Question de M. HINGRAY Jean (Vosges - UC) publiée le 07/08/2025
M. Jean Hingray attire l'attention de Mme la ministre des sports, de la jeunesse et de la vie associative sur les conséquences préoccupantes des restrictions budgétaires annoncées pour les politiques sportives à l'échelle nationale.
Alors que la France a célébré en 2024 le succès des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, le mouvement sportif espérait un véritable héritage pour le sport, la jeunesse et la santé publique. Pourtant, la loi n° 2025-127 du 14 février 2025 de finances pour 2025 a acté une baisse significative des crédits alloués au ministère des sports, et les projections pour 2026 évoquent une nouvelle réduction de 17,6 % des moyens dédiés au sport, à la jeunesse et à la vie associative. Ces coupes affectent un périmètre budgétaire déjà restreint, représentant seulement 0,10 % du budget de l'État.
Par ailleurs, la réforme du dispositif pass sport suscite de fortes interrogations. Si l'augmentation du montant de l'aide individuelle de 50 à 70 euros est saluée, l'exclusion des enfants de 6 à 13 ans, période clé de l'entrée dans la pratique sportive, est difficilement compréhensible au regard des enjeux de santé publique, de prévention de la sédentarité et de lutte contre le surpoids dès le plus jeune âge.
Dans un contexte de fragilité des clubs et des structures associatives, ces baisses budgétaires risquent d'entraîner une diminution de la pratique sportive, un affaiblissement du tissu associatif local, une réduction des investissements en infrastructures et une démobilisation des bénévoles et éducateurs sportifs.
Il demande au Gouvernement quelles garanties il peut apporter pour préserver l'ambition d'une « Nation sportive » après Paris 2024, maintenir un accès équitable à la pratique pour tous, et éviter un décrochage durable du monde sportif, en particulier dans les territoires ruraux.
- page 4418
Transmise au Ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative
Réponse du Ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative publiée le 04/12/2025
Depuis sa création en 2021, le Pass Sport a permis à plus de 5,2 millions de jeunes de bénéficier d'un soutien financier pour accéder à une activité sportive encadrée, dont plus de 1,6 million de jeunes en 2024 (+ 19 % sur un an). Pour 2025, dans un contexte budgétaire contraint, le dispositif est recentré sur les jeunes de 14 à 30 ans représentant les publics les plus éloignés d'une pratique sportive régulière et pour qui les freins à l'inscription sont les plus marqués. Selon les données de l'institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (INJEP), le taux de licences baisse à partir de 14 ans (81 % contre 91 % pour les 6-13 ans) pour s'établir à 27 % seulement à 18 ans. Ce phénomène touche notamment les filles et les jeunes issus de milieux modestes. Les bénéficiaires de l'allocation d'éducation de l'enfant handicapé (AEEH) de 6 à 13 ans demeurent éligibles au dispositif en 2025. Pour soutenir ce public, le montant de l'aide a été revalorisé à 70 euros afin d'accroître l'impact et couvrir une part plus significative des frais d'adhésion. Par ailleurs, le ministère chargé des sports a mobilisé 2,5 millions d'euros destinés à soutenir les clubs sportifs situés dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) dans leurs actions en faveur du développement de la pratique des plus jeunes. Le recentrage du dispositif a suscité de nombreuses réactions de la part du mouvement sportif, des collectivités territoriales et des bénéficiaires, dont le ministère mesure pleinement la portée. Les enseignements tirés du bilan, attendu à l'issue de la campagne le 31 décembre 2025, permettront d'envisager, le cas échéant, des ajustements pour la campagne 2026, notamment concernant le périmètre et les publics éligibles, dans le respect du cadre budgétaire qui sera issu des débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour 2026. Ce bilan s'appuiera sur les retours des partenaires impliqués et visera notamment à évaluer l'impact du recentrage sur la prise de licences des jeunes. Une étude complémentaire de l'INJEP sera par ailleurs réalisée au premier semestre 2026. Le ministère poursuit parallèlement ses politiques publiques en faveur du développement de la pratique sportive dès le plus jeune âge, parmi lesquelles : la généralisation des 30 minutes d'activité physique quotidienne à l'école primaire ; le soutien au sport scolaire qui bénéficie des financements de l'État via l'agence nationale du sport et de l'éducation nationale ; le développement du Savoir-Nager et du Savoir Rouler à Vélo (SRAV) en tant que savoirs sportifs fondamentaux ou encore le dispositif « 2 heures hebdomadaires de sport au collège » qui s'adresse aux collégiens de 11 à 14 ans des réseaux d'éducation prioritaire et cible les jeunes les plus éloignés d'une pratique en leur proposant une offre gratuite.
- page 5988
Page mise à jour le