Question de M. DARRAS Jérôme (Pas-de-Calais - SER) publiée le 29/05/2025

M. Jérôme Darras attire l'attention de M. le ministre auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins sur la situation de la gynécologie médicale en France.

Alors que cette spécialité était jusqu'ici considérée comme « sanctuarisée » au vu de l'important manque de ces professionnels dû à la suppression de la spécialité pendant 17 années, le nombre d'étudiants admis à suivre l'internat pour devenir gynécologue médical a subi une diminution d'ampleur, passant de 91 postes pour l'année 2023-2024 à 79 pour cette année.

Cette décision est d'autant plus préoccupante qu'elle intervient dans un contexte de pénurie structurelle de ces spécialistes : onze départements ne disposent en effet d'aucun gynécologue médical.

Ceci risque d'avoir des conséquences importantes pour la santé des femmes. Celles-ci ont en effet besoin d'un suivi régulier à tous les âges de la vie, qu'il s'agisse de la prévention et du traitement des infections sexuellement transmissibles, le dépistage et le traitement des pathologies féminines, l'accompagnement de la contraception et de l'interruption volontaire de grossesse (IVG), ou la prise en charge de l'endométriose.

Aussi, il lui demande de bien vouloir lui indiquer les mesures qu'il entend prendre pour augmenter le nombre de postes d'internes en gynécologie médicale et garantir un accès équitable à ces médecins spécialistes sur l'ensemble du territoire.

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Réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins publiée le 10/07/2025

La baisse du nombre d'internes en 2024 n'est pas liée à une décision du Gouvernement. S'il y a eu moins d'internes, cela s'explique par la baisse du nombre d'étudiants en sixième année de médecine. Les nouvelles modalités des examens ont pu provoquer une réserve chez certains étudiants qui ont choisi de reporter le passage de l'examen permettant le passage en internat. En 2024, on dénombre 1413 médecins de moins de 70 ans et en activité ayant déclaré avoir un exercice principal en gynécologie médicale. Entre 2012 et 2024, le nombre de postes ouverts aux épreuves classantes nationales en gynécologie médicale a été multiplié par 2.6, pour passer de 30 en 2012 à 79 en 2024. Depuis 2012, l'ensemble des postes ouverts a été pourvu. Comme cela a été confirmé avec le pacte de lutte contre les déserts médicaux présenté le 25 avril 2025, le Gouvernement est résolu à augmenter le nombre de médecins formés et cela s'applique bien évidemment à la gynécologie médicale, qui subit les conséquences passées d'une réduction des capacités de formation. Les examens cliniques objectifs structurés viennent de se dérouler au début du mois de juin 2025. Cette méthode permet une évaluation standardisée et objective des capacités pratiques, dépassant le simple test des connaissances théoriques pour mesurer l'aptitude réelle à exercer la médecine. Nous aurons prochainement les résultats, qui permettront de connaître le nombre d'internes pour la prochaine rentrée et ensuite la répartition par spécialité. L'enjeu est de former plus de médecins, de les former mieux et de les former partout, c'est une priorité fixée par le ministre chargé de la Santé et cela s'applique aussi bien sûr à la gynécologie médicale. Par ailleurs, concernant la santé des femmes, la nouvelle maquette de formation du 3ème cycle des études de médecine générale renforce précisément la formation des médecins généralistes en matière de santé de la femme pour favoriser une meilleure prise en charge dans les soins primaires.

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