers d'assurés rencontrent d'importantes difficultés pour recevoir leurs indemnités journalières suite à l'implémentation du logiciel Arpège, impactant directement leur quotidien et leur situation financière. Bien que des efforts aient été faits pour corriger certains dysfonctionnements, la situation reste préoccupante, avec des milliers de dossiers erronés et des agents de la CPAM soumis à une pression extrême.
Dans ce contexte, elle demande donc si la ministre entend mettre un terme à l'utilisation du logiciel Arpège et abandonner son expérimentation ou, a minima, si elle entend suspendre au plus vite l'utilisation de ce logiciel dysfonctionnel. Elle demande aussi quelles mesures sont prises pour corriger rapidement les dossiers erronés et accompagner les victimes.
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Transmise au Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins
Réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins publiée le 12/06/2025
Le logiciel Arpège est destiné à remplacer son prédécesseur, Progrès, celui-ci reposant sur des technologies obsolètes et n'ayant plus la capacité de répondre à la complexité de la réglementation en matière d'indemnité journalière. Ainsi que l'a mentionné la Cour des comptes dans son rapport sur la loi de finances de la sécurité sociale de 2024, les dossiers complexes en la matière, s'ils ne représentent que 4 % du volume traité, mobilisent à eux seuls 15 % du temps des agents. Arpège doit en partie répondre à cet enjeu, en traitant de façon automatique un nombre plus important de dossiers. Cela répondra aussi aux besoins des assurés, qui ont vu les délais de liquidation de la première indemnité augmenter ces dernières années du fait de la complexité réglementaire. L'automatisation des traitements est l'unique solution pour répondre à l'objectif de service du public, de rembourser d'ici 2027 les indemnités journalières en moins de 20 jours partout sur le territoire, aux assurés comme aux employeurs en cas de subrogation. A cette fin, Arpège doit être déployé sur l'ensemble du territoire. Après des tests en-dehors de la production, une phase de tests in situ a débuté en octobre dans les caisses de Loire-Atlantique et de Vendée. Il s'agit d'une procédure classique dans le cadre du déploiement d'un applicatif majeur, afin de prendre en compte toute la complexité de la réalité terrain. Les données ont été transférées de Progrès vers Arpège. 99,7 % des dossiers ont été repris sans problème. Les 0,3 % restants représentaient tout de même 16 000 dossiers, qui ont rencontré des anomalies et ont dû être repris manuellement. Parmi ceux-ci, 9 000 correspondaient à des prolongations. La Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM) a pris la mesure des difficultés rencontrées par les assurés et par les agents des caisses. Pour les assurés, dès octobre 2024, les prestations bloquées ont fait l'objet d'acomptes sans attendre l'issue de leur traitement. 30 000 acomptes ont ainsi été versés sur la période. La très forte sollicitation des agents des Caisses primaires d'assurance maladie (CPAM) a été pour eux source d'un stress important. Pour y répondre, la CNAM a mobilisé l'entraide du réseau des CPAM pour appuyer les deux en difficulté, à hauteur de 125 équivalents temps plein. Au-delà de cette entraide, un renfort de 25 postes a été mis en place dans les caisses. Une plateforme d'appui destinée aux agents souhaitant se déclarer en détresse psychologique a été mise à disposition. A fin décembre 2024, elle n'avait pas reçu d'appel. Les anomalies rencontrées ont été étudiées en détail et le logiciel Arpège a fait l'objet de nombreuses corrections depuis octobre 2024. La CNAM s'assure d'une maîtrise de la situation avant de reprendre la phase de généralisation. Cette reprise n'est pas encore programmée. Après la phase critique connue en octobre et novembre 2024, la situation est en amélioration avec un montant déboursé similaire à celui de l'année dernière. Arpège paye déjà aujourd'hui plus de 2 Meuros de prestations en espèce dans les deux départements.
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