CHAPITRE II -

LA RECHERCHE FRANÇAISE

I. LA PLACE DE LA RECHERCHE FRANCAISE DANS LE MONDE INDUSTRIALISE

A. UNE RECHERCHE TRÈS CONCENTRÉE SUR TROIS PÔLES MONDIAUX DE LA SCIENCE ET DE LA TECHNOLOGIE

Il y avait, en 1997, 2.982.000 chercheurs dans les pays de l'OCDE en équivalent temps plein, dont près d'un million en Amérique du Nord et 857 000 dans les pays de l'Union européenne. Les pays asiatiques, y compris le Japon, déclaraient plus de chercheurs que les États-Unis et le Canada.

Le début des années 1990 a marqué une rupture dans l'évolution des efforts de recherche des grands pays industrialisés : le ratio DIRD 7 ( * ) (dépense intérieure de recherche et développement)/ PIB a cessé alors d'augmenter, contrairement aux années 1980. Cependant, dès 1995, une reprise des dépenses de recherche et développement, qui semble se poursuivre, est apparue aux États-Unis et au Japon, entraînant une nouvelle croissance de ce ratio.

À champ comparable, l'Amérique du nord couvre 46 % des dépenses de recherche et développement (DIRD) de la zone OCDE, l'Union européenne , 28 %, le Japon, 18 %. Depuis 1995, l'élément le plus important est la hausse de la part relative des États-Unis (43,7 % en 1998, contre 41,7 % en 1995), alors que les parts de l'Allemagne (8,3 %), de la France (5,4 %) et du Royaume-Uni (4,6 %) continuent de diminuer sur la période et que le Japon (18,3 %) maintient sa position.

La recherche et développement des pays de l'OCDE reste fortement concentrée dans les sept principaux pays de cette organisation , qui représentent en 1998 près de 86 % de la DIRD de la zone (évaluée en dollars sur la base des parités de pouvoir d'achat). Il en est de même au sein de l'Union européenne: quatre pays y assurent plus de 75 % des dépenses intérieures de recherche et développement, comme l'indique le tableau suivant :

INDICATEURS DE L'EFFORT DE RECHERCHE DES PRINCIPAUX PAYS DE L'OCDE

DIRD/PIB (en %)

DIRD/habitant

Chercheurs/pop.active (pour mille)

France Base 100

en francs

1981

1991

1997

1998

1981

1991

1998 (2)

1998 (2)

1981

1997

Etats-Unis

2,42

2,81

2,71

2,74

158

148

182

5 647

6,2

7,4 (3)

Japon (1)

2,13

2,82

2,89

3,03

96

126

157

4 853

5,4

8,5

Allemagne

2,43

2,54

2,29

2,29

124

104

114

3 536

4,4

5,9

France

1,93

2,37

2,21

2,18

100

100

100

3 094

3,6

6,0

Royaume-Uni

2,39

2,08

1,84

1,83

100

77

86

2 666

-

5,1

Italie

0,88

1,23

0,99

1,02

40

49

47

1 463

2,3

3,2

Canada

1,24

1,53

1,61

1,64

69

66

88

2 727

3,4

5,4 (4)

Pays-Bas

1,85

2,05

2,04

-

86

79

106 (6)

2 178 (6)

3,4

5,0

Suède

2,29

2,89

3,70

-

113

114

172 (6)

5 202 (6)

4,1

8,6

(1) Jusqu'en 1995, l'OCDE a ajusté les séries du Japon en estimant le nombre de chercheurs en équivalent temps plein dans l'enseignement supérieur.

(2) ou année la plus proche (3) Données 1993 (4) Données 1995 (5) Données 1996 (6) Données 1997

Sources  : OCDE et MEN

Les efforts budgétaires relatifs des différents Etats sont donnés par le tableau suivant :

LES FINANCEMENTS BUDGETAIRES DE LA RECHERCHE-DEVELOPPEMENT
EN VALEUR RELATIVE

CRÉDITS BUDGÉTAIRES DE R&D TOTAUX

(EN POURCENTAGE DU PIB)

1992

1998

Total

Dont crédits civils

Total

Dont crédits civils

Etats-Unis

1,13

0,47

0,89

0,41

Japon

0,45

0,43

0,61

0,58

Allemagne

0,99

0,89

0,83

0,76

France

1,26

0,81

0,99

0,74

Royaume-Uni

0,84

0,50

0,67

0,42

Italie

0,80

0,74

0,58

0,57

Sources : OCDE et MEN

Dans le domaine de l'emploi scientifique , en 1998, la France employait environ 155 000 chercheurs, comptés en équivalent temps plein ; selon les dernières informations disponibles, les États-Unis employaient près de 965.000 chercheurs, l'Allemagne 234.000, l'Italie 76.000 et le Royaume-Uni 158.000 ; l'effectif des chercheurs japonais, réajusté par l'OCDE pour les comptabiliser en équivalent temps plein dans les universités, est de l'ordre de 604.000.

Ces comparaisons mettent en évidence l'importance des moyens dont disposent certains de nos partenaires dans le domaine de la recherche : les États-Unis ont une capacité suffisante pour couvrir tous les domaines scientifiques ; le Japon mobilise aussi, particulièrement depuis quelques années, un potentiel scientifique et technique très large et fonde de plus en plus son développement industriel sur les produits à haute valeur technologique.

* 7 Un glossaire des sigles figure en annexe du présent rapport.

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