Question de M. VAYSSOUZE-FAURE Jean-Marc (Lot - SER) publiée le 31/07/2025
M. Jean-Marc Vayssouze-Faure attire l'attention de Mme la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles sur la situation des masseurs-kinésithérapeutes, engagés depuis plusieurs semaines dans un mouvement de mobilisation sans précédent. Les préoccupations partagées par l'ensemble de la profession résultent de difficultés structurelles mais aussi de décisions récentes qui suscitent incompréhension et colère.
Le report au 1er janvier 2026 de la revalorisation des actes de kinésithérapie, initialement prévue pour juillet 2025, a été perçu comme une rupture de confiance et un désengagement envers leur spécialité. La convention nationale signée en juillet 2023 prévoyait une hausse de 1,33 euros sur environ 60 % des actes, en échange d'engagements que la profession a pleinement respectés en matière de régulation de l'installation, en acceptant un cadre contraignant : restrictions dans les zones surdotées, incitations à s'installer dans les zones sous-dotées et contractualisation territoriale. Ces efforts visant à garantir un accès équitable aux soins, notamment dans les territoires ruraux comme le Lot, ont été réalisés avec responsabilité, témoignant d'une profession ouverte au changement et soucieuse de l'intérêt général.
Cette revalorisation visait deux objectifs simples : compenser partiellement une perte continue du pouvoir d'achat estimée à près de 20 % en 10 ans et renforcer l'attractivité de la profession. En effet, ces professionnels sont confrontés à des conditions de travail contraignantes et bénéficient d'une rémunération insuffisante au regard de la charge de travail, notamment lorsque l'on considère qu'une séance d'une demi-heure est facturée en moyenne à hauteur de 17,50 euros. À cette situation s'ajoutent le poids croissant des charges et des contraintes administratives de plus en plus nombreuses.
Des garanties concrètes sont attendues pour reconnaître pleinement leur rôle dans le parcours de santé et sauvegarder l'accès aux soins de rééducation, particulièrement dans les zones sous-dotées comme une partie du département du Lot. Afin d'optimiser la prise en charge des patients, les kinésithérapeutes demandent également l'instauration d'un accès direct généralisé.
Il tient à souligner qu'il est pleinement conscient des contraintes budgétaires pesant actuellement sur l'assurance maladie et des arbitrages complexes que cela implique. Cependant, il estime que le respect des engagements pris demeure essentiel au maintien de la confiance entre l'État et une profession dont le rôle est central dans l'organisation des soins.
Aussi, il souhaite savoir si elle entend appliquer en urgence les engagements tarifaires de la convention signée en juillet 2023. Il souhaite également connaître les mesures envisagées pour enrayer la dégradation des conditions d'exercice et le manque de reconnaissance exprimé par les kinésithérapeutes au regard du rôle joué auprès des publics les plus fragiles.
- page 4350
Transmise au Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins
En attente de réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins .
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