B. ET LE RESTERA TANT QUE LE PARLEMENT N'EN AURA PAS DÉCIDÉ AUTREMENT

Le caractère majoritairement public du capital de France Télécom a des avantages conjoncturels, l'Etat étant un pôle de stabilité dans un environnement boursier chahuté, garant de l'indépendance de l'entreprise, socle sur lequel s'appuie le statut public du personnel. Il pourrait même présenter des atouts structurels : pôle d'impulsion -plus potentiel qu'avéré ces dernières années- pour une politique ambitieuse des télécommunications.

Toutefois, il ne fait pas de doute que l'appartenance au secteur public présente des inconvénients, pour l'opérateur (acquisition en cash d'Orange contribuant à alourdir l'endettement, « silence » de France Télécom sur le prix exorbitant un temps exigé par l'Etat pour les licences UMTS -5 milliards d'euros-, impossibilité d'une participation à de grands regroupements sectoriels toujours possibles), mais aussi pour ses concurrents, l'Etat étant en quelque sorte juge et partie du jeu concurrentiel.

L'avenir du groupe exigera peut-être que la question de la place de l'Etat au capital soit posée. Par exemple, le jour où les marchés financiers seront revenus à des niveaux de valorisation plus corrects, cette présence pourrait devenir un obstacle à la réalisation d'un projet stratégique tel qu'une acquisition d'envergure, réalisée par échange de papier. Ce jour là, si la réalisation d'un grand projet d'entreprise en était facilitée, il faudra peut être envisager une évolution, comme l'a suggéré le Ministre de l'Economie lui-même .

Dans ce cas, en tout état de cause, l'ensemble de la Nation -Parlement, salariés, acteurs économiques et politiques- aura à en débattre. De toute façon précédée d'un dialogue social, une loi devrait nécessairement intervenir et, comme le préconisait notre collègue Gérard Larcher 17( * ) , elle devrait prévoir trois conditions impératives :

- respect des exigences constitutionnelles relatives au service public;

- maintien d'une influence significative de l'Etat pour les grandes orientations stratégiques ;

- enfin, poursuite d'un véritable projet social, incluant le respect de la parole donnée aux personnels sous statut public en 1996 -maintien du statut, et en particulier des droits à pension-.

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Lors de sa réunion du 20 mars 2003, la Commission des Affaires économiques a adopté l'article unique du projet de loi sans modification.

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