V. LA POLITIQUE DE TRÉSORERIE LAISSE PERSISTER LES ABERRATIONS DES ANNÉES PASSÉES

Au delà de bonnes mesures de simplification, le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2000 contient les traditionnelles ratifications du décret d'avances et fixation des plafonds pour l'année prochaine. Or, cette politique de relèvements à la hausse ne s'attaque pas aux vrais problèmes de la trésorerie de la sécurité sociale que sont les délais de paiement par l'Etat et l'absence de " loi de financement de règlement " qui permettrait de solder les comptes.

A. LA SIMPLIFICATION DES MESURES DE TRÉSORERIE ENTRE L'ACOSS ET LES URSSAF (ARTICLE 29)

Les relations financières techniques entre chaque URSSAF et l'ACOSS sont aujourd'hui marquées par une grande complexité technique :

1. Le cotisant verse un chèque à l'URSSAF ;

2. L'URSSAF dépose le chèque sur un compte ouvert dans un établissement privé ;

3. L'établissement remet à l'URSSAF un chèque de couverture ;

4. L'URSSAF dépose le chèque de couverture auprès du correspondant local de la Caisse des dépôts et consignations qui héberge le compte unique de disponibilités de l'ACOSS ;

5. Le correspondant local de la Caisse demande à la Banque de France un chèque de contrepartie pour les chèques tirés hors place ;

6. La Banque de France lui accorde un chèque de contrepartie et donc lui fournit un crédit gratuit en attendant l'encaissement du premier chèque, soit deux ou trois jours.

L'article 29 propose de simplifier ces relations en instaurant un virement des comptes des URSSAF vers celui de l'ACOSS. Déjà la loi de financement de la sécurité sociale pour 1999 avait prévu que tout employeur redevable de plus de 6 millions de francs de cotisations devait procéder au paiement par virement bancaire ou moyen dématérialisé.

Cette mesure se traduira par une perte en trésorerie pour les chèques hors place qui subsisteront, mais surtout par le gain d'une journée de trésorerie pour l'ensemble des autres moyens de paiement puisque les comptes de l'ACOSS seront aussitôt crédités. Par ailleurs, cette mesure a l'avantage de permettre de se conformer à l'obligation posée par la Banque centrale européenne aux banques centrales nationales de supprimer les avances gratuites, qui profitaient en réalité aux banques commerciales hébergeant les comptes des URSSAF.

Bilan de l'individualisation de la gestion de trésorerie

" La loi du 25 juillet 1994 a institué une individualisation de la trésorerie de chaque branche, pour lesquelles l'ACOSS assure une gestion commune. Elle garantit un suivi de trésorerie individualisé, le créditement de chacune des branches en fonction de sa situation de trésorerie. Cette règle autorisait l'externalisation de la trésorerie sous réserve de l'application de la règle sur les excédents durables. Cette règle exigeait qu'une branche dispose de trésorerie excédentaire tout au long de l'année. Cette condition n'a jamais été remplie.

Ces règles relatives à la gestion de la trésorerie et notamment à l'établissement de prévisions par branche ont été appliquées rigoureusement depuis la loi du 25 juillet 12994 et son décret d'application n° 95-516 du 24 février 195 sur la gestion de trésorerie.

La loi de financement de la sécurité sociale pour 1999 a supprimé la notion d'excédents durables de trésorerie mentionnée à l'article L. 225-1 du code de la sécurité sociale. L'article 46 de cette même loi lui substitue la notion d'excédents de trésorerie globalement constatés. Ainsi, alors qu'auparavant une branche aurait pu externaliser sa trésorerie pour placer, à la condition de disposer toute l'année d'une trésorerie excédentaire, les placements sont aujourd'hui possibles pour les seules périodes où les trésoreries cumulées des différentes branches du régime général présentent un excédent. Cette nouvelle règle garantit la solidarité des branches ne trésorerie et autorise le placement d'excédents de trésorerie ne période de fort excédent cumulé ".

Source : réponse au questionnaire de la commission des finances

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