Question de Mme ROBERT Sylvie (Ille-et-Vilaine - SER) publiée le 06/11/2025

Mme Sylvie Robert appelle l'attention de Mme la ministre de la culture sur la situation critique des écoles d'art publiques, en particulier les écoles d'art territoriales.

Trois d'entre elles ont déjà fermé : Rueil-Malmaison, Perpignan et Valenciennes. Ce réseau unique d'anciennes académies royales, dont les premières remontent au XVIIe siècle, est en train de péricliter. Les 44 écoles supérieures d'art et design publiques, qui constituent le maillon essentiel de la filière des arts visuels et du design, ont vu le nombre d'étudiants doubler en vingt ans. Parallèlement, elles accueillent 45 % d'étudiants boursiers, ce qui témoigne de leur ouverture et de la diversité des profils accueillis.

Pourtant, la tutelle exercée par le ministère de la culture est lacunaire. Alors que les 44 écoles délivrent les mêmes diplômes nationaux dans le cadre du parcours licence-master-doctorat (LMD), le ministère octroie 43 millions d'euros aux dix écoles nationales et seulement 14 millions d'euros aux écoles territoriales, soit 10 % de leur budget de fonctionnement en moyenne. Ces subventions n'ont que très peu évolué en 15 ans, bien que ces écoles aient dû absorber plusieurs mesures (mesure Guerini notamment) et chocs inflationnistes.

En contrepoint, les collectivités territoriales, qui ont la responsabilité des écoles d'art territoriales, les financent à hauteur de 80 %, pour un investissement estimé à plus de 120 millions d'euros. Or, les efforts successifs réclamés aux collectivités fragilisent le financement de ces écoles d'art. L'État, qui a la tutelle de l'ensemble des établissements, ne peut simplement arguer que le financement des écoles d'art ressort des arbitrages des collectivités, d'autant plus quand il corsète leurs marges de manoeuvre et impose des ponctions élevées (estimées à plus de 7 milliards d'euros dans le cadre du projet de loi de finances pour 2026).

Maintenir une telle différence de traitement entre écoles d'art nationales et territoriales revient à avaliser une rupture d'égalité entre étudiants (rupture d'égalité d'ores et déjà manifeste quant au statut des professeurs). L'État doit donc urgemment amplifier son soutien aux écoles d'art territoriales sous peine que ce réseau, pourtant reconnu à l'international, s'effrite plus encore.

C'est pourquoi, elle lui demande si le Gouvernement entend accroître son soutien aux écoles d'art territoriales et s'impliquer davantage dans le partenariat qui le lie aux collectivités territoriales afin de redonner un souffle et un horizon à ces établissements indispensables à la formation et au savoir-faire culturel et artistique des étudiants.

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En attente de réponse du Ministère de la culture.

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