Question de Mme BOYER Valérie (Bouches-du-Rhône - Les Républicains) publiée le 19/06/2025

Mme Valérie Boyer attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur la situation des minorités chrétiennes en Iran, en particulier des convertis au christianisme. En effet, bien que la constitution de l'Iran reconnaisse des droits aux chrétiens, cela ne concerne que les minorités ethniques arménienne et assyrienne, historiquement chrétiennes. Les Perses convertis au christianisme ne peuvent être se rendre à l'église et la plupart des activités d'églises sont d'ailleurs interdites en langue farsi. Or, l'Iran compte la plus grande communauté de convertis au christianisme d'arrière-plan musulman du Moyen-Orient, évaluée à 700 000 membres d'après les estimations les plus conservatrices. Comme ils parlent farsi et ne peuvent se rendre dans les églises reconnues, leur seul moyen de se retrouver pour tenir un culte est de se rencontrer en privé, clandestinement, dans des églises dites « de maison ». L'ayatollah Ali Khamenei a d'ailleurs prétendu en 2010 que le réseau d'églises souterraines constituait « une menace pour la sécurité de l'État ». Les articles 498, 499 et 500 du code pénal iranien sont fréquemment évoqués pour poursuivre les chrétiens, au motif que leurs activités religieuses menaceraient l'existence même de la République islamique et constitueraient donc un danger pour la sécurité nationale. Ainsi, fréquenter une « église de maison » ou participer à des conférences religieuses peut être considéré comme un acte criminel en soi. Les autorités iraniennes harcèlent donc ces chrétiens. Cela peut prendre la forme d'arrestations et d'emprisonnement, comme c'est le cas pour M. Abbas Soori, M. Nasser Navard Gol Tapeh, M. Joseph Shahbazian et Mme Mina Khajavi, tous membres ou responsables d'une « église de maison ». M. Abbas Soori a été condamné le 8 mars 2025 à 15 ans de prison. M. Nasser Navard Gol Tapeh et M. Joseph Shahbazian (ce dernier est chrétien arménien, mais responsable d'une « église de maison » qui accueille des convertis) ont été incarcérés le 6 février 2025 à la prison d'Evin à Téhéran et condamnés à 10 ans de prison. Enfin, Mme Mina Khajavi, 60 ans et souffrant de problèmes de santé, a débuté sa peine de 6 ans de prison en janvier 2024. D'après un récent rapport de multiples organisations non-gouvernementales intitulé « The tip of the iceberg », 139 chrétiens ont été arrêtés, 96 ont été condamnés et 80 ont été détenus en 2024. Elle lui demande donc ce que compte faire le gouvernement français face à cette violation des droits de l'homme, afin de demander l'acquittement et la libération de ces individus condamnés pour l'exercice de leur liberté religieuse.

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En attente de réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères.

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