Question de Mme JOURDA Gisèle (Aude - SER) publiée le 15/05/2025
Mme Gisèle Jourda interroge Mme la ministre d'État, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la nécessité de coordonner régionalement les classes de défense. Une classe de défense est un projet pédagogique, interdisciplinaire et pluriannuel, mené à l'initiative d'une équipe enseignante et en partenariat avec une unité militaire marraine dans le cadre de l'enseignement de défense. Le dispositif des classes de défense permet à des classes de collèges et de lycées d'être parrainées par une unité militaire incarnant ainsi la vitalité du lien armées-jeunesse à travers l'ensemble du territoire. Les classes de défense offrent des temps de rencontres et d'activités avec des militaires pour donner aux élèves des repères pour comprendre la défense et la sécurité nationale, à travers ses acteurs et ses enjeux, son histoire, sa mémoire et son patrimoine. Elles contribuent également à la construction des parcours éducatifs (citoyen, avenir, artistique et culturel, et de santé) de chaque élève. Il en existe actuellement plus de 475 réparties sur l'ensemble du territoire, impliquant plus de 11 875 élèves et plus de 200 entités des armées, directions et services. Il apparait cependant qu'il n'existe aucune coordination régionale des classes de défenses entre elles. Une telle coordination permettrait pourtant la création d'un réseau territorial qui favoriserait l'organisation d'évènements, les retours d'expérience, l'échange de bonnes pratiques et permettrait d'ancrer solidement les classes de défense dans un territoire à plus grande échelle. Il apparait également qu'il existe peu voire pas de données sur l'existence des classes de défense dans les lycées. Or il faut penser ce projet pédagogique globalement, c'est-à-dire en organiser le suivi du collège au lycée. Elle lui demande par conséquent si elle compte améliorer le suivi de ces classes au lycée, et si elle compte prendre des mesures pour favoriser la mise en place d'une coordination régionale des classes de défense entre elles.
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Réponse du Ministère délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l'intelligence artificielle et du numérique publiée le 21/05/2025
Réponse apportée en séance publique le 20/05/2025
M. le président. La parole est à Mme Gisèle Jourda, auteure de la question n° 524, adressée à Mme la ministre d'État, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Mme Gisèle Jourda. Madame la ministre, ma question porte sur la nécessité de coordonner régionalement les classes de défense entre elles.
Une classe de défense est un projet pédagogique, interdisciplinaire et pluriannuel mené sur l'initiative d'une équipe enseignante, en partenariat avec une unité militaire marraine dans le cadre de l'enseignement de défense, expression vitale du lien entre l'armée et la jeunesse.
C'est le cas dans le département de l'Aude, où la classe de défense du collège La Nadière de Port-la-Nouvelle est rattachée à la Marine nationale.
Le principal atout d'une classe de défense est avant tout sa dimension citoyenne. Les élèves peuvent ainsi mesurer combien les questions de défense et de sécurité nationale sont importantes pour notre pays, les temps de rencontre avec les militaires permettant aussi de créer des vocations.
Il existe actuellement plus de 475 classes de défense réparties sur l'ensemble du territoire, impliquant plus de 11 875 élèves et plus de 200 entités des armées, directions et services. Elles vivent grâce au dynamisme des équipes pédagogiques qui les accompagnent.
La problématique que j'entends soulever est la suivante : il n'existe aucune coordination régionale des classes de défense entre elles. Pourtant, cela permettrait de créer un réseau, un maillage territorial, qui favoriserait l'organisation d'événements, les retours d'expérience, l'échange de bonnes pratiques. Cela permettrait également d'ancrer solidement les classes de défense dans un territoire à plus grande échelle.
Par ailleurs, il existe peu de données - voire aucune - sur l'existence des classes de défense dans les lycées.
Quelles mesures le Gouvernement compte-t-il prendre pour favoriser la mise en place d'une coordination régionale des classes de défense entre elles ?
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée.
Mme Clara Chappaz, ministre déléguée auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargée de l'intelligence artificielle et du numérique. Comme vous l'avez rappelé, madame la sénatrice, il existe pour les collèges et lycées près de 1 100 classes de défense et de sécurité globales (CDSG). Chacune d'entre elles est « marrainée » par une unité militaire ou par un corps en uniforme, et 30 000 élèves sont aujourd'hui impliqués dans ce dispositif emblématique de l'éducation à la défense.
Vous le savez, la coordination et le pilotage des CDSG sont assurés par les trinômes académiques, qui réunissent un représentant du rectorat, un autre de l'autorité militaire territoriale et un représentant de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN).
Ce pilotage permet de veiller à la qualité du projet pédagogique des CDSG, mais aussi de valoriser les différentes unités qui maillent notre territoire et mènent de front bien d'autres actions. Je pense, par exemple, aux 110 rallyes citoyens organisés l'an passé.
Le dernier volet de cette animation territoriale concerne les actions de formation inscrites dans les programmes nationaux de formation.
Chaque année, plus de 3 000 enseignants, inspecteurs et personnels de direction sont formés à la défense au niveau interacadémique, académique et local. Vous le voyez, le pilotage, s'il n'est pas régionalisé, est coordonné à différentes échelles.
Ces outils de pilotage peuvent, en effet, être perfectionnés, notamment pour mieux accompagner le développement des CDSG dans le respect d'équilibres territoriaux parfois difficiles à tenir en raison des écarts d'implémentation régionale des unités marines. Cela est d'autant plus vrai à l'approche de 2026, année des 400 ans de la Marine nationale, et tandis que nous célébrons en 2025 le centenaire du Bleuet de France, des événements qui ne manqueront pas d'animer ces réseaux.
Des réflexions sont en cours en ce sens entre le ministère de l'éducation nationale et celui des armées pour améliorer les synergies possibles.
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