Question de M. GAY Fabien (Seine-Saint-Denis - CRCE-K) publiée le 30/10/2025
M. Fabien Gay appelle l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle, énergétique et numérique, chargé de l'industrie sur l'annonce de fermeture de l'usine Teisseire à Crolles. 
Jeudi 16 octobre 2025, la direction de l'entreprise de Teisseire annonçait la fermeture prochaine de son usine historique située à Crolles, entraînant la suppression de 205 postes. 
Pour protester contre cette décision brutale, prise sans aucune concertation avec les salariés et salariées, une grève a été initiée.
Fondée à la fin du XVIIIème siècle, la marque Teisseire et ses quatre sites français ont été rachetés en 2010 par le groupe Britvic, qui a alors initié la mise en sous-traitance d'une grande partie de la production. En 2024, le groupe était revendu à Carlserg. 
Seule l'usine de Crolle avait été épargnée par la première vague de mise en sous-traitance. 
Cependant, depuis 2022, la production du site a été progressivement réduite de moitié, d'abord en supprimant les volumes dédiés à l'export, puis en réduisant les commandes à la suite de la perte des marchés « marque distributeur » au profit du sous-traitant Slaur Sardet. 
Depuis plusieurs années, les départs à la retraite ne sont plus remplacés, et quasiment aucun investissement n'a été fait sur l'outil de production, compliquant la recherche potentielle de repreneur alors que le site est devenu vétuste et reste amianté. 
Par ses choix, la direction est donc responsable de la réduction de la production du site, et invoque désormais un problème de rentabilité pour justifier son choix de fermeture. 
Cette situation est dénoncée par les salariées et salariés, qui considèrent que les orientations prises ces dernières années n'ont consisté qu'à dégrader la rentabilité du site pour en faciliter la fermeture et la délocalisation de sa production. 
En effet, la marque Teisseire n'a jamais connu d'année déficitaire, alors qu'elle annonce aujourd'hui un endettement à hauteur de 24 millions d'euros. 
Cependant, le 30 septembre 2024, lors du bilan présenté aux représentants syndicaux, près de 120 millions de trésorerie avaient été annoncés. De nombreux questionnements restent donc en suspens sur la dégradation soudaine de la santé financière de Teisseire. 
Aussi, il interroge le ministre pour savoir si le groupe Britvic puis Carlsberg ont touché des aides publiques - selon la définition retenue par le rapport de la commission d'enquête sénatoriale n° 808 (2024-2025), « Transparence et évaluation des aides publiques aux entreprises : une attente démocratique, un gage d'efficacité économique, tome I, déposé le 1er juillet 2025 - depuis une dizaine d'année au bénéfice de Teisseire. 
De plus, il lui demande ce que le Gouvernement entend faire pour contraindre Teisseire à revenir sur sa décision, et à tout mettre en oeuvre pour protéger les emplois, les savoir-faire et l'outil industriel.
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En attente de réponse du Ministère délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle, énergétique et numérique, chargé de l'industrie.
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