Question de M. HOCHART Joshua (Nord - NI) publiée le 19/06/2025
M. Joshua Hochart attire l'attention de Mme la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles sur la situation dramatique de la protection de l'enfance en France, mise en lumière par les récents travaux parlementaires, notamment par le rapport n° 1200 déposé le 1er avril 2025 à l'Assemblée nationale. Ce rapport, issu d'une commission d'enquête transpartisane, dresse un constat accablant : défaillances systémiques, inégalités territoriales flagrantes, absence de pilotage national cohérent, pénurie de professionnels qualifiés, et surtout multiplication des cas de maltraitance dans les structures censées protéger les enfants. Il relève également que la parole de l'enfant reste trop souvent ignorée, que le suivi éducatif est aléatoire, et que certains enfants protégés deviennent eux-mêmes des victimes ou des auteurs de violences. Plusieurs députés du Rassemblement National ont a plusieurs reprises alerté sur ces réalités dans l'hémicycle et en circonscription, dénonçant avec force un abandon des enfants les plus vulnérables par les pouvoirs publics, avec une mise en lumière sur le laxisme du contrôle des structures d'accueil et l'incapacité de l'État à offrir à chaque enfant un environnement sécurisant et structurant. La situation est d'autant plus préoccupante dans des départements comme le Nord, particulièrement exposé en raison d'une forte pression démographique, d'une pauvreté structurelle élevée et d'une demande sociale massive. Les acteurs de terrain y signalent régulièrement des délais inacceptables dans le traitement des signalements, un manque criant de personnels spécialisés ainsi qu'un taux de placement particulièrement élevé qui met à rude épreuve les capacités d'accueil. Malgré les efforts indéniables des équipes de l'aide sociale à l'enfance (ASE), les moyens ne suivent pas et les enfants pris en charge ne bénéficient pas toujours de la stabilité et de la sécurité auxquelles ils ont droit. À cela s'ajoute un autre problème majeur : l'abandon institutionnel de ces jeunes dès leur majorité. À 18 ans, nombre d'entre eux sont brutalement livrés à eux-mêmes, sans accompagnement durable, sans soutien psychologique ni filet de sécurité. Cette rupture brutale est non seulement inhumaine, mais elle annule souvent les effets positifs des années de suivi éducatif. Beaucoup basculent alors dans la précarité, l'errance ou la délinquance. Un suivi jusqu'à leur majorité absolue de 21 ans était auparavant mise en place et permettait d'éviter au mieux cette problématique. Il souligne que ces enfants ne sont pas anonymes : ils sont les futurs adultes de notre société. Ne pas les protéger, c'est compromettre leur avenir. Il demande à la ministre ce qu'elle compte faire pour mettre en oeuvre rapidement les recommandations du rapport n° 1200, si elle envisage de centraliser le pilotage de la protection de l'enfance au niveau national pour mettre fin aux disparités territoriales et quelles mesures concrètes seront prises pour renforcer les contrôles, revaloriser les métiers du secteur et garantir une réelle écoute de l'enfant.
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En attente de réponse du Ministère du travail, de la santé, des solidarités et des familles.
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