Question de Mme LUBIN Monique (Landes - SER) publiée le 31/07/2025

Mme Monique Lubin attire l'attention de Mme la ministre déléguée auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargée du tourisme sur l'insuffisance du dispositif d'hébergement des travailleurs saisonniers et sur le suivi du plan triennal 2023-2025 (« plan saisonniers du tourisme »).

Les secteurs du tourisme et de l'agriculture, essentiels à la vitalité de nombreux territoires, reposent structurellement sur l'emploi de travailleurs saisonniers. Or, les difficultés persistantes à recruter cette main-d'oeuvre - 84 % des entreprises de l'industrie hôtelière déclarent éprouver des difficultés - sont aggravées par l'insuffisance d'hébergements adaptés. À l'échelle locale, la Nouvelle-Aquitaine, première région employeuse de travailleurs saisonniers, souffre d'un déficit d'environ 50 000 lits. Au niveau national, ce besoin est estimé à 400 000 logements pour environ 1,5 million de travailleurs saisonniers. Certains secteurs, notamment viticoles, connaissent la persistance ou la recrudescence de bidonvilles, notamment à Bordeaux et Libourne.

Alors que débute la saison estivale, deux rapports - l'un de la Cour des Comptes réalisé conjointement avec les Chambres régionales et territoriales des comptes, l'autre de la Chambre régionale des comptes de Nouvelle-Aquitaine, pointent l'absence de pilotage interministériel de cette politique, pourtant indispensable pour « définir les lignes directrices pour favoriser la mobilisation des acteurs nationaux ». Sans coordination claire de l'État, les initiatives restent isolées, dispersées et largement insuffisantes. Cette situation sape non seulement le développement économique mais alimente également une crise sociale latente.

Le 31 mai 2023, lors d'un déplacement dans les Landes, le Gouvernement avait pourtant annoncé quinze engagements destinés à améliorer la situation des travailleurs saisonniers. Sur le volet du logement, deux mesures ont vu le jour : le référencement des logements saisonniers sur la plateforme « Mes aides » et l'accès à la garantie d'État Visale. Dans les faits, seuls une cinquantaine de contrats auraient été signés grâce à cette garantie, un résultat dérisoire face à l'ampleur des besoins. Ces mesures, bien que potentiellement utiles, apparaissent très en deçà des enjeux réels. Par ailleurs, à ce jour, aucun bilan intermédiaire du « plan saisonnier tourisme » n'a été rendu public laissant penser à un engagement symbolique plus que structurel. Dans le même temps, la situation sur le front du logement est suffisamment tendue pour que les baux mobilité, signés entre le propriétaire d'un logement meublé et un locataire considéré comme occupant temporaire pour une durée allant de 1 à 10 mois non renouvelable, soient régulièrement détournés de leur vocation première.

Au vu de l'urgence sociale et économique que suscitent ces insuffisances, elle souhaite savoir quelles mesures concrètes le Gouvernement entend mettre en oeuvre pour assurer un pilotage interministériel efficace et répondre à la pénurie structurelle de logements adaptés aux travailleurs saisonniers. Elle demande également de la visibilité sur les résultats et les bilans d'étapes du « plan saisonniers du tourisme » qui arrive à terme.

- page 4343


En attente de réponse du Ministère délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé du tourisme .

Page mise à jour le