Question de M. CHEVROLLIER Guillaume (Mayenne - Les Républicains) publiée le 26/06/2025

M. Guillaume Chevrollier attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur sur la situation préoccupante du volontariat chez les sapeurs-pompiers, en particulier dans les territoires ruraux comme la Mayenne. Il tient d'abord à saluer avec force l'engagement exemplaire de nos sapeurs-pompiers, professionnels comme volontaires, qui oeuvrent chaque jour avec dévouement, compétence et courage au service de nos concitoyens. Leur rôle est d'autant plus crucial dans les zones rurales, où ils incarnent un pilier essentiel de la sécurité civile. En Mayenne, le centre d'incendie et de secours de Meslay-du-Maine illustre à la fois cette détermination remarquable... et les limites croissantes du modèle actuel. Malgré l'engagement de 40 sapeurs-pompiers volontaires, ce centre a dû faire face, depuis le début de l'année, à 17 départs non assurés, faute d'effectifs disponibles en journée. Pour répondre à ces difficultés, des initiatives locales ont été mises en oeuvre : missions différenciées, recentrage sur le secours à la personne - qui représente aujourd'hui 80 % des interventions -, ou encore adaptation des plannings. Ces initiatives montrent combien les territoires savent innover et s'engager. Le conseil départemental de la Mayenne, pleinement engagé aux côtés du service départemental d'incendie et de secours (SDIS 53), travaille activement à la recherche de solutions pérennes. Il prévoit notamment le recrutement d'un agent spécifiquement chargé d'établir des conventions avec les entreprises. Il souhaite également saluer l'implication des maires du territoire, qui prennent toute leur part dans cette réflexion collective. Mais ces efforts se heurtent à des obstacles structurels, notamment en raison de la baisse des financements nationaux alloués aux SDIS, consécutive aux restrictions budgétaires décidées par l'État. Cette diminution impacte directement le soutien au volontariat et complique la gestion opérationnelle des services, dans un contexte marqué par une augmentation constante des sollicitations : désertification médicale, vieillissement de la population, multiplication des interventions, y compris pour des motifs qui ne relèvent pas de l'urgence. Trop d'interventions - en particulier les relevages de personnes âgées - mobilisent nos sapeurs-pompiers dans des conditions inappropriées. Ces sollicitations abusives, parfois déclenchées sur des motifs mensongers faute de médecin disponible, participent à la démobilisation du volontariat. Il devient urgent de mieux encadrer ces usages - une facturation pourrait, dans certains cas, être envisagée - et d'accélérer la généralisation du programme individuel de mise en sécurité (PINS). Une sensibilisation renforcée de la population à un usage raisonné des services d'urgence est également nécessaire. Ainsi, il souhaite savoir quelles mesures concrètes le Gouvernement entend prendre pour soutenir plus activement les SDIS, notamment dans les territoires ruraux, renforcer les moyens consacrés à la formation et à l'attractivité du volontariat, apporter une réponse à l'explosion des interventions non justifiées, qui épuisent nos équipes et permettre aux collectivités de bâtir, avec l'État, un modèle de sécurité civile adapté aux enjeux actuels.

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En attente de réponse du Ministère de l'intérieur.

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