Question de Mme OLLIVIER Mathilde (Français établis hors de France - GEST) publiée le 30/10/2025
Mme Mathilde Ollivier attire l'attention de Mme la ministre des sports, de la jeunesse et de la vie associative sur l'impact environnemental de l'utilisation des alternatives aux gazons synthétiques dans les terrains sportifs.
Développée à partir de 1964, cette solution technique visant à garantir une pratique sportive par tous les temps s'est répandue jusqu'à constituer 13 % des 24 600 terrains de grand jeu homologués par la fédération française de football. Par sa matière synthétique, la mise en place de ce type de gazon a permis de réaliser de grandes économies d'eau, des économies de carburant et de proscrire l'utilisation de produits phytosanitaires pour son entretien.
Pour autant, des études recensent certains risques quant à l'installation de gazons synthétiques. L'« herbe en plastique » et les billes en caoutchouc qui garantissent la souplesse du terrain sont des produits dérivés du pétrole qui ont un impact carbone important au moment de leur production et de leur installation, et dont on retrouve des traces dans les écosystèmes, l'eau potable et la chaîne alimentaire. En outre, l'installation de gazon synthétique crée des îlots de chaleur dans les villes, contribue à l'artificialisation des sols, et pose un problème de durabilité puisque les matériaux synthétiques ont une durée de vie limitée et qu'il n'existe aucune filière de recyclage permettant leur traitement. Par ailleurs, l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) met en avant les risques liés à l'exposition à des hydrocarbures polyaromatiques (HPA) contenus dans les granules de caoutchouc utilisées comme remplissage ; ces substances sont cancérogènes avérées ou présumées. De même, la dispersion de microplastiques issus de ces terrains est un problème émergent de santé publique et environnementale. 
Par ailleurs, la réforme du règlement REACH, Enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des substances chimiques, (et plus précisément la restriction sur les microplastiques intentionnellement ajoutés) prévoit bien l'interdiction de la mise sur le marché des matériaux de remplissage polymères (notamment les billes de caoutchouc « crumb rubber ») à partir du 17 octobre 2031.  En ce sens, elle lui demande quelles seront les mesures de transposition du règlement européen, et quand interviendront-elles.
Des solutions alternatives aux matériaux de remplissage polymères existent. Certains producteurs proposent de remplacer les billes en caoutchouc par des granulés de liège, du sable ou des noyaux d'olives. Toutefois, il n'existe à ce jour aucune étude publique suffisante mesurant l'impact de ces solutions alternatives sur la santé des joueurs et sur l'environnement. 
Ainsi, elle l'interroge pour savoir si nous disposons de données sur l'impact sanitaire et environnemental de ces solutions alternatives. Et si des recherches en ce sens sont prévues, et à quelle échéance. Également, ces alternatives ne permettent pas de résoudre entièrement le problème de l'artificialisation des sols. Elle l'interroge donc sur les études prévues concernant l'opportunité de jouer sur des terrains composés d'herbacés moins hydrophiles, c'est-à-dire moins gourmands en eau et moins artificialisants.
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En attente de réponse du Ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative.
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