Question de Mme ANTOINE Jocelyne (Meuse - UC) publiée le 21/08/2025

Mme Jocelyne Antoine attire l'attention de M. le ministre auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins sur la diminution préoccupante du nombre de gynécologues médicaux en France.

Selon les données de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques publiées le 28 juillet 2025, la France ne compte plus que 1 807 gynécologues médicaux pour près de 30 millions de femmes en âge de consulter sur l'ensemble du territoire. Dans certains départements, la situation est plus que critique : neuf d'entre eux, dont la Meuse, ne disposent plus d'aucun gynécologue médical en activité régulière. Cette absence totale de professionnels crée de véritables déserts médicaux pour le suivi spécifique de la santé des femmes.

Pire encore, la démographie médicale laisse craindre une aggravation de cette pénurie dans les années à venir, faute de relève suffisante. Plusieurs élus et professionnels de santé ont déjà alerté sur la diminution du nombre de postes ouverts à l'internat en gynécologie médicale.

Pourtant, les besoins sur le terrain sont considérables. Les gynécologues médicaux jouent un rôle central dans le parcours de santé des femmes : contraception, prévention des infections sexuellement transmissibles, dépistage des cancers, suivi post-ménopause ou encore accompagnement tout au long de la vie. Leur absence compromet gravement la prévention et le dépistage précoce de pathologies graves.

Cette pénurie a également pour conséquence directe un allongement préoccupant des délais d'attente pour obtenir un rendez-vous, contraignant de nombreuses femmes à parcourir de longues distances, à renoncer aux soins ou à différer des examens pourtant indispensables. Une étude réalisée par l'Institut français d'opinion publique pour la plateforme de téléconsultations Qare révèle que 53 % des femmes ont déjà renoncé à des soins gynécologiques en 2025, notamment en raison du manque de praticiens.

Dans des départements ruraux comme la Meuse, déjà confrontés à de nombreux déserts médicaux, cette situation creuse encore les inégalités territoriales et soulève des inquiétudes majeures en matière d'accès aux soins gynécologiques pour des milliers de femmes laissées sans solution locale.

Aussi, elle lui demande de bien vouloir lui indiquer les mesures concrètes que le Gouvernement entend mettre en oeuvre pour rétablir une offre de soins gynécologiques équitable et accessible à toutes les femmes, en particulier dans les départements dépourvus de praticiens.

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Réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins publiée le 04/09/2025

L'accès aux soins gynécologiques est une priorité du ministère chargé de la santé. Les postes d'internes en gynécologie médicale ouverts à l'issue des épreuves classantes nationales ont quasiment triplé depuis 2012 alors que cette évolution est de 19 % en moyenne pour toutes les spécialités médicales. Ce volume de postes a été déterminé en lien avec l'observatoire national de la démographie des professions de santé. Celui-ci a émis ses propositions relatives au nombre d'internes à former, sur la base de concertations locales menées par ses comités régionaux, afin de prendre en compte les besoins de santé des territoires et les capacités de formation disponibles. Diverses mesures favorisent également l'accès des femmes aux soins gynécologiques. De nombreux médecins généralistes sont formés à l'exercice du frottis et à l'examen gynécologique médical. Les sages-femmes sont habilitées à suivre les femmes, enceintes ou non, notamment dans le cadre d'un suivi régulier de la santé de la femme, par exemple en matière de contraception. Par ailleurs, le Gouvernement oeuvre, par la création de divers outils, à améliorer l'accessibilité aux soins et l'installation des professionnels dans les zones rurales ou en sous-densité médicale, à travers notamment du dispositif du contrat d'engagement de service public, allocation versée aux étudiants en santé en contrepartie d'une installation dans un territoire manquant de professionnels. Ce dispositif bénéficie notamment aux étudiants et internes en médecine souhaitant s'orienter vers l'exercice de la gynécologie médicale.

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