Question de Mme DUMAS Catherine (Paris - Les Républicains) publiée le 23/10/2025

Mme Catherine Dumas attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la stigmatisation qui continue de frapper les formations professionnelles de type certificat d'aptitude professionnelle (CAP) et brevet d'études professionnelles (BEP), pourtant essentielles à la transmission des savoir-faire et à la vitalité des métiers d'art.

Elle note que ces filières ont longtemps été perçues comme des voies de relégation scolaire, alors même qu'elles constituent un socle indispensable de qualification dans des métiers à haute valeur ajoutée, alliant précision technique, créativité et maîtrise de gestes rares. Loin d'être des parcours de second choix, elles représentent une véritable porte d'entrée vers l'excellence artisanale et industrielle, contribuant directement à l'économie nationale et au dynamisme de l'emploi dans les territoires.

Elle précise que de nombreux artisans issus de ces formations participent activement au rayonnement international de la France, notamment dans des secteurs d'excellence comme le cristal, la haute couture, la joaillerie, l'ébénisterie ou encore la tapisserie. Ces savoir-faire, souvent transmis de génération en génération, constituent un patrimoine immatériel unique dont la reconnaissance et la préservation sont désormais considérées comme des enjeux stratégiques au même titre que l'innovation technologique ou la recherche scientifique.

Elle constate cependant que cette perception négative continue de détourner une partie de la jeunesse de métiers porteurs et valorisants, alors même que ces professions connaissent une pénurie croissante de main-d'oeuvre qualifiée. Dans un contexte de forte demande sur les marchés du luxe, de la création et des métiers d'art, cette situation fragilise à la fois la pérennité des filières et la compétitivité de la France sur la scène internationale.

Elle souhaite par conséquent lui demander quelles orientations le Gouvernement entend donner pour replacer les CAP et BEP au coeur d'une véritable stratégie nationale de valorisation des filières professionnelles, articulée autour de la reconnaissance institutionnelle et culturelle des métiers d'art, et de politiques d'attractivité à destination des jeunes générations. Une telle démarche apparaît indispensable pour assurer la transmission intergénérationnelle des savoir-faire rares, répondre aux besoins structurels en main-d'oeuvre qualifiée, et garantir à long terme la compétitivité culturelle, économique et géostratégique de la France dans les secteurs du luxe et de l'excellence artisanale.

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En attente de réponse du Ministère de l'éducation nationale.

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