Question de Mme FLORENNES Isabelle (Hauts-de-Seine - UC) publiée le 24/07/2025

Mme Isabelle Florennes attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique sur la recrudescence de pratiques commerciales particulièrement problématiques en période d'inflation, à savoir la « shrinkflation », la « cheapflation » et la « greedflation », qui ont des conséquences directes et préoccupantes sur le pouvoir d'achat des Français. La « shrinkflation » consiste à réduire la quantité d'un produit tout en en maintenant le prix, voire en l'augmentant. La « cheapflation » désigne le remplacement d'ingrédients de qualité par des substituts moins coûteux sans baisse de prix. Quant à la « greedflation », elle désigne l'augmentation des prix de vente par les entreprises alors même que leurs coûts de production restent stables, dans le seul but d'augmenter les marges bénéficiaires. Selon l'association de défense des consommateurs Foodwatch, ces pratiques ont connu une nette augmentation en 2023 et concernent des produits de grande consommation commercialisés notamment par des marques de grande renommée. Ainsi, certaines couches pour enfants ont connu une hausse de plus de 38 % en un an pour une quantité moindre, idem pour des crèmes glacées dont le prix ont augmentées alors que la quantité de produits a baissé. Selon cette même association, les fabricants justifient ces modifications par la hausse du prix des matières premières, mais ne communiquent pas clairement sur les réductions de grammage ou les changements de recette, induisant les consommateurs en erreur. Plus encore, selon le Fonds monétaire international, la hausse des profits des entreprises expliquerait à elle seule 45 % de l'inflation en zone euro depuis début 2022, contre seulement 25 % pour les coûts salariaux. Ces éléments, s'ils sont confirmés, signalent un déséquilibre profond et une potentielle captation abusive de la valeur en période de crise. Elle souhaite donc savoir si le Gouvernement reconnaît officiellement ces phénomènes comme un facteur de pression sur le pouvoir d'achat des ménages, et quelles mesures sont envisagées pour renforcer l'encadrement, la transparence de l'information sur les produits et les pratiques tarifaires dans la grande distribution, notamment à travers la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Elle l'interroge également sur l'opportunité de créer une obligation d'affichage clair de la variation de quantité ou de recette des produits, à l'image de ce qui existe dans d'autres pays européens.

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En attente de réponse du Ministère de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique.

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