B. LES ÉTUDES ET DÉVELOPPEMENTS : LA PRÉPARATION DE L'AVENIR

Les moyens affectés à la préparation de l'avenir des forces terrestres comprennent deux grandes catégories : les études technico-opérationnelles et les développements , la gestion des crédits d'études-amont étant regroupée, depuis 1999, sous la responsabilité de la DGA. Pour 2001, les crédits de paiement régresseront de 11,8 % alors que les autorisations de programme diminueront pratiquement de moitié (- 48 %), en raison de l'arrivée à maturité des principaux programmes.

Montant global des crédits consacrés par l'armée de terre aux études, recherches et développements dans le projet de budget pour 2001

(en millions de francs courants)

Chapitre

Crédits budgétaires

2000

2001

Evolution

Etudes technico-opérationnelles

52.81 (art. 21)

AP

39,3

29

- 26,2 %

CP

38,4

39,8

+3,65 %




Etudes et développements

51.61 (art. 22, 25, 26, 29) ; 53-71 (art. 21, 22, 23, 24) ; 53.81 (art. 25, 26, 27, 28, 37, 38, 39, 47, 48, 49)




AP




2 300,8




1 188,43




- 48,34 %

CP

2 496,8

2 195,01

- 12,1 %

AP

2 340,1

1 217,43

- 48,0 %

Total général

CP

2 535,2

2 234,81

- 11,8 %

Répartition des crédits d'études et de développement
entre les principaux matériels

(en millions de francs)

PROGRAMMES

AP 2001

CP 2001

SIC F (système d'information de commandement)

36

82,8

SIR (système d'information régimentaire)

131,6

112

MIDS (liaison 16)

22,2

57,1

SCIPIO

15

37,12

CENTAURE (simulation)

0

75

MARTHA étape 1

0

8

MARTHA étape 2

105

104

VCI/VPC

0

150

Rénovation AMX 10 RC

5

43

VBL

4

4

SYSTEME DU COMBATTANT

35

3

Radar RAPSODIE

28

36,17

ATLAS CANON

11

51

VALORISATION ROLAND

30

147

LRM NG (nouvelle génération)

42

67

COBRA

0

1

Missile à Fibre Optique (MFO)

0

13

SATCP Terre

0

0

HELICOPTERE HAP - HAC (TIGRE)

34

248

NH 90 Terre

5

112

AC3GLP

0

39

Pour l'armée de terre, la situation actuelle peut être qualifiée de préoccupante . A l'évidence, un effort doit être consenti au profit de la préparation de l'avenir au regard des recommandations opérationnelles du plan prospectif à 30 ans, relayées et traduites d'efforts technologiques dans le document d'orientation des études amont.

Compte tendu de la multiplicité des études à couvrir, ces recherches sont regroupées dans des projets fédérateurs ou " plans structurants ", destinés à identifier clairement les besoins opérationnels à satisfaire en termes d'équipement futur ou de besoins à satisfaire.

De nombreuses innovations technologiques sont attendues dans les domaines suivants : énergie dirigée (moyenne énergie, micro-ondes forte puissance), nouveaux matériaux intelligents, apport futur des " tout électrique " (lanceur, propulsion, protection active), miniaturisation des composants et en conséquence des capteurs, biotechnologies et intelligence artificielle (aide à la décision).

En définitive, le principaux équipements dimensionnant les forces seront obsolètes d'ici 10 à 15 ans. A ce jour, la part accordées aux études amont et au développement sont légèrement réduites par rapport aux années précédentes . Il est pourtant indispensable de disposer du niveau de crédits permettant d'anticiper des ruptures capacitaires susceptibles d'engager la crédibilité des forces terrestres française dans le cadre européen et international, donc d'étudier et développer les futurs matériels qui les équiperont à l'horizon 2015-2020.

La phase de conception précédant le lancement de tout programme permet à l'état-major de concrétiser l'expression de son besoin opérationnel en termes " d'objectifs d'état-major " sans préjuger des solutions retenues. L'un des outils utilisés à cette fin est le " développement exploratoire " qui consiste à réaliser et à étudier un dispositif expérimental démonstratif.

Les principaux équipements futurs faisant actuellement l'objet d' objectifs d'état-major ou développements exploratoires et pour lesquels l'armée de terre estime nécessaire d'engager un développement, sont les suivants :

Le drone tactique multi-capteurs multi-missions (MCMM), système unique capable d'assurer des missions aussi diverses que le renseignement et l'appui, la neutralisation par les feux ou par la guerre électronique. Il répond au besoin de remplacement des drones actuels, obsolètes à l'horizon 2005. Aérotransportable, modulable en fonction de la mission prioritaire, il doit pouvoir s'intégrer dans un élément de réaction immédiate et être compatible et interopérable avec l'ensemble des systèmes similaires nationaux et internationaux.

• Le radar de surveillance et d'aide au tir terrestre (RAPSODIE), radar de courte portée destiné à agir dans la profondeur tactique pour remplir indifféremment des missions de surveillance et d'aide au tir. Associé à un châssis VCI ou VAB, il devrait équiper les forces au sein des régiments d'artillerie, du régiment blindé de recherche et de renseignement et des escadrons d'éclairage et d'investigation.

• Le système de pose rapide de travures (SPRAT), moyen complémentaire des autres systèmes de franchissement. Seul système d'appui direct en cohérence avec la manoeuvre du char Leclerc, il apportera aux forces terrestres la capacité de franchir des coupures et des obstacles d'une largeur allant jusqu'à 25 mètres.

• La robotique destinée à réduire les risques physiques et psychiques encourus par le combattant et à améliorer l'efficacité opérationnelle des systèmes d'armes par l'automatisation de certaines tâches. L'emploi de robots téléopérés est envisagé prioritairement pour les opérations de déminage ou de dépiégeage, et de surveillance. Deux concepts paraissent particulièrement prometteurs : le robot de combat en zone urbaine, pour des missions telles que l'observation, la surveillance ou l'agression, et le robot de reconnaissance aérienne de zone (drone) à moyenne portée (inférieur à 20 km).

• Le missile à fibre optique (ex-POLYPHEME), dont le développement exploratoire a été lancé en 1992 dans un cadre tripartite (France, Allemagne et Italie). Après le succès de cette première phase expérimentale (tir réussi contre un véhicule à roues à une distance de 60 km), les partenaires envisagent de fabriquer en coopération, un système d'armes utilisant la technologie à fibre optique, capable de traiter des objectifs ponctuels dans la profondeur avec des effets collatéraux réduits et une bonne efficacité terminale et d'offrir des capacités d'enregistrement vidéo des attaques et d'observation. Les financements prévus sur la période de la loi de programmation permettront de valider les choix techniques et de préciser les conditions d'emploi. A l'issue, la décision de participer ou non au développement sera prise en fonction des résultats obtenus et des ressources disponibles.

• Le système " battlefield identification friend and foe " (BIFF) , destiné à répondre au risque de tirs fratricides dans le combat au sol ou près du sol. Ce dispositif d'identification de cibles par question-réponse sera installé sur les chars, véhicules blindés et hélicoptères. Il devra être interopérable entre les différentes armées occidentales et compatible avec le système en cours de développement pour les aéronefs (NATO Identification System - NIS). La phase de production de ces matériels devrait intervenir prochainement.

• La protection des véhicules blindés constitue également un des axes prioritaires d'études, en vue de renforcer l'aptitude à retarder la détection et à éviter d'être atteint dans les trois dimensions et dans toutes les directions. Au-delà des études sur les blindages, les objectifs prioritaires sont les suivants : les technologies de détection les plus simples à intégrer sur un blindé (alerte laser, optique pointée), la protection laser de l'optique de tir, d'observation et de pilotage, les techniques de leurrage, notamment pour les munitions susceptibles d'attaquer par le toit, l'évaluation dans le domaine de la protection active et réactive, prenant en compte à la fois la protection contre les attaques par le toit, la protection omnidirectionnelle antimissile et contre les flèches.

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