D. UNE ÉVOLUTION DE L'INVESTISSEMENT INCERTAINE

1. Ralentissement des investissements

Après trois années de forte croissance, l'investissement industriel n'a pas progressé en 2001. Cet agrégat est fortement influencé par les retournements conjoncturels et le ralentissement mondial a pesé lourdement sur son évolution. Avec des taux d'utilisation des capacités de production qui restent assez élevés, l'investissement a stagné en valeur de 2000 à 2001 mais a augmenté encore de 2 % en volume. Les perspectives ne sont pas meilleures pour l'année 2002. Selon l'enquête de l'Insee sur l'investissement d'avril 2002, les industriels prévoient une baisse de 3 % de leurs investissements cette année.

INVESTISSEMENT EN VOLUME DEPUIS 10 ANS

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

100

92

75

74

86

92

93

101

111

128

130

Source : Sessi- EAE. Entreprises manufacturières 20 salariés et plus (hors IAA)

PRINCIPALES ÉVOLUTIONS DE L'INVESTISSEMENT PAR SECTEUR
ET PAR TAILLE EN 2001 (EN %)

Investissement corporel hors apports % en valeur

De 2000 à 2001

De 1997 à 2000

Ensemble industrie manufacturière

0 %

35 %

Dont PMI (20 à 499 salariés)

3 %

25 %

Grandes entreprises (500 salariés et plus)

-2 %

42 %

Biens de consommation

6 %

8 %

habillement, cuir, industries diverses

19 %

1 %

édition, imprimerie, reproduction

5 %

16 %

pharmacie, parfumerie, entretien

11 %

7 %

Industrie des équipements du foyer

-4 %

7 %

Industrie automobile

3 %

49 %

Biens d'équipement

11 %

26 %

matériels de transports

43 %

25 %

biens d'équipement mécanique

11 %

17 %

équipements électriques et électroniques

-6 %

37 %

Biens intermédiaires

-6 %

42 %

industrie des produits minéraux

-3 %

32 %

industrie textile

-1 %

-17 %

industrie du bois et du papier

-8 %

49 %

chimie, caoutchouc, plastique

-4 %

35 %

métallurgie et transformation des métaux

15 %

13 %

composants - matériels électriques-

-25 %

121 %

Source : Sessi- EAE. (1ers résultats pour 2001) Entreprises de 20 salariés et plus -

En 2001, l'investissement a baissé fortement dans les secteurs des technologies de l'information (surcapacités dans la téléphonie mobile européenne, éclatement de la bulle spéculative sur les valeurs médiatiques, surenchères UMTS...), et en particulier pour les composants (-25 %).

L'effort est resté important dans les matériels de transport (+43 %, grâce au lancement de l'Airbus A380), mais il pourrait se tempérer en raison des graves difficultés rencontrées par le secteur aéronautique depuis le 11 septembre 2001.

Si l'effort d'investissement paraît plus soutenu dans les PMI en 2001 (+3 %), il ne saurait compenser l'avance de 15 % prise depuis 1997 par les grandes entreprises, et qui apparaît encore plus nettement dans l'industrie automobile où les investissements ont augmenté de 49% entre 1997 et 2000.

De surcroît, les investissements immatériels (recherche et développement, publicité, formation, logiciels ...) ont également ralenti. Ces investissements avaient surtout bénéficié en 2000 d'une forte progression des dépenses de publicité. Les achats de logiciels ont diminué, après la marche forcée précédant l'année 2000, et la crise actuelle dans le domaine des technologies de l'information et de la communication ne facilite pas leur reprise. En outre, l'effort en matière de formation continue des entreprises ne progresse plus depuis 1997, alors que le vieillissement de la main d'oeuvre demanderait des efforts accrus d'adaptation aux nouvelles technologies.

Si l'effort de recherche et développement des entreprises se maintient à 1,37 % du PIB en 2000 et 2001, l'envolée récente des fonds investis en capital-risque retombe en 2001, suite à l'effondrement mondial des valeurs de croissance. Proposé au sommet de Lisbonne, l'objectif d'un taux de 3 % du PIB consacré à la recherche et développement globale demandera de fortes incitations pour que les entreprises modifient profondément leurs pratiques actuelles.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page