Question de M. FOLLIOT Philippe (Tarn - UC) publiée le 16/10/2025
M. Philippe Folliot attire l'attention de M. le ministre délégué auprès de la ministre de l'action et des comptes publics, chargé de la fonction publique et de la réforme de l'État sur les modalités du nouveau concours de l'institut national du service public (INSP), remplaçant l'École nationale d'administration.
La création de cet Institut visait à moderniser la sélection et la formation des futurs administrateurs de l'État afin qu'ils reflètent mieux la diversité sociale, géographique et académique de la société française. Toutefois, plusieurs difficultés majeures ont été relevées à l'occasion des premiers concours organisés par l'INSP.
L'épreuve d'anglais avait été jugée « trop discriminante » par la ministre de la transformation et de la fonction publiques en 2021 et sa suppression avait été annoncée. Pourtant, il a finalement été décidé par la direction de l'INSP de rendre cette épreuve éliminatoire. À rebours des intentions initiales de la réforme, cette épreuve d'anglais a contribué à accentuer les inégalités dans la mesure où l'apprentissage et la pratique de cette langue sont socialement et territorialement discriminants. Selon le rapport du président du jury du concours de 2024, « plusieurs candidats remarquables, qui avaient fait forte impression aux jurys, ont été éliminés pour cette seule et unique raison ». Face à ce constat, il a été mis fin au caractère obligatoire de l'épreuve d'anglais à compter du concours de 2026.
L'épreuve de mise en situation collective, proposée aux candidats admissibles, soulève un second enjeu de rupture d'égalité entre les candidats. En effet, reproduisant un format que le Conseil d'État a jugé illégal (CE, 12 avril 2024, n° 468571), cette épreuve est étrangère à toute considération méritocratique : les candidats ne sont pas évalués en fonction de leurs vertus et talents mais selon une dynamique collective de groupe aléatoire car dépendant de la composition de celui-ci et des comportements de circonstance des autres candidats.
Il lui demande donc quelles mesures le Gouvernement entend mettre en oeuvre à destination des candidats évincés de la liste des admis en raison du caractère éliminatoire de l'épreuve d'anglais ; et s'il est envisageable d'ajuster ou de mettre fin à l'épreuve de mise en situation collective afin de garantir que la sélection des hauts fonctionnaires repose sur le mérite et les compétences réelles des candidats et non sur la maîtrise d'une langue étrangère.
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En attente de réponse du Ministère délégué auprès de la ministre de l'action et des comptes publics, chargé de la fonction publique et de la réforme de l'État.
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