Question de Mme BOYER Valérie (Bouches-du-Rhône - Les Républicains) publiée le 13/11/2025

Mme Valérie Boyer attire l'attention de Mme la ministre de la santé, des familles, de l'autonomie et des personnes handicapées sur la situation extrêmement préoccupante de la médecine vasculaire en France.

Reconnu officiellement comme spécialité médicale depuis 2015, le corps des médecins vasculaires compte environ 2 000 praticiens en France, dont 1 800 exercent en libéral. Ces spécialistes prennent en charge les pathologies artérielles, veineuses, thrombotiques et microcirculatoires, qui concernent directement ou indirectement l'ensemble de la population française, dans un contexte de vieillissement démographique.

Pourtant, cette spécialité est aujourd'hui en voie d'asphyxie. Plus d'un tiers des praticiens ont plus de 60 ans, les départs à la retraite se multiplient et les remplacements sont rares, faute d'un nombre suffisant d'internes (seulement 49 postes ouverts par an au concours de l'internat). La désertification médicale qui s'en suit menace la continuité des soins vasculaires dans de nombreux territoires.

Par ailleurs, les conditions d'exercice se dégradent du fait de la stagnation, voire de la diminution, des tarifs des actes cliniques. Les examens écho-dopplers, pourtant au coeur de l'activité clinique et diagnostique des médecins vasculaires, n'ont pas été revalorisés depuis plus de trente ans. Certains honoraires ont même subi une baisse de 7,5 % en 2015. Ces actes, considérés à tort comme de simples examens d'imagerie, sont pourtant des actes cliniques et hémodynamiques indispensables à la prise en charge et au suivi des patients.

Cette situation fragilise les cabinets libéraux, dont l'équipement en appareils d'écho-doppler représente un investissement lourd (entre 50 000 euros et 100 000 euros, à renouveler tous les cinq ans). Elle compromet également l'attractivité de la spécialité auprès des jeunes médecins, aggravant encore les tensions démographiques.

Elle demande donc au Gouvernement quelles mesures il entend prendre pour garantir la pérennité de la médecine vasculaire en revalorisant les actes cliniques d'écho-doppler et adapter le nombre de postes ouverts au concours de l'internat aux besoins réels du territoire. Enfin elle souhaite savoir ce qu'il entend faire pour reconnaître la spécificité clinique de cette spécialité, pilier du diagnostic et de la prévention cardiovasculaire en France.

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En attente de réponse du Ministère de la santé, des familles, de l'autonomie et des personnes handicapées.

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