Question de M. CHAIZE Patrick (Ain - Les Républicains) publiée le 05/06/2025

M. Patrick Chaize appelle l'attention de Mme la ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire sur les autorisations accordées dans l'Ain, pour des essais de grossissement de l'espèce de crevettes Macrobrachium rosenbergii sur le territoire de la Dombes, première région piscicole en eau douce. Le projet est né de la recherche d'idées par les pisciculteurs confrontés aux défis du changement climatique et en quête d'une voie de diversification de l'activité durable piscicole, tenant compte de la biodiversité du territoire dombiste. Ainsi, a été expérimenté en eau douce et dans des bassins fermés, l'élevage de cette crevette dont la chair ferme et savoureuse est appréciée des consommateurs. Les bassins qui servent l'hiver pour le stockage des alevins en attendant leur introduction dans les étangs au printemps, sont ainsi utilisés pour l'élevage de la crevette d'eau douce, de fin mai à début octobre. Afin d'écarter le risque invasif de l'espèce, des mesures strictes ont été mises en oeuvre en lien avec les services de l'État, pour garantir sa non propagation au sein de la faune et de la flore locales. Le dessus des bassins est ainsi protégé par des filets qui empêchent tout oiseau d'emporter une crevette dans un étang voisin, mais aussi les prédateurs terrestres de s'en approcher. Ce sont aussi les crevettes elles-mêmes qui assurent la plus grande sécurité et régulation dès lors qu'elles ne peuvent se reproduire qu'en eau saumâtre et, qu'étant adaptées aux chaleurs, leur développement est freiné en dessous de 19° avec l'impossibilité de survie en deçà de 14°. A l'issue du bilan tiré de cette première expérimentation avec les instances de l'État et les acteurs de la filière piscicole des étangs de la Dombes, les porteurs de projets ont unanimement décidé de reconduire cette nouvelle production. S'ils sont satisfaits des nouvelles autorisations qui leur ont récemment été accordées pour 2025, il s'avère néanmoins que celles-ci sont limitées à une année seulement et délivrées avec un nombre limité de crevettes à introduire. Les différents essais démontrent que la crevette Macrobrachium rosenbergii peut aujourd'hui être produite en France avec des pratiques d'élevage encadrées et vertueuses, en harmonie avec les écosystèmes naturels. Elle est reconnue comme un produit de qualité ultra-frais, sans conservateurs (sulfites) ni antibiotiques, qui constitue un atout pour la biodiversité tout en apportant une réponse à notre souveraineté alimentaire et à un marché français très demandeur. Dans ce contexte particulièrement favorable, il lui demande si elle envisage d'autoriser la généralisation de la production nationale de la crevette Macrobrachium rosenbergii en système semi-extensif. Il l'interroge en particulier sur la position du projet d'instruction nationale relatif au caractère fermé d'une installation et sur sa volonté d'ajouter la crevette à l'arrêté du 20 mars 2013 fixant en application de l'article R. 432-6 du code de l'environnement la liste des espèces de poissons non représentées dont l'introduction à d'autres fins que scientifiques peut être autorisée par le préfet, à l'instar de la carpe herbivore et de l'esturgeon.

- page 2873

Transmise au Ministère de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche


Réponse du Ministère de l'action publique, de la fonction publique et de la simplification publiée le 25/06/2025

Réponse apportée en séance publique le 24/06/2025

Le texte de cette réponse est en cours de publication.

Page mise à jour le