Question de Mme VOGEL Mélanie (Français établis hors de France - GEST) publiée le 03/07/2025
Question posée en séance publique le 02/07/2025
Mme la présidente. La parole est à Mme Mélanie Vogel, pour le groupe Écologiste - Solidarité et Territoires. (Applaudissements sur les travées du groupe GEST.)
Mme Mélanie Vogel. Madame la ministre de la transition écologique, cette année, en France, du fait des canicules que l'action politique aurait pu maîtriser, combien y aura-t-il de morts ? (Vives exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.)
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Réponse du Ministère de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche publiée le 03/07/2025
Réponse apportée en séance publique le 02/07/2025
Mme la présidente. La parole est à Mme la ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche.
Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche. Madame la sénatrice Vogel, il appartiendra à Santé publique France de nous dire combien de morts auront causé les canicules qui sont appelées à se succéder, lorsque cet organisme pourra évaluer la surmortalité par rapport à une période normale.
La canicule de 2003 a coûté 15 000 décès précoces à notre pays. Je travaillais à l'époque à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Depuis lors, nous avons énormément travaillé et progressé, tant dans les services de santé que dans les Ehpad et les services de secours. Nous nous sommes organisés pour faire face aux épisodes caniculaires.
Le progrès est réel, mais il ne suffit pas. Nous devons désormais continuer de baisser nos émissions de gaz à effet de serre, comme nous l'avons fait jusqu'à présent. En effet, nous avons rattrapé le retard accumulé lors du quinquennat 2012-2017 en baissant nos émissions de 20 %, comme en a attesté le Conseil d'État dans le cadre de « l'affaire du siècle ».
Nous devons également mettre en oeuvre le plan national d'adaptation au changement climatique que j'ai présenté en mars dernier.
Préparé par mon prédécesseur Christophe Béchu, ce plan comporte 200 actions, dont certaines sont déjà enclenchées. Je pense notamment au décret que j'ai cosigné avec Catherine Vautrin et Astrid Panosyan-Bouvet instaurant des précautions pour les travailleurs pendant les temps de canicule. Ce décret a été pris le 27 mai et il est entré en vigueur le 1er juillet.
Nous allons continuer de travailler en ce sens, en interministériel.
J'ai bien compris que vous vous étiez ménagée une minute cinquante afin de parler sans que je puisse répliquer. Sachez en tout cas que vous pouvez compter sur l'engagement du Gouvernement. Pour ma part, j'espère que vous serez tout aussi présente que nous-mêmes au moment où il faudra négocier nos budgets...
Mme la présidente. La parole est à Mme Mélanie Vogel, pour la réplique.
Mme Mélanie Vogel. On ne sait pas combien il y aura de morts cette année à cause des canicules. En revanche, on sait que, depuis 2022, du seul fait des pics de chaleur, on a déploré 20 000 morts en France. (Exclamations sur des travées du groupe Les Républicains.)
Or une chose doit être bien claire pour toutes celles et tous ceux qui nous écoutent ou qui nous regardent : ces personnes ne sont pas mortes de la chaleur ; elles ne sont pas mortes de la crise climatique, ni même de l'inaction climatique ; elles sont mortes de l'action climaticide (Protestations sur les mêmes travées.) menée par ceux qui sont au gouvernement depuis huit ans. (Applaudissements sur les travées du groupe GEST et sur des travées du groupe SER. - Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.)
Mme Marie-Pierre de La Gontrie. Bravo !
Mme Mélanie Vogel. Elles sont mortes de la pause environnementale dans laquelle le Président de la République a voulu embarquer tout le continent européen ; du sous-financement massif de la transition écologique, politique menée à son paroxysme cette année, les crédits qui y sont dédiés ayant été amputés d'un tiers... (Huées sur les travées des groupes Les Républicains et UC. - Applaudissements sur des travées des groupes GEST et SER.)
Mme la présidente. Mes chers collègues, s'il vous plaît...
Mme Mélanie Vogel. En outre, ces personnes ne meurent pas au hasard. L'action climaticide ne tue pas les riches. Elle ne tue pas les cadres qui travaillent dans des bureaux climatisés et vivent dans des logements bien isolés... (Les protestations redoublent.)
M. Jean-François Husson. C'est lamentable !
Mme Mélanie Vogel. Elle tue des travailleurs du bâtiment et des travaux publics (BTP). Elle tue des aides-soignantes. Elle tue des ouvrières et des ouvriers. (Huées sur les travées du groupe Les Républicains. - Applaudissements sur des travées des groupes GEST et SER.) Elle tue ceux qui vivent dans des passoires énergétiques ; dans ces logements impossibles à chauffer l'hiver et qui, l'été, deviennent de véritables bouilloires.
Dans ce contexte, vous vous livrez à un autosatisfecit. Vous faites l'éloge d'un plan d'adaptation qui a deux ans de retard et que critiquent à la fois le Haut Conseil pour le climat (HCC) et la société civile, parce qu'il est flou, non financé et non contraignant. C'est tout simplement indécent.
La vérité, c'est que, obnubilés par le fait de rester au pouvoir (Nouvelles exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.), vous menez aujourd'hui, contre toute rationalité économique et budgétaire, une politique climaticide dictée par l'extrême droite.
Mme Françoise Gatel, ministre déléguée. Tout en un...
Mme Mélanie Vogel. Qui peut prédire le désastre auquel cette politique nous mènera ? Tout le monde ! Qui peut agir ? Vous ! Et, quand il s'agira de régler les comptes, qui vous pardonnera ? Personne ! (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe GEST et sur des travées du groupe SER.)
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