B. UNE BAISSE TOUJOURS PRÉOCCUPANTE DES CRÉDITS

La baisse des crédits du SIG doit se poursuivre dans le projet de loi de finances pour 2015, dans un contexte de baisse généralisée des budgets de communication des ministères depuis plusieurs années 46 ( * ) .

L'année dernière, votre rapporteur s'était déjà inquiété des effets de la baisse des crédits de fonctionnement du SIG sur l' impact de la communication du Gouvernement vis-à-vis du public, considérant qu'on passait d'un excès à l'autre en la matière. Ajoutée à la réduction des budgets de communication des ministères 47 ( * ) , une telle évolution ne pourra que nuire à l'efficacité même de la politique du Gouvernement, par manque de communication et d'explication sur les principales réformes.

Hors dépenses de personnel, les crédits de fonctionnement du SIG se répartissent en quatre catégories de dépenses : analyse de l'opinion, des médias et veille, actions et stratégie de communication, stratégie digitale (gestion des sites internet et présence sur les réseaux sociaux) et frais généraux.

Après une augmentation très forte des crédits du SIG de 2007 à 2010, du fait notamment du prélèvement d'une partie des crédits de communication des ministères dans une logique de pilotage interministériel renforcé, la décrue s'accentue année après année. À l'issue de l'année 2014, les crédits du SIG auront été divisés par deux depuis 2010 . Le nombre d'emplois suit la même évolution, avec une trentaine d'emplois en moins depuis 2011, pour atteindre 80 emplois environ aujourd'hui.

Évolution des crédits de fonctionnement (hors dépenses de personnel)
du service d'information du Gouvernement
(en millions d'euros)

2006

2007

2008

2009

2010

LFI 2011

2011
(exécution)

4,9

4,6

9,1

23,5

22,3

19,7

12,3

LFI 2012

2012
(exécution)

LFI 2013

2013
(exécution)

LFI 2014

2014
(prévision)

PLF 2015

16,0

12,1

15,1

13,7

13,5

11,0

13,5

Sources : annexes au projet de loi de finances, SIG.

Ainsi, le nombre de campagnes d'information du Gouvernement est passé en quelques années d'une trentaine par an à une dizaine aujourd'hui. Or, l'information via internet et les supports numériques, certes moins coûteuse, ne saurait avoir le même impact que des campagnes destinées au grand public diffusées à la télévision, à la radio et dans la presse.

En 2014, les campagnes d'information du SIG ont porté sur l'incitation au vote pour les élections municipales puis européennes, sujet obligé. Le SIG a également contribué au financement de certaines campagnes ministérielles, sur l'apprentissage, la loi relative à la consommation et l'accessibilité pour les personnes handicapées. Une campagne du SIG est également prévue pour inciter au vote pour les élections professionnelles dans la fonction publique, qui doivent avoir lieu le 4 décembre 2014. Les ministères sollicitent souvent le SIG pour un cofinancement, de sorte qu'aujourd'hui aucune campagne importante d'un ministère n'a lieu sans le soutien du SIG.

Votre rapporteur déplore, cependant, que certaines campagnes ne bénéficient pas d'une impulsion politique suffisante au moment de leur lancement (conférence de presse, déplacement dédié...), ce qui affaiblit leur audience.


* 46 Selon le SIG, les dépenses des services de communication des différents ministères représenteraient un montant de 40 millions, sans compter les dépenses de communication assumées directement par les autres services ministériels, difficiles à évaluer.

* 47 Les ministères de l'intérieur, pour la sécurité routière, de la santé et de l'environnement ont toutefois conservé des moyens de communication significatifs.

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