III. LES ACTIONS DE FORMATION MENÉES PAR L'ÉTAT POUR LUTTER CONTRE LE CHÔMAGE

Les crédits sont en progression de 5,8 % et s'établiront en 2004 à hauteur de 616 millions d'euros. Cette importante progression est due à :

- la revalorisation de la rémunération des stagiaires ;

- la montée en charge de l'allocation de fin de formation (AFF) ;

- la mise en oeuvre de prestations d'accompagnement des publics et de la VAE sur les territoires touchés par les plans sociaux.

A. DES DÉPENSES DE RÉMUNÉRATION EN HAUSSE

1. Un contexte économique difficile

En août 2003, le nombre de demandeurs d'emploi a atteint 9,6 %, soit une augmentation d'un demi-point par rapport au mois d'août 2002 accroissant d'autant la demande potentielle de formation.

Entre 1997 et 2001, on a observé une tendance nette à la baisse de la dépense finale de formation en faveur des demandeurs d'emploi, qui s'expliquait mécaniquement par la baisse du chômage constatée sur cette période.

Part des dépenses en faveur des demandeurs d'emploi
dans la dépense finale de formation professionnelle

1997

1998

1999

2000

2001

20 %

18,2 %

16,8 %

15,5 %

15%

Source : (DARES)

Jusqu'au 1 er juillet 2001, la rémunération des chômeurs entrant en formation était assurée par l'allocation de formation reclassement (AFR) cofinancée par l'État et l'UNEDIC et qui avait vocation à assurer la rémunération des chômeurs indemnisés par l'assurance chômage. Au-delà de la période d'indemnisation, si la formation n'était toujours pas achevée, les chômeurs bénéficiaient d'une allocation entièrement financée par l'État, l'allocation de formation de fin de stage (AFFS).

Depuis le 1 er juillet 2001, la convention d'assurance chômage, en faisant du projet d'action personnalisé (PAP) le vecteur principal du retour à l'emploi, a entraîné la disparition de l'AFR et de l'AFFS, remplacées respectivement par :

- l'allocation d'aide au retour à l'emploi-formation (AREF) : l'AREF est allouée aux bénéficiaires du PAP qui peuvent entrer en formation quelle que soit la durée de leur indemnisation ;

- l'allocation de fin de formation (AFF), accordée aux chômeurs qui ont épuisé leurs droits à l'allocation d'assurance par la loi du 17 juillet 2001 portant diverses dispositions d'ordre social, économique et culturel, permet de prolonger l'action de formation au-delà de l'épuisement des droits afin de prévenir les abandons de formation en cours de stage.

Allocations de formation au profit des chômeurs

 

Allocation perçue avant le 1 er juillet 2001

Allocation perçue après le 1 er juillet 2001

Chômeurs soumis au régime d'assurance-chômage

AFR
financée par l'Unédic et par l'État

AREF
financée par l'Unédic

Chômeurs ayant épuisé leurs droits à l'allocation d'assurance

AFFS
financée par l'État

AFF
financée par l'État

2. La rémunération des stagiaires par l'État

Le projet de budget pour 2004 prévoit une augmentation de 5,2 % des crédits de rémunération des stagiaires de la formation professionnelle, les portant ainsi à 403 millions d'euros . Cet agrégat se compose de quatre éléments : la participation de l'État à la rémunération des chômeurs en formation financée par l'Unédic, la rémunération des stagiaires de l'AFPA, la rémunération des jeunes à la charge de l'État et le financement du programme national de la formation professionnelle (PNFP).

Évolution des crédits budgétaires de rémunération
des stagiaires de la formation professionnelle

(en millions d'euros)

 

LFI 2001

LFI 2002

LFI 2003

LFI 2004

Evolution 2004-2003

PNFP

154,0

156,0

155,0

161,0

+ 4,5 %

Jeunes État

1,7

1,7

1,7

1,7

=

Stagiaires AFPA

153,0

152,0

153,0

140,0

- 8,5 %

AFR 8 ( * ) -AFF

229,0

38,0

73,0

100,0

+ 36,5 %

Total

537,7

347,7

382,7

403,0

+ 5,2 %

Source : Ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité.

a) La réforme des allocations de formation des demandeurs d'emploi en 2004

En 2004, les crédits consacrés aux allocations de formation (allocation d'aide au retour à l'emploi et allocation de fin de formation) distribuées aux chômeurs par l'Unédic augmentent de 36,5 % par rapport à 2003.

Cette hausse s'explique par la nécessité d'anticiper sur une croissance prévisible du nombre de chômeurs. Elle constitue la mesure nouvelle la plus importante du projet de loi de finances pour ce qui concerne la formation professionnelle. Cette dotation était initialement fixée à 73 millions d'euros en 2003, mais la dépense réelle pourrait atteindre 125 millions d'euros à la fin de l'année. En 2004, les projections auraient dû conduire à prévoir une enveloppe de 147 millions d'euros que le Gouvernement a finalement décidé de ramener à 100 millions d'euros.

Versement de l'État à l'Unédic au titre de l'AFR et de l'AFF

(en millions d'euros)

LFI 1999

LFI 2000

LFI 2001

LFI 2002

LFI 2003

PLF 2004

414

387

229

38

73

100

Source : Ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité

Deux dispositions nouvelles entreront en vigueur :

- le montant de l'indemnisation des demandeurs d'emploi sera aligné sur celle des stagiaires de la formation professionnelle. Cette mesure a pour objet d'harmoniser le traitement réservé aux deux catégories de bénéficiaires ;

- le bénéfice de l'AFF ne sera ouvert qu'aux personnes dont la formation aura été prescrite durant la première année suivant l'entrée dans l'assurance chômage. Cette mesure vise à encourager l'entrée rapide dans un dispositif de formation après la perte d'emploi.

b) La rémunération des actions en faveur des jeunes

La formation des jeunes de 16 à 25 ans n'est pas concernée par les lois de décentralisation et continue de relever de l'État, qui prend en charge le coût du fonctionnement des stages ainsi que la rémunération de ces stagiaires. Au titre de la rémunération, les dotations pour 2004 sont identiques à celles inscrites dans la loi de finances pour 2003, soit 1,77 million d'euros .

c) Les stages proposés par l'AFPA aux demandeurs d'emploi

En 2002, 43 % des demandeurs d'emploi formés par l'AFPA lui ont été adressés par l'État pour des formations qualifiantes. Au titre de la commande publique, l'État dépensera en 2004 140 millions d'euros pour financer la rémunération de ces stages contre 152 millions en 2003, soit une baisse de 8,7 %.

d) Le volet « rémunération » du programme national de la formation professionnelle

Le PNFP met en oeuvre diverses actions de formation, en particulier en faveur des publics défavorisés et des chômeurs non indemnisés.

Pour 2004, les crédits de rémunération consacrés au programme national de la formation professionnelle augmenteront de 4,5 %, passant de 155 à 161 millions d'euros .

B. DES DÉPENSES DE FONCTIONNEMENT STABLES

Le projet de loi de finances pour 2004 prévoit une stabilisation des dépenses de fonctionnement (0,7 %) qui passeront de 195 à 196 millions d'euros entre 2003 et 2004.

Elles couvrent :

- les contrats de plan État-régions (61,5 millions) ;

- le volet « fonctionnement » du PNFP (52,9 millions) ;

- la politique contractuelle (39,6 millions) ;

- la validation des acquis de l'expérience (27,5 millions) ;

- les ateliers de pédagogie personnalisée (15,7 millions) ;

- les crédits de fonctionnement des formations en faveur des jeunes à la charge de l'État (4,23 millions).

1. L'adaptation des contrats de plan État-régions

Pour 2004, les crédits consacrés aux contrats de plan État-régions (CPER) baisseront de 0,8 % pour s'établir à 61,5 millions d'euros.

Dans le quatrième contrat de plan 2000-2006, le volet « formation professionnelle et emploi » représente 5 % du montant total du contrat, soit 789,4 millions d'euros.

2. La stabilisation des crédits de fonctionnement du programme national de la formation professionnelle

Pour 2004, ils baisseront légèrement de 0,5 % passant de 53,2 à 52,9 millions d'euros . Ils se déclinent ainsi :

Le programme en faveur des ingénieurs et des cadres

Il a pour objet de favoriser l'accès des salariés et des demandeurs d'emploi, cadres ou techniciens supérieurs, à des formations continues menant à des diplômes d'ingénieurs ou de cadres supérieurs. Les dotations en 2004 seront stabilisées à hauteur de 10 millions d'euros .

Le programme « insertion, réinsertion, lutte contre l'illettrisme » (IRILL)

Il s'adresse, d'une part, aux personnes illettrées, d'autre part, aux détenus. Les crédits respectifs seront stabilisés à hauteur de 10 et 6,8 millions d'euros pour 2004. Votre commission tient à attirer l'attention du Gouvernement sur l'illettrisme, véritable fléau de notre société dont l'ampleur reste encore méconnue, bien qu'on estime qu'il touche 5 à 10 % de la population, et même 30 % de la population carcérale.

En 2002, la lutte contre l'illettrisme a concerné près de 23.000 personnes en France, soit une hausse de 18 % par rapport à 2001. 80 % d'entre elles sont des demandeurs d'emploi. Toutefois, à l'issue de leur formation, seuls 10 à 15 % obtiennent un contrat de travail de droit commun ou un contrat de travail aidé, 30 % sont encore en recherche d'emploi et 40 % poursuivent un parcours de formation dont l'issue est souvent incertaine.

Le 25 mars 2003, le Gouvernement a lancé un plan de lutte contre la précarité et l'exclusion dont un volet important a pour objet la mise en place de plans d'actions régionaux autour des centres ressources illettrisme (CRI) présents dans chaque région, en partenariat avec les prescripteurs tels que l'ANPE, les missions locales, les permanences d'accueil, d'information et d'orientation ou encore les centres d'animation et de ressources de l'information sur la formation (CARIF). Ce projet a été relayé par le ministère des affaires sociales par la circulaire du 21 juillet 2003 qui comporte un important volet relatif à l'illettrisme 9 ( * ) .

Les formations ouvertes aux nouvelles technologies

Elles recouvrent trois programmes :

- une initiation à Internet destinée certains publics en difficulté ;

- la mise en place de réseaux territoriaux de points d'accès à la téléformation;

- le développement des formations à distance dans les très petites et moyennes entreprises.

Les crédits qui y sont consacrés sont stabilisés pour 2004 à hauteur de 5,7 millions d'euros .

Les subventions aux organisations syndicales et divers organismes

Ce programme d'aide à la formation des syndicalistes vise à assurer la formation des militants qui, dans le cadre du paritarisme, jouent un rôle moteur dans la définition et la conduite de la politique de formation professionnelle. La dotation de 12,27 millions d'euros , prévue pour 2003, sera reconduite dans le projet de loi de finances pour 2004.

Sont financées à ce titre, des formations relatives aux systèmes et dispositifs de formation professionnelle, à l'organisation et au temps de travail, aux discriminations raciales, à l'égalité professionnelle entre femmes et hommes, à l'accompagnement de la formation des syndicalistes (études, recherches, documentations, outils pédagogiques...). En 2002, 23.379 personnes ont bénéficié de 70.455 journées de formation.

Les autres organismes (centre info et institut national de formation et d'application du centre de culture ouvrière), bénéficieront d'une dotation de 7,4 millions d'euros en 2004.

3. La politique contractuelle, un dispositif à encourager

La politique contractuelle vise à prévoir et à accompagner les évolutions de l'emploi et des qualifications de la main-d'oeuvre. Elle est mise en oeuvre par l'État et les partenaires sociaux dans le cadre d'un étroit partenariat. Dans un contexte où l'anticipation et le développement des compétences sont devenus cruciaux pour l'adaptation des métiers aux besoins économiques, votre commission juge ce dispositif particulièrement utile. La politique contractuelle est l'un des rares domaines où le partenariat État/partenaires sociaux est systématiquement recherché. Elle se compose de deux volets :

- le contrat d'études prospectives (CEP) : il s'agit d'un contrat liant l'État, les partenaires sociaux et un prestataire qui s'engage, moyennant une subvention accordée par l'État, à mener une étude sur l'évolution des métiers et des qualifications, l'objectif final étant d'adapter la négociation collective aux évolutions constatées 10 ( * ) ;

- l'engagement de développement de la formation (EDDF) : il s'agit de subventions en faveur de branches et d'entreprises qui consentent à délivrer des formations au-delà de leur obligation légale.

Pour 2004, les crédits qui seront consacrés à la politique contractuelle baisseront de 4,5 % en passant de 41,5 à 39,6 millions d'euros entre 2003 et 2004.

S'agissant des CEP, l'objectif pour 2004 est de centrer les études sur les préoccupations actuelles des pouvoirs publics et des partenaires sociaux, à savoir la démographie des actifs, l'attractivité des métiers, la structuration des politiques de branches. En outre des mesures sont envisagées pour adapter la mise en oeuvre des études prospectives aux besoins des territoires.

S'agissant des EDDF, les priorités d'intervention pour 2004 visent le renforcement des accords entre les partenaires sociaux et les pouvoirs publics pour :

- adapter les compétences des salariés expérimentés ;

- articuler les besoins de qualification avec les pénuries de main d'oeuvre constatées ;

- sécuriser les trajectoires professionnelles des salariés les plus fragiles par la mobilité ou la reconversion.

Votre commission observe, pour la déplorer, la baisse constante des engagements du Gouvernement en faveur de la politique contractuelle, d'autant que le niveau de consommation des crédits par rapport au programme prévisionnel initial reste faible . Le Gouvernement explique cette situation par des difficultés de gestion et des mesures de gel budgétaire qui appellent des solutions.

Crédits de la politique contractuelle

(en millions d'euros)

LFI 1999

LFI 2000

LFI 2001

LFI 2002

LFI 2003

PLF 2004

51

51

43

41,5

41,5

39,5

Source : Ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité

4. Les promesses de la validation des acquis de l'expérience

L'édifice juridique de la VAE, mis en place par la loi de modernisation sociale, est encore embryonnaire.

La VAE permet aux candidats de valider leur expérience professionnelle par un diplôme, un certificat ou un titre.


La validation des acquis de l'expérience

Le dispositif

Ce nouveau droit élargit l'accès à tous les diplômes, titres à finalité professionnelle et certificats de qualification des branches pour toute expérience acquise d'une durée minimale de trois ans, dans l'exercice d'activités salariées, non salariées ou bénévoles. A la suite de la loi de modernisation sociale, cinq décrets d'application ont été publiés relatifs à la mise en oeuvre générale de la VAE, au congé de validation, à l'imputabilité des dépenses et au contrôle des organismes qui assistent les candidats.

La constitution d'un répertoire unique des certifications professionnelles a pour vocation de favoriser la lisibilité pour le public de l'ensemble des certifications professionnelles. Il s'agit d'optimiser le système de repérage et de recensement des certifications existantes afin d'en faciliter la compréhension et l'utilisation par les personnes et les entreprises. Ce tableau de bord devrait également favoriser la gestion des compétences, tant sur le plan de la mobilité que sur celui de la promotion sociale.

Environ 15.000 diplômes, titres et certificats de qualification sont susceptibles d'être enregistrés au nouveau répertoire.

Une commission nationale de la certification professionnelle (CNCP) est chargée de mettre à jour le répertoire, d'émettre des recommandations aux autorités en charge de la certification et d'informer les particuliers, entreprises et institutions, sur les certifications et leur mode d'accès, notamment par la VAE.

La mise en oeuvre de la VAE

Une circulaire du 25 avril 2002 adressée aux préfets de région prévoit la mise en place d'un maillage territorial composé d'une tête de réseau régionale, appelée cellule régionale interservices, et de points relais chargés de conseiller les personnes sur les certifications les plus adaptées à leur expérience et à leur projet, et d'organiser une mise en réseau entre les différentes autorités en charge de la validation et les structures d'accueil des publics.

A l'issue de l'année 2002, 300 points relais opérationnels sur 12 régions et 22 cellules interservices régionales ont été mis en place en partenariat avec les conseils régionaux. Ils s'appuient sur des structures existantes comme les centres d'animation, de ressources et d'information sur la formation (CARIF) ou les groupement d'intérêt public (GIP). Ils ont surtout oeuvré à la construction d'une information régionale sur la VAE et à la diffusion de cette offre, sous des formes variées, à l'ensemble des structures d'accueil des publics (mise en ligne des bases de données existantes, construction de sites intranet et extranet, réalisation de guides régionaux sur la VAE, séminaires en direction des partenaires institutionnels, journées de sensibilisation en relation avec les branches professionnelles...).

Bilan

La demande est particulièrement forte chez les bénévoles associatifs, les intérimaires et les salariés à temps partiel mais aussi les métiers d'aide à la personne, le bâtiment, l'hôtellerie, l'aide à domicile (c'est-à-dire les entreprises qui ont besoin de fidéliser leurs salariés).

Cependant, on note encore des difficultés importantes :

- les démarches restent collectives (entreprises, associations), ce ne sont pas les individus qui se déplacent car le dispositif demeure mal connu ;

- un quart des entreprises déclare connaître un dispositif de validation des acquis, surtout les grandes entreprises qui s'en servent comme d'un outil de développement, mais en raison des lacunes d'information, près d'une entreprise sur deux n'envisage pas son utilisation.

D'ici à 2007, elle pourrait concerner 350.000 personnes. En 2002, près de 150.000 personnes ont été candidates à l'obtention d'une certification professionnelle.

En 2003, la VAE avait bénéficié de 18,5 millions d'euros, affectés principalement au maillage du territoire par les points relais et les cellules interservices d'accueil du public, en direction des stagiaires de l'AFPA et des publics en difficulté.

En 2004, les crédits consacrés à la VAE augmenteront substantiellement, puisqu'ils passeront de 18,5 à 22,5 millions d'euros, soit une progression de plus de 22 %. Ces 4 millions d'euros supplémentaires auront pour objet d'accompagner la montée en charge de la VAE en amont (conseil, orientation et information) et en aval (accompagnement des candidats et actions de validation), en particulier dans les territoires marqués par des plans sociaux importants.

5. Les ateliers de pédagogie personnalisée

Les APP ont pour mission d'assurer à toute personne sortie du système scolaire un complément de formation générale ou technologique. La gestion des APP est assurée par des organismes de formation supports, conventionnés par les directions régionales du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle (DRTEFP), qui en assurent la coordination, l'animation et le contrôle. Pour 2004, les crédits seront également reconduits, à hauteur des crédits votés en 2003, soit 15,7 millions d'euros .

6. Les crédits de fonctionnement des actions en faveur des jeunes

Tout comme les crédits relatifs à la rémunération des stagiaires, les dotations de fonctionnement de ces stages sont stabilisés, à hauteur de 4,23 millions d'euros.

C. LA MUTATION DE L'AFPA

1. L'AFPA, au coeur du service public de l'emploi

Composante essentielle du service public de l'emploi, l'AFPA offre trois types de services aux actifs soucieux d'acquérir une qualification : l'orientation, la formation et la certification.


L'association nationale pour la formation professionnelle des adultes

Créée en 1949, l'association nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) est une association de la loi de 1901 à gestion paritaire (État, partenaires sociaux) chargée d'une mission de service public par délégation du ministre du travail.

Composante du service public de l'emploi, elle intervient aux côtés de l'ANPE et des services déconcentrés de l'État, pour permettre à des personnes engagées dans la vie active d'acquérir une qualification, de la maintenir ou de la développer, afin de favoriser leur insertion ou leur évolution dans l'emploi en fonction des besoins du marché du travail. Depuis 1994, les relations de l'AFPA avec l'État sont régies par un « contrat de progrès ». Le contrat signé pour la période 1999-2003 précise que la mission centrale de l'AFPA est de permettre à des demandeurs d'emploi adultes d'acquérir une qualification favorisant leur insertion dans l'emploi.

L'AFPA emploie 11.400 salariés, dont 4.700 formateurs et 700 psychologues du travail, répartis sur 265 sites de formation et en 192 services d'orientation. Elle gère également 144 lieux de restauration et 17.200 lits pour assurer l'accueil des stagiaires. Elle propose environ 500 types de formations pour 300 métiers.

a) Des résultats satisfaisants

Le contrat de progrès 1999-2003, conclu entre l'État et l'AFPA, est arrivé à son terme et l'association semble en mesure d'atteindre ses objectifs :

- en 2002, 80 % des stagiaires de l'AFPA ont trouvé un emploi dans les six mois qui suivent leur formation ;

- en 2002, parmi les 143.222 personnes ayant suivi une formation à l'AFPA, 99.382 étaient des demandeurs d'emploi, soit près de 70 % des entrées. La part des demandeurs d'emploi adressés par l'ANPE a donc doublé en quatre ans , comme le prévoit le contrat de progrès ;

- l e taux d'abandon des formations a baissé de près d'1,5 point entre 2001 et 2002 pour s'élever à 15,9 %. La reprise de l'emploi reste d'ailleurs le motif le plus fréquent.

Part des demandeurs d'emploi dans les entrées en formation à l'AFPA (1)

 

1997

1998

1999

2000

2001

2002

Nombre d'entrées en stage

159.300

161.120

149.200

145.259

144.405

143.222

Nombre de demandeurs d'emploi

102.440

103.820

95.200

91.700

93.810

99.382

Proportion des demandeurs d'emploi

64,3 %

64,4 %

63,9 %

63,3 %

65 %

69%

(1) Hors enseignement à distance. Source : AFPA

b) Les prochains défis à relever

A la veille du nouveau contrat de progrès 2004-2008, ces résultats semblent très encourageants. L'AFPA a déjà franchi deux étapes importantes :

- l'application de la nouvelle convention d'assurance chômage dès 2001. En effet, l'AFPA reçoit, dans le cadre du service intégré d'appui au projet professionnel, les demandeurs d'emploi bénéficiaires d'un projet d'action personnalisé (PAP) que lui adresse l'agence nationale pour l'emploi (ANPE) et pour lesquels un besoin de formation a été identifié, qu'ils relèvent ou non de l'assurance chômage ;

- l'entrée en vigueur de la loi relative à la démocratie de proximité du 27 février 2002 , les régions ayant désormais la charge d'arrêter le schéma régional d'organisation des formations de l'AFPA dans le cadre de la convention tripartite d'adaptation du contrat de progrès. Dans ce contexte, l'AFPA a modifié ses statuts pour permettre l'entrée dans ses instances de représentants des conseils régionaux et ce, dès l'assemblée générale du 27 juin 2002.

Face aux prochains défis qui attendent l'AFPA, le Gouvernement pose les premiers jalons de cette mutation dans le projet de budget pour 2004, dont les crédits doivent permettre une mise en oeuvre efficace du prochain contrat de progrès.

2. Des crédits stabilisés pour 2004

Le Gouvernement prévoit, pour 2004, de maintenir la subvention accordée par l'État à l'association, à hauteur de 713 millions d'euros . (714,3 millions en 2003).

Subvention de fonctionnement de l'État à l'AFPA

(en millions d'euros)

LFI 1998

LFI 1999

LFI 2000

LFI 2001

LFI 2002

LFI 2003

PLF 2004

610

629

661

689

702

714

713

Source : Ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité

Ces crédits seront transférés progressivement dans le cadre du contrat de progrès 2004-2008 qui s'élabore actuellement sur la base des orientations définies par le ministère. L'association devra ainsi procéder :

- à un ajustement permanent de l'offre nécessitant une adaptation structurelle de ses emplois ;

- au renforcement de son intervention dans le domaine de la certification, de manière à assurer la mise en oeuvre de la validation des acquis de l'expérience ;

- à la modernisation de son système d'information, compte tenu des engagements pris par l'AFPA, auprès de la Cour des comptes et de l'Inspection générale des finances, ces deux institutions considérant que la refonte du système d'information constitue un préalable à toute évolution de l'association ;

- à l'optimisation des moyens, en adaptant son offre de services aux orientations des programmes de la politique de l'emploi du ministère sur lesquels sera recentrée la subvention de l'État qui lui sera versée.

* 8 Jusqu'au 1 er juillet 2001, l'allocation de formation reclassement (AFR) finançait la rémunération des chômeurs en formation avant d'être remplacée par l'allocation d'aide au retour à l'emploi-formation (AREF)

* 9 Cette circulaire prévoit de sensibiliser la direction des entreprises sur les difficultés individuelles de certains salariés et leurs conséquences sur l'efficacité collective du personnel. Elle consacre également un volet à la préparation à l'entrée en formation qualifiante des détenus.

* 10 Les contrats conclus ces dernières années ont porté, par exemple, sur les industries de la chaussure-maroquinerie, les céramiques industrielles et l'aéronautique, la plasturgie ou encore les changeurs et auxiliaires de monnaies, l'insertion, la pharmacie d'officine, les gardiens d'immeubles...

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