Question de Mme MARGATÉ Marianne (Seine-et-Marne - CRCE-K) publiée le 30/10/2025

Mme Marianne Margaté attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur la situation au Cameroun.
À 92 ans l'actuel président souhaite entamer un 8e mandat de sept ans, alors que son règne autoritaire a participé fortement à la désagrégation sociale et économique de plus en plus prononcée de ce pays. L'existence de nombreux prisonniers d'opinion détenus dans les prisons camerounaises est également à noter. Sur fond de délitement du pays du point de vue social, du point de vue des violences meurtrières massives qui se déroulent dans les régions anglophones mais aussi de luttes de succession larvées et de plus en plus visibles, cette situation est des plus préoccupantes. Elle engendre une atteinte grave aux droits économiques et sociaux ainsi qu'aux droits civils et politiques. Face à cette situation des voix se font entendre pour construire une mobilisation dans toutes les régions sur la base des revendications communes qui concernent le délabrement des routes, le délestage, les coupures d'eau, le délabrement de l'enseignement, du secteur sanitaire et la vie chère. Compte tenu du fait que la présence française, notamment économique, reste très importante, même si elle n'est pas exclusive, et de ses liens historiques qui se sont souvent écrits avec le sang dans ce pays, notamment lors des luttes de libération nationale, la France ne peut rester silencieuse devant le désastre que vit ce pays.
Il est à noter que les exigences démocratiques s'y sont massivement exprimées ces derniers jours à l'approche de la proclamation des résultats officiels de l'élection présidentielle et continuent de s'y exprimer. Des plates-formes citoyennes ont participé à la surveillance du vote et des manifestations massives ont lieu en vue d'obtenir la proclamation des résultats conforme à la réalité des urnes. Face à cette exigence démocratique, la répression de l'État camerounais est féroce : tirs à balles réelles avec des blessés et au moins 4 morts jusqu'ici, emprisonnements d'opposants, etc.
Par conséquent elle lui demande ce que la France compte faire en vue de s'exprimer en soutien aux exigences de transparence électorale et de libération des prisonniers d'opinion.

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En attente de réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères.

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