Question de Mme BORCHIO FONTIMP Alexandra (Alpes-Maritimes - Les Républicains) publiée le 29/05/2025
Question posée en séance publique le 28/05/2025
M. le président. La parole est à Mme Alexandra Borchio Fontimp, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
Mme Alexandra Borchio Fontimp. Un pylône scié à Villeneuve-Loubet ; un incendie sur un poste électrique à Tanneron ; un autre incendie sur un transformateur à Nice. Le bilan : 200 000 foyers privés d'électricité sur la Côte d'Azur !
Il est temps, désormais, de nommer les choses : ce ne sont pas de simples dégradations ; ce sont des actes de sabotage, revendiqués par un groupuscule anarchiste d'extrême gauche.
L'objectif était de perturber le Festival de Cannes, premier festival culturel au monde, de priver de courant Thales Alenia Space, fleuron français et mondial de l'ingénierie satellitaire, de déstabiliser les entreprises de la French Tech, de bloquer l'aéroport - bref, de semer le chaos !
Je veux saluer la réactivité de tous ceux qui se sont mobilisés, notamment nos forces de sécurité et nos élus locaux, et ont su répondre immédiatement à ces attaques.
Monsieur le ministre, nous devons agir avec force et détermination pour arrêter ces activistes dangereux.
Ma question est donc simple : au-delà de l'enquête en cours, comment le Gouvernement compte-t-il mettre hors d'état de nuire ces dangers pour la République, alors que la France, et particulièrement le département des Alpes-Maritimes, accueille les plus grands événements du monde ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
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Réponse du Ministère auprès du ministre d'État, ministre de l'intérieur publiée le 29/05/2025
Réponse apportée en séance publique le 28/05/2025
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre d'État, ministre de l'intérieur. Madame la sénatrice Alexandra Borchio Fontimp, vous avez rappelé en quelques mots les conditions dans lesquelles plus de 240 000 personnes ont été privées d'électricité pendant plusieurs heures - 45 000 dans le massif du Tanneron, dans le Var, 160 000 autour de Villeneuve-Loubet, dans les Alpes-Maritimes, 45 000, enfin, à Nice.
Beaucoup de foyers ont donc été privés d'électricité, mais aussi des hôpitaux et d'autres services de santé, ce qui a suscité des risques de mise en danger de nombreuses personnes, jusqu'à des risques de décès. Voilà les conséquences réelles de ce qui s'est passé cette semaine !
Il est parfaitement établi que les responsables de ces sabotages sont des mouvements d'extrême gauche, anarchistes ; chacun comprend qu'ils ont agi de façon militante, mais en prenant le risque d'occasionner des désordres majeurs.
Les services de police se sont bien sûr immédiatement mobilisés, les enquêtes sont en cours ; les personnes en cause n'ont pas encore été arrêtées, mais nous espérons évidemment qu'elles le seront le plus rapidement possible.
D'ores et déjà, le ministre d'État Bruno Retailleau a décidé de densifier les patrouilles afin de porter une attention particulière à la surveillance des sites du réseau électrique, dans votre territoire, mais aussi partout ailleurs. Le contact a été immédiatement pris avec les responsables et les acteurs du secteur pour améliorer la sécurisation des infrastructures électriques, enjeu extrêmement important ; ils ont été reçus dès mardi place Beauvau.
Pour la suite, au-delà de l'action immédiate, nous devons nous préparer à renforcer la protection de ces lieux absolument stratégiques, par un travail de moyen et long termes. Auparavant, il faudra une action majeure de renseignement, mais aussi policière et judiciaire. Vous avez rappelé que se tiendra dans quelques jours un sommet extrêmement important à Nice. Sa protection est absolument essentielle pour nous, tout comme l'est celle de l'ensemble de la population, dont la sécurité doit être garantie au quotidien.
M. le président. La parole est à Mme Alexandra Borchio Fontimp, pour la réplique.
Mme Alexandra Borchio Fontimp. Monsieur le ministre, depuis 2020, on recense 150 actions de sabotage par an ! Ce sont autant d'actions violentes qui pourrissent la vie de nos concitoyens, mettent en difficulté nos entreprises, ternissent l'image de la France et coûtent de l'argent à tous les contribuables.
Je veux redire ma solidarité avec les personnes les plus vulnérables, qui ont été les premières victimes de ce sabotage, parmi lesquelles on trouve des enfants malades qui ont vu leur radiothérapie annulée. Ce sont les plus fragiles qui ont fait les frais de cette folie « antitech » !
Monsieur le ministre, il s'agit ni plus ni moins d'une forme de terrorisme : un terrorisme idéologique, structuré et dirigé contre des infrastructures essentielles, qui met en danger la population.
Cette menace, avec Bruno Retailleau, vous avez décidé de la traiter pour ce qu'elle est vraiment : une menace terroriste. Et nous serons à vos côtés, déterminés, pour mettre un terme à la violence systémique de ces activistes radicaux qui veulent affaiblir la République. Face à ces tentatives d'intimidation, la République ne pliera pas ! (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
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