CHAPITRE III LA RATP

La RATP a conçu un plan d'entreprise pour la période 1995/1997 fixant notamment des objectifs de service, de qualité, d'amélioration des performances et des résultats. Ce plan comporte de nombreuses actions à mener durant cette période :

. un renforcement de la lutte contre la fraude ;

. la mise en oeuvre d'un plan d'actions commerciales, visant i fidéliser les clients et faire plus consommer les occasionnels ;

. une reconquête du territoire, pour garantir un transport plus sûr ;

. des aménagements tarifaires pour offrir aux clients un transport plus simple ;

. une amélioration de la propreté et une rénovation des trains et des stations, pour offrir aux clients un transport plus net.

I. L'ÉVOLUTION DU TRAFIC (1995-1996)

* En 1995, le trafic brut de la RATP s'est réparti comme suit

Sur l'ensemble des réseaux de la RATP, le trafic brut a baissé de 10,1 % par rapport à 1994 (contre une baisse de 0,2 % en 1994 par rapport à 1993). Le trafic corrigé des grèves et attentats s'est établi à 2.355,3 millions de voyages soit -1,02 % par rapport à 1994.

* Pour les six premiers mois de l'année 1996, on a enregistré par rapport aux mêmes mois de 1995, une baisse de 3,43 % du trafic qui se décompose de la manière suivante :

La reprise du trafic n'est pas encore amorcée en dehors du bus parisien.

Or, les prévisions du trafic retenues pour le budget de 1996 étaient en baisse de 1,2 %, par rapport au trafic 1995 corrigé des grèves et attentats. Elles ont été établies sur la base d'une hypothèse volontariste de rattrapage progressif d'ici fin 1996 de l'évasion de trafic consécutive aux attentats du deuxième semestre 1995 et de la grève de la fin d'année en s'appuyant notamment sur un développement des actions commerciales.

II. LA SITUATION FINANCIÈRE DE L'ENTREPRISE

* L'exercice 1995

L'année 1995 s'est soldée par un manque à gagner de 700 millions de francs. Le second semestre, affecté par des attentats puis par la grève, a été catastrophique. Les conséquences de la grève sont évaluées de 500 à 600 millions de francs.

Le trafic payant -hors fraudes- a baissé de 10 %.

* 1996

L'évolution du compte de résultat de l'entreprise sur le premier semestre 1996 a été affectée par une baisse de recettes du trafic de voyageurs liée principalement aux incidences de la grève de la fin de l'année dernière.

Le premier semestre 1996 s'est achevé sur un déficit du solde de petit équilibre (différence entre les produits et les charges de fonctionnement) à
-597 millions de francs contre - 390 millions de francs au 30 juin 1995.

Le trafic du métro a baissé de 4,2 % et s'établissait, fin juin 1996, à 561 millions de voyages. Il a stagné dans le RER (-0,2 % à 180 millions de voyages) et a progressé légèrement dans les bus (+ 1,2 % à 174 millions de voyages à Paris et + 244,5 millions de voyages en banlieue). On observe par ailleurs que la tendance à une érosion persistante du trafic observée depuis quelques années sur le métro semble s'accentuer, du fait, selon certains, des effets rémanents du conflit social de fin 1995.

Les recettes en provenance des voyageurs (3.862,2 millions de francs) sont en baisse de 0,1 % par rapport à fin juin 1995 (3.866,6 millions de francs) malgré une hausse des tarifs au 1 er août 1995 de 4,25 %. Cette situation résulte essentiellement d'une chute du nombre de ventes réalisées. Les compensations tarifaires diminuent de 0,6 % et atteignent 1.638,3 millions de francs contre 1.648,2 millions de francs à la fin du premier semestre 1995, principalement sous l'effet de moindres volumes de ventes de carte orange.

Les recettes diverses de l'entreprise connaissent une augmentation de 1,7 % à 1.004 millions de francs : les recettes annexes (199,6 millions de francs) progressent de 3,4 % du fait d'une hausse de recettes de la publicité commerciale suite à une amélioration du marché publicitaire sur le second trimestre 1996 ; les produits divers (prestations de service externes, production immobilisée et transfert de charges) enregistrent une hausse de 1,5 % et atteignent 744,6 millions de francs).

* Le budget de l'exercice 1997 devrait être présenté au Conseil d'administration de la RATP du mois de décembre 1996.

L'ensemble des charges du compte de résultat pourrait s'élever à 21.730 millions de francs, en progression de 2,2 % par rapport au budget initial de 1996 (21.257 millions de francs).

Les charges

Les principaux postes sont susceptibles d'évoluer de la façon suivante :

- les charges de personnel de + 1,9 % environ ;

- les matières et autres charges externes subiraient une baisse de 3,1 % ;

- les charges financières augmenteraient de 4 % ;

- les amortissements en seraient en hausse de 4,3 % ;

- le poste « aléas » s'élèverait à 100 millions de francs. Il correspond au taux habituel retenu, soit 0,5 % de l'ensemble des charges.

Les produits

Les produits du transport pourraient augmenter de 2,4 % par rapport à ceux du budget initial de 1996 suivant l'analyse ci-dessous :

- recettes directes : + 4,3 % environ. L'entreprise prévoit le rattrapage intégral des pertes de trafic constatées en 1996 suite aux effets rémanents des grèves et des attentats. La hausse tarifaire est prévue au 1 er juillet ;

- compensations employeurs : + 4,6 % ;

- reliquat VT : + 0,8 %. Cette très légère hausse tient compte des insuffisances des rentrées du VT depuis plusieurs années en raison de l'instabilité de la situation économique ;

- indemnité compensatrice : + 1,36 %. Le budget initial 1996 ne prend pas en compte l'impact des grèves et attentats en 1995 (- 610 millions de francs hors taxe) sur les recettes, la baisse du reliquat de VT affecté à l'entreprise (- 123 millions de francs hors taxe) et le décalage de deux mois de la hausse tarifaire (- 71 millions de francs hors taxe). Par rapport au budget révisé 96, l'indemnité compensatrice baisse de 11,4 %.

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