Question de M. HINGRAY Jean (Vosges - UC) publiée le 18/09/2025
M. Jean Hingray attire l'attention de Mme la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles sur l'augmentation préoccupante des prescriptions de psychotropes chez les enfants et les adolescents, mise en évidence par le dernier rapport du Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA), publié en janvier 2025 complément au rapport 2023 intitulé « Quand les enfants vont mal, comment les aider ? ».
Selon ce rapport, la prévalence des prescriptions de psychotropes est passée de 2,32 % à 3,22 % chez les enfants de 6 à 11 ans entre 2011 et 2023, et de 4,96 % à 5,49 % chez les 12-17 ans sur la même période. Certaines classes de médicaments connaissent une hausse spectaculaire : +137 % pour les hypnotiques, +40 % pour les psychostimulants, avec une forte augmentation des poly prescriptions et des traitements de longue durée. Le cas du méthylphénidate est particulièrement préoccupant, avec une consommation en hausse de 116 % entre 2010 et 2019, et un suivi médical spécialisé absent dans plus de 80 % des cas.
Les enfants autistes sont particulièrement concernés : 36,8 % d'entre eux recevaient un psychotrope en 2022, contre 31,8 % en 2010, avec une durée moyenne de traitement dépassant 10 ans, malgré les recommandations officielles de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Le rapport souligne par ailleurs que les enfants issus de milieux défavorisés sont surreprésentés parmi les bénéficiaires de ces prescriptions (43,5 % pour les enfants autistes).
Ces données montrent une substitution progressive des accompagnements éducatifs, sociaux et pluridisciplinaires par la seule réponse médicamenteuse, alors même que les recommandations officielles rappellent que les psychotropes doivent rester exceptionnels et temporaires.
Il lui demande à quelles mesures le Gouvernement entend prendre pour renforcer le contrôle des prescriptions de psychotropes chez les enfants et garantir leur stricte conformité aux indications validées, comment il compte assurer la mise en oeuvre effective des recommandations nationales privilégiant les alternatives éducatives, sociales et thérapeutiques non médicamenteuses, et s'il envisage un moratoire ou un encadrement renforcé des prescriptions abusives, afin de protéger la santé et les droits fondamentaux des enfants.
- page 5126
Transmise au Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins
En attente de réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins .
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