Question de M. MASSET Michel (Lot-et-Garonne - RDSE) publiée le 16/10/2025
M. Michel Masset interroge Mme la ministre des sports, de la jeunesse et de la vie associative sur l'avenir du service civique.
Alors qu'en 2025, le dispositif fête ses 15 années d'existence, c'est le 19 juin 2025 que le ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative annonce la suppression de 15 000 missions de service civique en raison d'un gel des crédits qui, au contraire de ce qui avait été annoncé, n'a pas été levé par le Gouvernement.
Cette suppression est regrettable, que ce soit pour les jeunes volontaires ou les organismes qui proposent des missions de service public qui s'accordent à faire du service civique une des meilleures politiques publiques de jeunesse. Véritable levier d'insertion professionnelle, c'est un moyen pour les jeunes les moins diplômés de développer des compétences nécessaires dans le monde du travail et un outil efficace des acteurs publics pour faire diminuer la précarité chez les jeunes.
En outre, cette suppression intervient alors que le monde associatif déplore de graves difficultés, plus de la moitié des associations qui emploient des services civiques déclarant avoir des problèmes de trésorerie.
La situation que connaît actuellement le service civique est préoccupante alors même que son efficacité est prouvée. En comparaison, le service national universel (SNU), qui a déjà été décrié par la Cour des comptes sur le plan de son efficacité, est un véritable gouffre financier. Le SNU coûte 160 millions d'euros pour 80 000 jeunes pour des séjours de 12 jours tandis que le service civique représente 519 millions d'euros dépensés pour 150 000 jeunes pour des séjours de 6 à 12 mois. Au vu des difficultés financières que connaît actuellement la France, il semble nécessaire de réfléchir à l'intérêt de financer un dispositif coûteux qui en cinq ans d'existence n'a pas fait la preuve de son efficacité.
Au vu de cette situation, il demande au Gouvernement s'il planifie de revenir sur la suppression des 15 000 missions de service civique ou de mettre en place des mesures pour la compenser. Il souhaiterait connaître les ambitions du Gouvernement sur la pérennisation ou le renforcement de ce dispositif pour les années à venir. Il aimerait enfin connaître les projets du Gouvernement concernant le service national universel.
- page 5273
Réponse du Ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative publiée le 13/11/2025
Le ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative réaffirme son attachement au service civique. Ce dispositif, qui a fait ses preuves, est plébiscité par les jeunes et constitue un vecteur majeur de cohésion sociale. Les contraintes pesant sur le budget de l'État exigent en 2025 un effort collectif auquel ne déroge pas le programme 163, lequel a effectivement dû réviser à la baisse la cohorte de jeunes recrutés. Afin de limiter l'impact de cette réduction du nombre de missions, en particulier pour les acteurs associatifs et notamment les plus petits, un travail a été engagé pour préserver le tissu associatif local dans les territoires, sans pour autant pénaliser de manière excessive les plus grands organismes associatifs, comme publics. Les thématiques de missions privilégiées par les jeunes, à fort impact ou prioritaires pour les organismes d'accueil, font également l'objet d'une attention particulière. Eu égard à la décision d'extinction du service national universel, aucun crédit ne sera consacré au dispositif en 2026. La dernière cohorte de jeunes volontaires dans la concrétisation de leur engagement sera toutefois accompagnée par le ministère. Les débats parlementaires sur le PLF 2026 devront permettre de définir les moyens alloués au service civique afin de conserver une ambition réelle pour ce dispositif, qui fait l'unanimité, tout en tenant compte des contraintes budgétaires que nous connaissons.
- page 5699
Page mise à jour le