Question de M. DUROX Aymeric (Seine-et-Marne - NI) publiée le 08/05/2025
M. Aymeric Durox interroge M. le ministre délégué auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé de l'Europe sur l'opportunité d'inscrire le savoir-faire de l'arc horloger transmanche entre la France et l'Angleterre.
En effet, l'UNESCO a inscrit depuis le 16 décembre 2020, les savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d'art comme une tradition vivante de l'Arc jurassien franco-suisse. Toutefois, il resterait à élargir cette sauvegarde au regard des pôles d'intérêts historiques et culturels propres à la Seine-et-Marne.
En particulier, le passage de Jacques II Stuart à Fontainebleau mériterait d'être célébré en 2025, année du 350e anniversaire de l'Observatoire royal de Greenwich. Et encourager d'autres travaux pour souligner l'intérêt des sciences.
Espionne du roi Louis XIV et maîtresse du roi anglais Charles II Stuart, Louise de Keroual a attiré l'attention sur les travaux et les instruments de l'Observatoire royal de Paris dirigé par le grand Cassini, visant à une mesure plus fiable de la longitude pour la navigation en haute mer.
Cette information a conduit le roi d'Angleterre à engager la construction de l'Observatoire royal de Greenwich, dont l'inscription à l'UNESCO symbolise aujourd'hui les efforts artistiques et scientifiques des XVIIe et XVIIIe siècles.
Historiquement, les avancées horlogères et maritimes sont liées. L'apparition des premières horloges maritimes, qui conservaient la mesure du temps même sur un navire en mouvement, fut une révolution. Jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, la navigation en haute mer sans repères était périlleuse. La longitude imposait de connaître l'heure réelle précise.
Par son talent diplomatique, Louise de Keroual a favorisé l'ouverture de l'horlogerie et la mesure du temps (quête de la longitude) dans l'engrenage de la navigation en mer et dont la Grande Rue des Stuarts célèbre encore aujourd'hui l'importance pour le développement des techniques horlogères.
En 1684, Louis XIV, à la demande de Charles II qui avait fait valoir que cette terre avait appartenu à ses ancêtres les Stuarts, avait honoré Louise de Keroual du titre de duchesse d'Aubigny.
Il lui propose d'engager cette procédure d'inscription autour de la date symbolique du 9 mai, durant la Fête de l'Europe.
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Transmise au Ministère de la culture
Réponse du Ministère de la culture publiée le 26/06/2025
Une candidature portant sur les savoir-faire de l'arc horloger transmanche entre la France et l'Angleterre pourrait constituer une extension des savoir-faire en mécanique horlogère et de la mécanique d'art, candidature portée conjointement par la Suisse et la France et inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'Humanité en 2020. Le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord ayant ratifié la convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel le 7 mars 2024 et étant désormais État partie à la convention, un tel projet de candidature est envisageable. Sa concrétisation suppose toutefois que les savoir-faire de la mécanique horlogère figurent sur un inventaire du patrimoine culturel immatériel tenu et mis à jour par cet État, et que celui-ci fasse le choix, en accord avec la communauté de praticiens porteurs de ces savoir-faire, de présenter une candidature en vue de rejoindre l'élément inscrit par la Suisse et la France. Une telle démarche nécessiterait en outre l'approbation de ces États.
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