Question de M. LONGEOT Jean-François (Doubs - UC) publiée le 04/09/2025
M. Jean-François Longeot attire l'attention de M. le ministre auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins sur les conséquences pour les patients de la pénurie actuelle du médicament Repatha (Evolocumab), prescrit dans la prise en charge de l'hypercholestérolémie et de certaines pathologies cardiovasculaires sévères. De nombreux malades se trouvent aujourd'hui dans l'impossibilité de poursuivre leur traitement en raison de l'absence de ce produit dans les pharmacies françaises. Cette situation crée une grande inquiétude et met en péril la continuité des soins, comme en témoignent les appels à l'aide de patients directement concernés. Face à ces difficultés, plusieurs questions se posent : quelles mesures le Gouvernement entend-il mettre en place pour garantir un approvisionnement rapide et sécurisé en Repatha et en médicaments essentiels en situation de pénurie ? Existe-t-il des alternatives thérapeutiques disponibles et reconnues, pouvant être proposées en substitution ? Les patients sont-ils contraints, en dernier recours, de se rendre à l'étranger pour se procurer ce traitement vital, et si oui, dans quelles conditions peuvent-ils bénéficier d'un remboursement ? Enfin, quelles actions sont envisagées pour prévenir durablement la réapparition de telles pénuries de médicaments en France ?
Il le remercie de bien vouloir préciser les dispositifs mis en oeuvre pour répondre à l'urgence de cette situation et sécuriser l'accès des patients à leur traitement.
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Transmise au Ministère de la santé, des familles, de l'autonomie et des personnes handicapées
Réponse du Ministère délégué auprès de la ministre de la santé, des familles, de l'autonomie et des personnes handicapées, chargé de l'autonomie et des personnes handicapées publiée le 05/11/2025
Réponse apportée en séance publique le 04/11/2025
M. le président. La parole est à M. Jean-François Longeot, auteur de la question n° 704, adressée à Mme la ministre de la santé, des familles, de l'autonomie et des personnes handicapées.
M. Jean-François Longeot. Madame la ministre, je souhaite attirer votre attention sur les conséquences pour les patients de la pénurie actuelle des médicaments Repatha et Praluent, prescrits dans la prise en charge de l'hypercholestérolémie et de certaines pathologies cardiovasculaires sévères.
De nombreux malades se trouvent aujourd'hui dans l'impossibilité de poursuivre leur traitement en raison de l'absence de ce produit dans les pharmacies françaises. Cette situation crée une grande inquiétude et met en péril la continuité des soins, comme en témoignent les appels à l'aide de patients directement concernés.
Face à ces difficultés, plusieurs questions se posent.
Quelles mesures le Gouvernement entend-il mettre en place pour garantir un approvisionnement rapide et sécurisé en Repatha et en médicaments essentiels en cas de pénurie ?
Existe-t-il des alternatives thérapeutiques disponibles et reconnues, pouvant être proposées en substitution ?
Les patients sont-ils contraints, en dernier recours, comme c'est le cas dans le département du Doubs, de se rendre en Suisse ou à l'étranger pour se procurer ce traitement vital et, si oui, dans quelles conditions peuvent-ils bénéficier d'un remboursement ?
Enfin, quelles actions sont envisagées pour prévenir durablement la réapparition de telles pénuries de médicaments en France ?
Je vous remercie de bien vouloir préciser les dispositifs mis en oeuvre pour répondre à l'urgence et sécuriser l'accès des patients à leur traitement.
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée.
Mme Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée auprès de la ministre de la santé, des familles, de l'autonomie et des personnes handicapées, chargée de l'autonomie et des personnes handicapées. Monsieur le sénateur Longeot, Stéphanie Rist, ministre de la santé, m'a chargée de vous transmettre la réponse suivante.
Votre question porte sur un sujet qui nous concerne depuis plusieurs mois : la pénurie de certains médicaments de la classe des anti-PCSK9. Ces médicaments sont utilisés pour traiter certaines formes d'hypercholestérolémie et des maladies cardiovasculaires graves.
La tension d'approvisionnement touche deux médicaments : le Repatha et le Praluent.
La situation s'est toutefois améliorée depuis le printemps dernier. Cette amélioration résulte d'actions menées par le Gouvernement et par les autorités sanitaires. Nous avons échangé avec tous les acteurs concernés pour trouver des solutions. Dans plus de 80 % des cas, il existe une alternative efficace, disponible et remboursée.
Pour les 20 % de patients restants, l'État suit la situation de très près. Une négociation avec les industriels a ainsi eu lieu cet été. Elle a permis d'obtenir environ 20 % de produits supplémentaires d'ici à la fin de l'année.
Deux raisons principales expliquent la pénurie : la production mondiale est insuffisante pour couvrir les besoins de tous les patients ; les industriels ont réduit les volumes destinés à la France, malgré un accord passé auparavant. Ce choix économique n'est pas acceptable. D'autres pays sont concernés par des décisions similaires.
Nous travaillons donc à un nouvel accord pour sécuriser les approvisionnements. Nous espérons aussi disposer prochainement d'alternatives thérapeutiques pour traiter l'ensemble des patients.
Enfin, la prise en charge par l'assurance maladie est possible pour les patients qui se procurent ces traitements à l'étranger, mais elle se fait selon les règles françaises : mêmes conditions de prescription et de remboursement au tarif français, ce qui peut occasionner un reste à charge.
M. le président. La parole est à M. Jean-François Longeot, pour la réplique.
M. Jean-François Longeot. Madame la ministre, votre réponse va dans le bon sens, mais plusieurs interrogations demeurent.
Pour le Praluent, des ruptures d'approvisionnement sont survenues et l'on a alors eu recours au Repatha, pour lequel on rencontre désormais les mêmes difficultés.
Si les informations qui me sont rapportées se confirment, les pays voisins du département du Doubs, notamment la Suisse, semblent mieux approvisionnés que la France. La raison en serait simple : le prix de ce médicament atteindrait 770 francs en Suisse, contre 250 euros en France. Les laboratoires, qui se moquent quelque peu du monde, privilégieraient donc le marché suisse, au détriment des soins que nous devons apporter à nos concitoyens.
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