Question de Mme BONNEFOY Nicole (Charente - SER) publiée le 13/11/2025

Mme Nicole Bonnefoy attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle, énergétique et numérique sur le partenariat récemment conclu entre La Poste et la plateforme chinoise Temu, qui soulève de graves interrogations économiques, sociales et environnementales.

En effet, La Poste, entreprise publique détenue majoritairement par la Caisse des dépôts et consignations et par l'État, a signé un accord de « collaboration logistique » avec Temu, acteur emblématique du commerce en ligne issu de la Chine, déjà mis en cause par la Commission européenne pour la commercialisation de produits dangereux, souvent fabriqués dans des conditions sociales inacceptables.

Ce partenariat interroge profondément au regard des engagements publics pris en faveur d'une économie responsable, de proximité et respectueuse des droits humains et de l'environnement. En apportant son concours logistique à une plateforme qui incarne la dérégulation commerciale mondiale, La Poste cautionne, de fait, un modèle contraire aux objectifs du « mieux produire, mieux consommer » portés par le Gouvernement et le Parlement.

Alors que la France et l'Europe doivent soutenir leurs producteurs, artisans et commerçants de proximité, ce type d'accord renforce la position dominante d'acteurs étrangers qui échappent largement aux règles fiscales, sociales et environnementales applicables sur notre territoire. Par ailleurs, les contrôles douaniers demeurent très insuffisants : en 2024, un million de colis entrants sur le sol européen n'ont été contrôlés qu'à hauteur de 18 %, selon les estimations disponibles.

Elle lui demande donc quelles mesures il entend prendre pour rétablir la cohérence entre les engagements publics de l'État actionnaire et les décisions opérationnelles de La Poste. Elle souhaiterait également savoir s'il envisage de demander à La Poste de revoir ou de suspendre cet accord avec Temu, au regard des risques qu'il fait peser sur nos filières productives et nos standards sociaux et environnementaux. Enfin, elle l'interroge sur les actions qu'il compte entreprendre afin de renforcer les contrôles douaniers et de garantir une concurrence loyale entre les entreprises européennes et les plateformes de e-commerce extra-européennes.

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En attente de réponse du Ministère de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle, énergétique et numérique.

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