Question de M. VAYSSOUZE-FAURE Jean-Marc (Lot - SER) publiée le 24/07/2025
M. Jean-Marc Vayssouze-Faure attire l'attention de Mme la ministre des sports, de la jeunesse et de la vie associative sur les inquiétudes exprimées par la ligue départementale de l'enseignement et les représentants des enseignants du Lot à la suite de l'annonce du Gouvernement de la suppression de 15 000 postes de service civique d'ici la fin de l'année 2025.
Cette décision, si elle était confirmée, fragiliserait considérablement le fonctionnement de nombreuses structures, associations et collectivités locales, alors même que le service civique constitue un levier d'engagement et d'insertion auprès de nombreux jeunes chaque année.
Elle constituerait également un nouveau coup dur porté au fonctionnement des établissements scolaires de nos départements ruraux. Dans le Lot, de nombreux projets initiés au sein des écoles, collèges et lycées du département seraient supprimés. L'aide apportée par les volontaires en contrats civiques est en effet essentielle au fonctionnement de ces établissements confrontés à un manque constant de personnel, et à la mise en place d'actions au bénéfice des élèves.
Les données présentées par la Commission de l'éducation, de la communication et du sport lors de l'examen de la proposition de loi visant à renforcer le service civique (séance du 10 mars 2024) confirment la pertinence et l'impact positif du dispositif : depuis sa création, plus de 780 000 jeunes se sont engagés volontairement dans des missions de service public ; 84 % d'entre eux recommandent le dispositif, et 58 % souhaitent s'engager bénévolement après leur mission.
Ces chiffres témoignent de l'efficacité du service civique qui, depuis sa création en 2010, offre aux jeunes une opportunité d'engagement citoyen tout en facilitant leur insertion sociale et professionnelle, et en jouant un rôle essentiel pour le vivre-ensemble au sein de la société.
La décision de réduire de 15 000 le nombre de postes d'ici la fin de l'année porterait un grave préjudice aux objectifs initiaux de cette mesure, en accentuant trois fragilités déjà constatés sur le terrain : une indemnisation insuffisante pour les jeunes, des formations inégalement dispensées et une forme d'engagement encore méconnue.
La réduction du nombre de missions accessibles dans les territoires risquerait enfin d'affaiblir la visibilité locale du dispositif et de freiner son développement auprès des publics les plus éloignés de l'engagement.
Ainsi, il souhaite savoir si elle entend reconsidérer la baisse annoncée du nombre de postes, au regard des risques qu'elle fait peser sur les structures associatives et sur les collectivités, mais surtout de l'utilité sociale reconnue et mesurée du service civique.
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Réponse du Ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative publiée le 11/09/2025
Le Gouvernement réaffirme son attachement au service civique. Ce dispositif, qui a fait ses preuves, est plébiscité par les jeunes et constitue un vecteur majeur de cohésion sociale. Pour autant, les contraintes pesant sur le budget de l'État exigent en 2025 un effort collectif auquel ne déroge pas le programme 163, lequel a effectivement dû réviser à la baisse le nombre de jeunes recrutés. Afin de limiter l'impact de cette réduction du nombre de missions, en particulier pour les acteurs associatifs et notamment les plus petits, un travail a été engagé pour préserver le tissu associatif local dans les territoires, sans pour autant pénaliser de manière excessive les plus grands organismes associatifs, comme publics. De même, les thématiques de missions privilégiées par les jeunes, à fort impact ou prioritaires pour les organismes d'accueil, font l'objet d'une attention particulière. Ainsi, l'offre de mission ne sera réduite que de 12 % pour le secteur associatif, que le Gouvernement s'efforce de préserver autant que possible.
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