Question de M. SZCZUREK Christopher (Pas-de-Calais - NI) publiée le 07/08/2025

M. Christopher Szczurek attire l'attention de Mme la ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire sur la stratégie actuellement employée face à l'apparition de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) dans les deux départements savoyards et sur les enseignements à en tirer à l'échelle nationale.
La DNC est une maladie virale affectant les bovins mais qui n'est pas transmissible à l'Homme.
Pourtant, dès le premier cas détecté dans un élevage, les autorités ont mis en oeuvre une politique d'abattage systématique de l'ensemble du cheptel concerné, y compris des animaux asymptomatiques.
Cette stratégie qui n'en est pas une provoque incompréhension, colère et détresse sur le terrain, tant chez les éleveurs que chez les défenseurs de la cause animale.
Plusieurs experts, dont l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) et l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), ont pourtant mis en évidence les limites de ce type d'action, en soulignant que l'abattage préventif généralisé n'est ni nécessaire, ni suffisant pour enrayer une telle maladie.
À l'inverse, la vaccination massive s'est révélée efficace par le passé : la DNC a été observée massivement dans les Balkans, en Grèce et en Bulgarie, à la fin des années 2010 et a pu être éradiquée de cette zone grâce à une campagne de vaccination.
Dans ce contexte, alors que la campagne de vaccination ciblée a été déclenchée tardivement, il est légitime de s'interroger sur l'absence d'anticipation.
Si une telle logique d'abattage devait être étendue à d'autres régions, elle pourrait avoir des conséquences lourdes sur l'ensemble du cheptel français, y compris dans des départements aujourd'hui non touchés comme le Pas-de-Calais.
Il lui demande donc si le Gouvernement entend tirer les leçons de cette crise pour revoir en profondeur sa stratégie en privilégiant la prévention, la concertation avec les acteurs de terrain, la vaccination et une approche proportionnée des risques, respectueuse à la fois des éleveurs, du bien-être animal et de la souveraineté alimentaire de notre pays.

- page 4405


En attente de réponse du Ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire.

Page mise à jour le