Question de Mme FLORENNES Isabelle (Hauts-de-Seine - UC) publiée le 15/05/2025

Mme Isabelle Florennes attire l'attention de M. le ministre auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins sur le manque d'importance accordé à la prise en charge financière de l'endométriose, une pathologie qui touche plus de 10 % des femmes et dont les traitements et accompagnements demeurent aujourd'hui peu accessibles.

L'endométriose est une pathologie induisant des douleurs chroniques majeures et dans certains cas l'infertilité. Elle nécessite le plus souvent la prise de la pilule en continu, solution courante pour apaiser les souffrances par la provocation d'une ménopause artificielle, ou bien des interventions chirurgicales lourdes. Or, elle n'est pas systématiquement considérée par le dispositif relatif aux affections de longue durée (ALD) comme une ALD 31, catégorie plus proche de la réalité médicale, permettant un remboursement intégral des traitements.

Ainsi, malgré une évolution croissante, des milliers de femmes en sont exclues, les laissant prendre en charge une grande partie de leurs dépenses médicales. Concernant la prise de la pilule en continu, on estime qu'elles supportent un coût annuel non négligeable une fois passé l'âge de 26 ans. En effet, il semble tout à fait incohérent de ne pas assurer sa prise en charge à 100 %, comme il est déjà possible pour les femmes de moins de 26 ans.
Pourtant, l'endométriose s'est retrouvée au coeur d'un plan de lutte nationale, reconnue comme une priorité de santé publique en 2022.

Dans ce contexte, elle lui demande si le Gouvernement prend réellement en compte cette priorité de santé et a pour ambition un remboursement, non pas partiel mais intégral, des frais médicaux nécessaires à cette maladie.

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Transmise au Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins


Réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins publiée le 26/06/2025

L'endométriose est une maladie de très grande ampleur, qui touche près d'une femme sur dix en France et dans le monde. Première cause d'infertilité en France, elle reste pourtant mal connue par la société, les professionnels de santé, et le monde de la recherche. Les personnes qui en souffrent voient ainsi leur qualité de vie affectée à tous les niveaux, dans leur cadre de travail, dans leur vie personnelle et dans leur vie intime, sans que le système de santé ne puisse actuellement offrir à toutes une réponse appropriée. Le 14 février 2022, le ministre des solidarités et de la santé, a réuni à l'hôpital Saint-Joseph à Paris le premier comité de pilotage de la stratégie nationale de lutte contre l'endométriose, en présence de la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, de la ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances, du secrétaire d'Etat chargé des retraites et de la santé au travail, de la secrétaire d'Etat chargée de la jeunesse et de l'engagement et le secrétaire d'Etat, chargé de l'enfance et des familles. A cette occasion, le ministre des solidarités et de la santé a présenté la stratégie nationale de lutte contre l'endométriose, concrétisation de l'engagement pris par le Président de la République le 11 janvier 2022 pour mieux informer la population, mieux diagnostiquer et prendre en charge les femmes atteintes d'endométriose et développer la recherche sur cette maladie qui touche aujourd'hui une femme sur dix. La première priorité de la stratégie nationale endométriose est le développement de la recherche. Afin de mieux comprendre cette maladie, ses causes et ses conséquences, et de faire progresser les thérapeutiques, un programme d'investissements massif dans la recherche sur l'endométriose sera élaboré. Par ailleurs, en s'appuyant sur les 6 cohortes nationales, la plus grande base de données épidémiologiques au monde dédiée à la maladie va être constituée et pourra servir de base à de nombreuses études nationales et internationales épidémiologiques. La seconde priorité est de permettre aux personnes atteintes d'endométriose d'accéder rapidement, et sur l'ensemble du territoire, à un diagnostic fiable et rapide suivi d'une prise en charge de qualité. Actuellement, le constat est sans appel. En moyenne, l'errance de diagnostic est de sept ans et les retards de prise en charge ne sont pas acceptables. Des filières territoriales spécifiques à l'endométriose vont se développer dans chaque région sous l'égide des agences régionales de santé. Elles permettront d'informer, de former, d'organiser le diagnostic, de soigner et, si nécessaire, d'orienter vers des centres chirurgicaux. L'accroissement de la connaissance de l'endométriose auprès de l'ensemble de la population française est la troisième urgence, tant l'impact de la maladie sur le quotidien de nombreuses femmes est important. Cette meilleure connaissance du grand public sera possible grâce à l'implication des associations, des ambassadeurs et patientes expertes de la maladie, en milieu scolaire, à l'université, dans les entreprises, où l'endométriose est particulièrement invalidante et nécessite des adaptations. De même, l'endométriose doit devenir une priorité des formations initiale et continue des professionnels de santé. S'agissant de l'accès financier aux soins, il est assuré par l'assurance maladie et les assurances complémentaires pour les formes les plus simples. Pour les formes complexes, la reconnaissance en Affection de longue durée (ALD) 31 permet de prendre en charge les soins, les transports et les arrêts de travail à 100 %. Par ailleurs, les soins et explorations réalisés dans le cadre du traitement de l'infertilité sont également pris en charge à 100 %. Naturellement, si à l'avenir de nouveaux traitements ou examens diagnostiques devaient le justifier, la procédure d'expertise impliquant notamment la haute autorité de santé permettant de conduire à une reconnaissance en ALD 30 serait relancée.

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