b) Canal France International : un outil original de pénétration des marchés extérieurs pour les programmes français

Créée en 1989, filiale à 100 % de la Sofirad, CFI a été créée pour servir de banque de programmes aux télévisions africaines. Sa mission s'est ensuite élargie aux pays d'Europe de l'est, du Proche et Moyen-Orient et d'Asie. Sa place en Amérique latine demeure marginale. Fin 1995, CFI avait ainsi alimenté en émissions françaises quelque 100 opérateurs partenaires dans 82 pays, permettant la diffusion de 12 500 heures de programmes français qui on fait l'objet de 38 000 heures effectivement rediffusées.

Mais CFI n'est plus seulement une banque de programmes. A partir de 1991, la réception directe de CFI s'est développée auprès d'un public de particuliers regroupant des Français, des francophones et des populations locales équipées des paraboles nécessaires. A ce titre on estime l'audience potentielle de CFI à près de 5 millions de foyers susceptibles de capter le signal sur trois zones : Afrique, Asie, Proche et Moyen-Orient. Il faut y ajouter les reprises intégrales de CFI par certains opérateurs de réseaux MMDS (Afrique, Proche et Moyen-Orient) ou câblés (Asie), ou la diffusion hertzienne dans la péninsule indochinoise.

Le CAEF du 23 novembre 1995 a confirmé la mission principale de CFI comme « banque de programmes ou outil de coopération assurant la promotion des images de la France et leur reprise par les télévisions partenaires sur une base régionale ». De même étaient confirmées les priorités assignées à CFI dans le cadre de précédents CAEF : l'adaptation des programmes à la demande par la régionalisation et l'amélioration des contenus : son rapprochement avec TV5 dans un cadre de spécialisation de l'action des opérateurs. Il n'y a qu'en Europe centrale et orientale que CFI se limite à un rôle de banque de programme. Elle y a passé des accords avec 13 télévisions nationales publiques. En Afrique, CFI agit sur les deux plans : 44 télévisions africaines sont partenaires et CFI fournit entre 25 et 75 % de la grille des télévisions francophones. En réception directe, CFI touche près de 6 millions de personnes, essentiellement celles équipées d'antennes MMDS.

En Asie, sur une zone allant de la Mongolie au Pacifique sud et du Pakistan à la Corée du sud, 62 millions de foyers potentiels sont susceptibles de capter CFI grâce aux satellites Palapa et Intelsat.

Depuis son passage sur Palapa C1 en mars 1996, CFI est reçue en Australie et Nouvelle-Zélande.

24 télévisions asiatiques sont partenaires de CFI. Au Vietnam et au Cambodge un journal en français est diffusé quotidiennement.

Au Proche et Moyen-Orient CFI peut être reçue en réception directe par près de 6 millions de particuliers. En tant que banque de programmes, CFI a passé des accords avec la Jordanie et l'Egypte.

La fonction banque de programmes de CFI nécessitera de plus en plus le cryptage et la numérisation de son signal afin d'assurer les détenteurs de droits de la maîtrise des programmes qu'ils cèdent. Il s'agit également de protéger les télévisions partenaires ayant reçu l'exclusivité des programmes.

Le recours aux bouquets permet de conforter l'adaptation, la diversification des programmes proposés en fonction de la demande sur une base régionale : ainsi en Afrique grâce au bouquet numérique réunissant MCMI, Planète, Euronews, la Cinquième, TV5 et Canal Horizon.

Au Proche et Moyen-Orient se dessine le projet d'une chaîne franco-arabe filiale de CFI et ouverte à des partenaires français et arabes. En Asie un programme 24 h sur 24 est disponible dont 4 heures en langue anglaise.

La régionalisation de CFI et l'adéquation de ses programmes à ses publics supposent des activités particulières que sont le doublage et le sous-titrage -arabe, anglais, ultérieurement espagnol.

Enfin CFI suit avec succès une stratégie commerciale : sponsoring d'événements sportifs, publicité, vente de programmes ou transport de programmes pour le compte de diffuseurs français.

CFI dégagera en 1996 un chiffre d'affaires de 14 millions de francs, soit un triplement par rapport à 1995.

De plus en plus les activités de CFI, acquisitions de programmes non français, régie publicitaire, doublage, sous-titrage se feront dans un cadre de partenariat avec des opérateurs privés. La filialisation de ces activités est engagée dans le monde arabe, elle se développera en Afrique, en particulier avec des partenaires sud-africains.

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