Question de Mme FÉRET Corinne (Calvados - SER) publiée le 23/10/2025

Mme Corinne Féret attire l'attention de M. le ministre de la ville et du logement sur la situation de l'hébergement d'urgence dans le Calvados.

L'hébergement d'urgence représente une solution temporaire pour répondre aux besoins immédiats de personnes en situation de détresse et de grande précarité, souvent à la rue. Il permet de fournir un toit provisoire à tous ceux qui sont en incapacité d'accéder au logement classique dans l'immédiat. En pratique, il s'agit d'aider ceux qui ont fait une demande de droit à l'hébergement opposable (DAHO), des personnes sans domicile, déboutées de l'asile, des femmes victimes de violences ou encore des personnes expulsées ou sorties de prison.

Rappelons que l'hébergement est un droit inconditionnel et qu'il est contraire aux droits de l'Homme de laisser une personne à la rue, et ce quels que soient son âge, son genre, son statut administratif ou les raisons qui l'ont conduite dans une telle situation. Comme le souligne l'article L. 345-2-2 du code de l'action sociale et des familles : « Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d'hébergement d'urgence ».

Dans le Calvados, chaque semaine, en moyenne, on compte 1 025 appels au 115, numéro d'urgence utilisé par tous ceux qui sont sans logement et en grande difficulté sociale. Malheureusement, certaines demandes de mise à l'abri ne trouvent pas de réponse car l'hébergement d'urgence est saturé que ce soit l'hébergement généraliste (1 478 places), l'hébergement des demandeurs d'asile (1 316 places) ou l'hébergement des réfugiés (104 places). Des ménages avec enfants de moins de 3 ans, des femmes en situation de grossesse ou encore des personnes victimes de violences se retrouvent ainsi régulièrement sans solution, ce qui n'est pas admissible.

Aussi, dans ce département, la résiliation du marché hébergement d'urgence et accompagnement social (HUAS) par le ministère en avril 2024 a provoqué la perte de 500 places. 159 ont été reconstituées dans la foulée, mais il reste encore de nombreuses places à (re)créer. Ceci dans un contexte marqué par une hausse des demandes et l'insuffisance des moyens alloués, d'autant plus que le coût d'une place est plus élevé que par le passé.

L'hébergement d'urgence doit s'inscrire, dans la dignité, dans un véritable parcours vers le logement. Nous devons cette exigence à celles et ceux qui, chaque jour, vivent l'exclusion dans leur chair. Ce faisant, elle souhaiterait savoir ce qu'il compte faire pour augmenter, dans les meilleurs délais, le nombre de places d'hébergement d'urgence dans le département du Calvados.

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En attente de réponse du Ministère de la ville et du logement.

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