Question de M. BROSSAT Ian (Paris - CRCE-K) publiée le 06/11/2025

M. Ian Brossat attire l'attention de Mme la ministre de la santé, des familles, de l'autonomie et des personnes handicapées sur la nécessité de renforcer la réponse publique face au phénomène croissant du chemsex et sur la mise en oeuvre des engagements pris par le Gouvernement en la matière.

Le chemsex, qui désigne la consommation de produits psychoactifs, principalement des cathinones de synthèse et du Gamma -
Hydroxybutyrate (GHB) / Gamma Butyrolactone (GBL), dans un contexte sexuel, s'est considérablement développé ces dernières années, notamment parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Cette pratique, facilitée par l'accès croissant aux nouveaux produits de synthèse et par l'usage des applications de rencontres, entraîne des risques sanitaires, psychologiques et sociaux majeurs : exposition accrue aux infections sexuellement transmissibles, épisodes d'overdose, hospitalisations, ruptures professionnelles ou affectives et, dans les cas les plus graves, décès. Les retours des associations de terrain démontrent qu'elle nécessite un accompagnement spécifique, fondé sur les principes de prévention, de réduction des risques et de non-stigmatisation.

Sur ce sujet, de nombreuses associations communautaires telles qu'AIDES, SAFE, Chemspause, Play Safe ou encore SIS mènent depuis plusieurs années un travail exemplaire d'écoute, d'information, de dépistage et d'accompagnement, souvent avec des moyens limités. Certaines collectivités territoriales, au premier rang desquelles la Ville de Paris, se sont également engagées avec détermination. Un voeu adopté à l'unanimité en mars 2021 a permis la mise en oeuvre d'un Plan parisien d'information et de réduction des risques liés au chemsex, impulsé par Jean-Luc Romero-Michel et Anne Souyris, faisant de Paris la première collectivité à se saisir pleinement de cette question de santé publique.

En 2022, le professeur Amine Benyamina a remis au ministère de la santé un rapport exhaustif proposant de structurer une réponse nationale, à travers l'élaboration d'une stratégie publique de santé sur le chemsex, la mise en place d'une coordination territoriale sous l'égide des agences régionales de santé, le financement pérenne des associations communautaires, la formation des professionnels de santé et le renforcement de la recherche.

Le 31 mars 2025, l'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité une proposition de résolution invitant le Gouvernement à agir résolument sur ce sujet. À cette occasion, le ministre de la santé alors en fonction s'était engagé publiquement à présenter, avant septembre 2025, un « plan chemsex » articulant prévention, accompagnement et formation des professionnels de santé. Dans la continuité de cet engagement, Monsieur Yannick Neuder a missionné, le 8 septembre 2025, le professeur Amine Benyamina pour remettre au Gouvernement, dans un délai de trois mois, un rapport comportant des mesures spécifiques destinées à être intégrées à la feuille de route 2025-2030 de la stratégie nationale de santé sexuelle.

Dans ce contexte, il souhaite connaître les suites concrètes données à ces engagements. Il l'interroge sur l'état d'avancement du plan national dédié au chemsex et sur le calendrier envisagé pour sa présentation. Il souhaiterait également être informé des moyens humains et financiers qui seront alloués à sa mise en oeuvre, afin de soutenir durablement les associations communautaires et de renforcer la coordination entre les acteurs de santé publique. Enfin, il lui demande comment le Gouvernement entend associer les collectivités territoriales et les associations de terrain à l'élaboration et au suivi de cette politique publique, à l'image de ce qui a été initié à Paris.

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En attente de réponse du Ministère de la santé, des familles, de l'autonomie et des personnes handicapées.

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