D. L'EXTENSION DES MISSIONS DÉVOLUES AUX DRONES
L'intérêt présenté par les drones
-terme
adopté en français pour traduire le sigle anglais UAV :
unmanned aerial vehicle- n'a cessé de s'accroître depuis le
début de leur utilisation, dans les années 1990. Originellement
dévolu à l'observation et au recueil de renseignement, ce
système a été étendu ces dernières
années par l'armée américaine aux missions de combat, sous
l'appellation UCAV (unmanned combat aerial vehicle). La France s'est d'abord
cantonnée aux drones d'observation, car le coût du drone de combat
semblait trop élevé pour sa capacité de financement :
ce coût s'approche en effet de celui d'un avion de combat.
Cette position a évolué avec la décision prise en 2003 de
développer un démonstrateur d'UCAV.
1. Les drones d'observation
L'armée de l'air française a utilisé le
drone
HUNTER pour la première fois au Kosovo, en 1999. Sa lenteur (160 km/h)
et sa faible autonomie (4 à 12 heures) conduiront à le retirer du
service début 2004.
De 2004 à 2010, un système
intérimaire de drones moyenne altitude longue endurance -MALE- sera
utilisé
, en attendant la mise à disposition d'une
capacité opérationnelle complète, à compter de
2009/2010, pour une durée de l'ordre de 20 ans.
Le programme SIDM (Système intérimaire de drone MALE) vise
à disposer d'une première capacité opérationnelle
dans ce domaine et à maîtriser l'intégration des
systèmes de drones dans les systèmes d'information et de
communication des armées.
Les missions de l'escadron SIDM, une fois constitué, seront la
surveillance et la reconnaissance tout temps, de jour et de nuit, ainsi que la
désignation d'objectifs et leur illumination laser au profit d'autres
systèmes d'armes. Pour les réaliser, le système
livré en avril 2004 aura une endurance de 12 h à 1 000 km de
son point de départ, et une altitude maximale d'opération de
8 000 mètres. Il pourra emporter un capteur d'images optique
visible et infrarouge, un capteur radar permettant la détection des
cibles mobiles, et un illuminateur laser. Il sera doté de liaisons par
satellite et à vue directe pour le transfert des informations de
commande et des informations recueillies par ses capteurs.
C'est la société EADS qui est chargée du programme. En
2004, 11,9 millions d'€ d'AP, et 18,19 millions d'€ de CP y
seront affectés.
L'objectif est de disposer de 3 SIDM de 2004 à 2010
. Ils
devraient alors être remplacés par le système MALE.
Ce dernier doit pouvoir disposer d'une endurance de 24 heures, à
1 000 km de son point de décollage, avec une charge variant de 250
à 400 kg.
Un accord de coopération a été
passé en ce domaine avec les Pays-Bas, en 2002. La Suède et
l'Espagne pourraient s'y joindre.