B. LES RELATIONS BILATÉRALES ENTRE LA FRANCE ET LE SULTANAT D'OMAN

1. Les relations politiques bilatérales

Le Sultanat d'Oman est un pays proche de l'Occident. Il bénéficie d'une alliance avec les Etats-Unis, qui sont garants de la sécurité du pays en vertu d'un accord de défense conclu entre les deux pays en 1980. Le Sultanat d'Oman entretient également des relations privilégiées avec le Royaume-Uni, confirmées par l'organsaition, à l'automne 2001, de l'exercice militaire de grande envergure Saif Sareea II. A l'égard des principales puissances de la région, le Sultanat d'Oman a un souci de dialogue et d'équilibre. Ainsi, il n'a jamais rompu les relations diplomatiques avec l'Irak, avec lequel il a un accord de libre échange, et il soutient le réinsertion régionale de l'Iran, pays avec lequel le Sultanat partage le contrôle stratégique du détroit d'Ormuz.

Les relations entre la France et le Sultanat d'Oman ont, en dépit de la convergence de vues entre les deux pays sur de nombreux sujets, longtemps pâti d'un déficit de contacts. Ainsi, aucune visite d'un ministre des affaires étrangères français n'avait été effectuée depuis 7 ans lorsque M. Renaud Muselier, secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, a effectué une tournée dans le Golfe arabo-persique en décembre 2002. Toutefois, les deux chefs d'Etat se sont entretenus en juin 1999, et des consultations annuelles entre les Secrétaires généraux structurent le dialogue entre les deux pays.

2. Les relations économiques entre la France et le Sultanat d'Oman

Les relations économiques entre la France et le Sultanat d'Oman sont modestes. Les exportations françaises sont essentiellement constituées de biens de consommation, de biens d'équipement et de produits agro-alimentaires. Les ventes françaises à Oman ont quasiment doublé en 2001 pour atteindre 179 millions d'euros, permettant à la France de retrouver le 6 ème rang des pays fournisseurs. Les importations françaises en provenance d'Oman n'ont représenté la même année qu'un montant de 6 millions d'euros.

La présence économique française est essentiellement liée au secteur de l'énergie (notamment le groupe TotalFinaElf comme opérateur et comme partenaire de « Petrol Development Oman » et du projet gazier Oman LNG). Par ailleurs, le consortium Technip-Sanmprogetti a été choisi pour la réalisation de l'usine d'engrais omano-indienne de Sour, des accords ayant été signés en ce sens le 23 septembre 2002.

A la suite d'un contrat d'achat signé par Gaz de France, Oman sera en 2002 le deuxième plus important fournisseur de Gaz de France après l'Algérie. Par ailleurs, les sociétés françaises sont bien représentées dans le secteur des services (BRGM, bureau Véritas), de la banque (Paribas, Société Générale), de l'hôtellerie (groupe Accor), de la restauration collective et de la distribution (Carrefour).

Plusieurs opérations de privatisation pourraient intéresser des entreprises françaises : ouverture du capital de la compagnie nationale de télécommunication Omantel (France Télécom), secteur électrique, traitement des eaux. Un club d'hommes d'affaires franco-omanais est en cours de constitution.

3. La coopération entre les deux pays

a) La coopération militaire

La coopération militaire entre la France et le Sultanat d'Oman est en voie d'approfondissement. Le général Kelche, chef d'état-major des armées, a reçu son homologue à Paris au début de l'année 2002. Les Omanais sont satisfaits des équipements français qu'ils ont acquis (trois patrouilleurs, 51 véhicules blindés légers - VBL -, missiles Crotale et Exocet). Deux succès ont été obtenus en 2000 et 2001 : un contrat portant sur 1 milliard de francs pour des VBL-Mistral, et des équipements de radio-télécommunication fournis par Thalès. Malgré une forte déconvenue sur le dossier des hélicoptères légers (Eurocopter) en raison de l'emprise anglo-américaine (acquisition d'hélicoptères britanniques et contrat F19 pour l'armée de l'air) , des perspectives intéressantes demeurent ouvertes (achat de 6 hélicoptères « VIP » pour le Royal Flight). Enfin, un projet d'accord technique relatif aux conditions de stationnement des forces armées françaises sur le territoire du Sultanat d'Oman a été relancé récemment.

b) La coopération culturelle, scientifique et technique

Le montant consacré à la coopération culturelle, scientifique et technique s'est élevé à 3,024 millions de francs en 2001 (soit 461.000 euros). Cette coopération tient compte de la spécificité du Sultanat d'Oman dans la région du Golfe : culture omanaise, présence de plusieurs milliers de francophones, originaires d'Afrique centrale et d'Afrique de l'est. Notre effort vise essentiellement à promouvoir la langue et la culture françaises, à favoriser l'émergence d'une élite francophone, ainsi qu'à contribuer à l'omanisation des emplois en développant notre coopération scientifique, technique et universitaire dans des secteurs prioritaires pour l'économie omanaise : agriculture, pêche, santé, administration publique, recherches géologiques et minières. Le centre franco-omanais pour l'enseignement du français (CFO) à Mascate et ses annexes à Salah et à Sohar, avec une fréquentation de 400 étudiants par trimestre, est au coeur de notre dispositif. Le musée Beit Fransa des relations franco-omanaises contribue également à une meilleure connaissance de notre pays. Enfin, l'école française de Mascate scolarise 70 élèves francophones, dont 50 % de Français, appartenant à une communauté qui compte au total près de 300 personnes.

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